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Circoncision : le débat auquel le Conseil de l’Europe ne pouvait pas couper !

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Circoncision : le débat auquel le Conseil de l’Europe ne pouvait pas couper ! Empty Circoncision : le débat auquel le Conseil de l’Europe ne pouvait pas couper !

Post by tedles Mon 10 Feb - 22:28

Paris, le vendredi 31 janvier 2014 – L’adoption en octobre par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) (instance qui « représente » tous les pays de la zone Europe et qui n’a pas de force contraignante sur ses états membres) d’une résolution qualifiant la circoncision d’acte de « coercition et de violation des droits de l’enfant » avait provoqué un émoi considérable au sein des communautés juives et musulmanes (et même au-delà de ces groupes religieux). Ce soulèvement (lié en partie à la confusion entre l’APCE et les instances législatives européennes) avait poussé les auteurs de cette résolution à insister sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’interdire la circoncision (mesure que cette institution n’est de toute manière pas en mesure d’imposer mais peut tout au plus recommander) mais d’ouvrir un « débat public, y compris un dialogue interculturel et interreligieux, visant à parvenir à un large consensus sur les droits des enfants contre les atteintes à leur intégrité physique selon les normes des droits de l’homme » comme l’indique le texte de la résolution.

Accouchement difficile

Ce débat instamment demandé a été ouvert au sein de l’APCE ce mardi 28 janvier, dans une ambiance à couper à couteau. Il faut dire que dès le début de la séance, les membres de l’APCE n’ont pas tenté d’apaiser les esprits en diffusant un film de Victor Schonfeld, documentariste britannique de religion juive, dont l’œuvre intitulé « C’est un garçon » est très critique à l’égard de la circoncision rituelle réalisée sur les nourrissons. En réponse à ce reportage, l’APCE avait accepté de porter à la connaissance de ces invités un film réalisé par le Parlement israélien, qui pour sa part défend cette pratique.

Sans douleur et utile

C’est encore sous le coup de ces images que les différents invités ont commencé à s’exprimer. Plusieurs praticiens avaient été conviés afin d’enrichir la réflexion. Du côté des partisans de la circoncision, l’urologue français Bernard Lobel (Rennes) et le pédiatre et urologue turc Mesrur Selçuk Silay (université Bezmialem Vakif d’Istanbul) ont d’abord tenu à réaffirmer que pratiquée dans « de bonnes conditions, sous anesthésie locale ou générale », la circoncision ne provoque pas de douleurs. Ils ont également rappelé qu’elle présente des « avantages reconnus », notamment en ce qui concerne la diminution du risque de transmission du VIH.

Que restera-t-il à la psychanalyse si l’on interdit la circoncision ?

Si ce dernier point n’a pu être contredit, le pédiatre allemand Wolfram Hartmann (président de la Fédération allemande des pédiatres) et l’urologue américain Ronald Goldman (directeur du Centre de ressources sur la circoncision de Boston) sont revenus sur l’affirmation selon laquelle la circoncision était indolore. On rappellera tout d’abord en la matière que selon l’American Academy of Pediatrics « un urologue pédiatrique passe 20 % de son temps à réparer des enfants qui ont été circoncis ». Sans s’attarder sur ce point, le praticien Américain a préféré s’intéresser aux conséquences psychologiques de cet acte affirmant que la circoncision pouvait constituer un traumatisme ayant des répercussions à l’âge adulte, telles que des manifestations de colère ou d’évitement a-t-il énuméré. « La perpétuation du rite, en tant que répétition du traumatisme, relève souvent d’un symptôme classique du trouble post-traumatique des pères circoncis » a-t-il encore expliqué se plaçant sur le terrain de la psychanalyse.

Circoncision et excision : une comparaison pas tranchée

Wolfram Hartmann a pour sa part a endossé le rôle de défenseur des enfants. « Les jeunes garçons ont le même droit à la protection de leur intégrité physique que les jeunes filles. Un enfant n’est pas un objet, ni pour ses parents, ni pour une communauté religieuse » a-t-il plaidé. Bien sûr, la comparaison à demi-mots avec l’excision a de nouveau mis le feu aux poudres. Les représentants des communautés religieuses refusent en effet une telle assimilation, même si certains rites d’initiation perpétrés dans quelques pays qui ont parfois des conséquences dramatiques (comme l’ont mis en évidence des faits terribles l’année dernière en Afrique du Sud ou plus récemment en Australie) empêchent d’éluder toute réflexion visant à penser la circoncision comme un acte de même nature que l’excision.

Un débat viril

De telles interrogations pourtant ne peuvent être faites sans que les esprits ne s’enflamment. Les mots d’antisémitisme ou de racisme ont ainsi fusé, considérés comme particulièrement blessant pour Wolfram Hartmann. Réfutant les arguments de Ronald Goldman affirmant qu’aujourd’hui de plus en plus de juifs vivent leur judaïté sans avoir recours à ce rite, le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman s’est fait grave en déclarant que « pour la première fois depuis la Shoah, nous nous interrogeons sur notre avenir au sein de l’Europe ». De son côté, une parlementaire originaire d’Azerbaïdjan s’est inquiétée : « Aujourd'hui, nous sommes confrontés à cette résolution. Demain, nous en aurons peut-être une autre qui dénoncera le jeûne comme violant les Droits de l'homme. Et quoi d'autre encore ? ». Ainsi, on le voit, ce débat s’est révélé particulièrement houleux. Pourtant, la question ne date pas d’hier. Dans 20 minutes, Patrick Banon, chercheur associé à la chaire Management & Diversité de l’université Paris Dauphine rappelle en effet : « Les réserves de l’Occident sur la pratique des rites de circoncision remontent à plusieurs siècles » et indique par exemple qu’Antiochos IV, avait interdit la circoncision sous peine de mort au 2e siècle avant JC. « Ce sont deux visions de société qui s’opposent. Au Proche-Orient, on accorde une grande importance aux rites de reconnaissance de la masculinité », ajoute-t-il encore.
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Post by Admin Tue 11 Feb - 23:24

Merci pour le partage
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