L’auto-hypnose pour endormir la douleur de l’accouchement ?
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L’auto-hypnose pour endormir la douleur de l’accouchement ?
La douleur de l’accouchement, généralement décrite comme intense ou très intense, peut représenter une expérience très négative pour les parturientes. Elle peut ainsi favoriser la dépression du post-partum, un syndrome de stress post-traumatique, la décision d’accoucher ultérieurement par césarienne ou faire hésiter à avoir d’autres enfants.
Les méthodes pharmacologiques pour soulager la douleur de l’accouchement sont limitées par la capacité de la plupart des molécules de passer le placenta et de s’introduire dans la circulation fœtale.
L’analgésie épidurale est considérée comme la méthode la plus efficace, bien qu'elle ait été associée à des effets adverses tels qu’un allongement de la seconde étape du travail, de la fièvre et des dommages neurologiques chez la mère, des comportements perturbés pour le nouveau-né avec des conséquences sur l’allaitement, la régulation de la température…. Ces effets négatifs potentiels ont conduit à promouvoir des méthodes non pharmacologiques d’accompagnement de l’accouchement, telles que la relaxation, les techniques de respiration, le positionnement, l'acupuncture et l’hypnose.
Une étude comparative randomisée à trois bras et en simple aveugle a été effectuée à l'hôpital de l'université d'Aarhus au Danemark, pendant la période juillet 2009-Août 2011, afin d’étudier l'analgésie épidurale et l’intensité de la douleur en cours d'accouchement après une courte formation prénatale d'auto-hypnose.
Une invitation comprenant des informations sur l'étude a été expédiée à 3 554 femmes à environ 28 semaines de gestation. Celles-ci ont alors rempli sur le web un questionnaire avec des données de base sur la santé, et elles ont été randomisées selon les critères d'éligibilité. Au total 1 222 femmes nullipares en bonne santé ont été incluses dans cette étude.
Pas moins d’épidurales avec l’hypnose ou la relaxation
L'utilisation de l'analgésie épidurale et l’intensité de la douleur auto-rapportée pendant l’accouchement ont été comparées dans trois groupes : un groupe « hypnose » ayant reçu trois cours d'une heure d'auto-hypnose avec des enregistrements audio supplémentaires pour faciliter l'accouchement, un groupe « relaxation » ayant bénéficié de trois cours d'une heure de diverses méthodes de relaxation et de pleine conscience avec là encore des enregistrements audio pour des formations complémentaires, et un groupe ayant reçu seulement les soins prénatals ordinaires.
Le critère principal de jugement portait sur le recours à l’analgésie épidurale et le critère secondaire portait sur la douleur rapportée par les patientes.
Aucune différence entre les groupes n’est apparue en ce qui concerne l’utilisation de l’analgésie épidurale : 31,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95% : 27,1-35,3) dans le groupe « hypnose », 29,8 % (IC à 95% : 25,7-33, dans le groupe « relaxation » et 30,0 % (IC à 95% : 24,0-36,.0) dans le groupe témoin. De même aucune différence statistiquement significative entre les trois groupes n’a été observée pour les mesures de la douleur auto-rapportée.
La fréquence de la césarienne programmée était inférieure dans le groupe « hypnose », par rapport aux deux autres groupes (groupe hypnose : 2,2 % ; groupe relaxation : 5,7 % ; groupe témoin: 4,4 %).
La fréquence de la césarienne non programmée a été plus élevée pour le groupe hypnose (hypnose : 17,9 % ; groupe relaxation : 12,1 % ; groupe soins habituels : 11,7 %). En tenant compte du mode d’accouchement, aucune différence significative n'a été trouvée entre ces trois groupes.
En conclusion, les résultats de cette étude randomisée concernant l’intérêt de l'auto-hypnose pour l'accouchement ne montrent aucune différence quant à l’utilisation de l’analgésie épidurale et la douleur.
Cependant, avant de dénigrer l'auto-hypnose comme méthode de soulagement de la douleur, d'autres études concentrées sur des sous-groupes spécifiques seraient utiles.
Dr Viola Polena
Les méthodes pharmacologiques pour soulager la douleur de l’accouchement sont limitées par la capacité de la plupart des molécules de passer le placenta et de s’introduire dans la circulation fœtale.
L’analgésie épidurale est considérée comme la méthode la plus efficace, bien qu'elle ait été associée à des effets adverses tels qu’un allongement de la seconde étape du travail, de la fièvre et des dommages neurologiques chez la mère, des comportements perturbés pour le nouveau-né avec des conséquences sur l’allaitement, la régulation de la température…. Ces effets négatifs potentiels ont conduit à promouvoir des méthodes non pharmacologiques d’accompagnement de l’accouchement, telles que la relaxation, les techniques de respiration, le positionnement, l'acupuncture et l’hypnose.
Une étude comparative randomisée à trois bras et en simple aveugle a été effectuée à l'hôpital de l'université d'Aarhus au Danemark, pendant la période juillet 2009-Août 2011, afin d’étudier l'analgésie épidurale et l’intensité de la douleur en cours d'accouchement après une courte formation prénatale d'auto-hypnose.
Une invitation comprenant des informations sur l'étude a été expédiée à 3 554 femmes à environ 28 semaines de gestation. Celles-ci ont alors rempli sur le web un questionnaire avec des données de base sur la santé, et elles ont été randomisées selon les critères d'éligibilité. Au total 1 222 femmes nullipares en bonne santé ont été incluses dans cette étude.
Pas moins d’épidurales avec l’hypnose ou la relaxation
L'utilisation de l'analgésie épidurale et l’intensité de la douleur auto-rapportée pendant l’accouchement ont été comparées dans trois groupes : un groupe « hypnose » ayant reçu trois cours d'une heure d'auto-hypnose avec des enregistrements audio supplémentaires pour faciliter l'accouchement, un groupe « relaxation » ayant bénéficié de trois cours d'une heure de diverses méthodes de relaxation et de pleine conscience avec là encore des enregistrements audio pour des formations complémentaires, et un groupe ayant reçu seulement les soins prénatals ordinaires.
Le critère principal de jugement portait sur le recours à l’analgésie épidurale et le critère secondaire portait sur la douleur rapportée par les patientes.
Aucune différence entre les groupes n’est apparue en ce qui concerne l’utilisation de l’analgésie épidurale : 31,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95% : 27,1-35,3) dans le groupe « hypnose », 29,8 % (IC à 95% : 25,7-33, dans le groupe « relaxation » et 30,0 % (IC à 95% : 24,0-36,.0) dans le groupe témoin. De même aucune différence statistiquement significative entre les trois groupes n’a été observée pour les mesures de la douleur auto-rapportée.
La fréquence de la césarienne programmée était inférieure dans le groupe « hypnose », par rapport aux deux autres groupes (groupe hypnose : 2,2 % ; groupe relaxation : 5,7 % ; groupe témoin: 4,4 %).
La fréquence de la césarienne non programmée a été plus élevée pour le groupe hypnose (hypnose : 17,9 % ; groupe relaxation : 12,1 % ; groupe soins habituels : 11,7 %). En tenant compte du mode d’accouchement, aucune différence significative n'a été trouvée entre ces trois groupes.
En conclusion, les résultats de cette étude randomisée concernant l’intérêt de l'auto-hypnose pour l'accouchement ne montrent aucune différence quant à l’utilisation de l’analgésie épidurale et la douleur.
Cependant, avant de dénigrer l'auto-hypnose comme méthode de soulagement de la douleur, d'autres études concentrées sur des sous-groupes spécifiques seraient utiles.
Dr Viola Polena
tedles-
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Re: L’auto-hypnose pour endormir la douleur de l’accouchement ?
Excellent partage,merci .
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