Pourquoi les filles maîtrisent-elles moins facilement la douleur que les garçons ?
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Pourquoi les filles maîtrisent-elles moins facilement la douleur que les garçons ?
Pourquoi les filles maîtrisent-elles moins facilement la douleur que les garçons ?
Publié le 23/12/2010 | 1 réaction
Chez le sujet jeune, la douleur chronique sévère peut entraver le développement, entraîner des troubles dépressifs et retentir sur l’ensemble de la famille. Absentéisme scolaire et limitation des rapports sociaux perturbent gravement l’évolution de ces enfants. Un traitement inapproprié des manifestations douloureuses ou une automédication viennent souvent compliquer le tableau clinique initial. De plus, un suivi sur 20 ans de jeunes atteints de telles douleurs chroniques en a montré la persistance à l’âge adulte, d’où l’intérêt d’une prise en charge spécifique précoce.
L’étude présentée porte sur 33 enfants de 7 à 10 ans et 167 adolescents de 11 à 18 ans, adressés dans un service hospitalier spécialisé, pour douleur intense, persistant depuis plus de 6 mois et limitant gravement les activités quotidiennes, avec absentéisme scolaire de plus de 5 jours au cours du mois précédent. Le handicap était évalué, chez l’enfant, selon le P-PDI (Paediatric Pain Disability Index) et par le PCI-R (Paediatric Pain Coping Inventory-Revisted), pour l’adolescent.
La phase initiale du programme de traitement multimodal choisi durait 3 semaines et comportait un planning hebdomadaire, avec 5 à 7 séances de psychothérapie, dont 2 en groupe et le reste en individuel, ainsi qu’une session d’entretien avec les parents. Ensuite, les jeunes patients regagnaient leur domicile, afin d’effectuer une réintégration progressive dans la famille, à l’école et dans la vie quotidienne. Les activités thérapeutiques se déroulaient sur 5 à 8 heures par jour, visant à modifier les comportements face à la douleur, à aider à la supporter, à limiter l’anxiété, l’implication des familles étant, évidemment, très importante. Des moniteurs spécialisés étaient délégués pour faciliter la participation à des activités, tant artistiques que sportives. La durée de ce traitement couvrait 3 à 12 mois, 31 enfants et 132 adolescents l’ayant suivi dans sa totalité.
Malgré une intensité douloureuse identique à l’origine, le handicap était plus fortement ressenti par les adolescents que par les enfants. Cependant, le bénéfice global du traitement s’est révélé être le même dans les différents groupes d’âge. En fin d’étude, l’état des jeunes patients leur permettait de ne plus avoir recours aux analgésiques, la douleur étant beaucoup moins marquée (p<0,001). Néanmoins on observe une différence significative du nombre de sevrages médicamenteux selon le sexe, montrant moins de succès chez les filles (p=0,004). Il semble que, pour cet item, le rôle des parents, se montrant surprotecteurs avec les filles, ne soit pas négligeable.
En dehors de la valeur des programmes de prise en charge multimodale de la douleur intense, cette étude indique qu’il serait important d’élaborer des stratégies mieux adaptées à la psychologie des jeunes patientes.
Dr Françoise Ponchie Gardelle
Publié le 23/12/2010 | 1 réaction
Chez le sujet jeune, la douleur chronique sévère peut entraver le développement, entraîner des troubles dépressifs et retentir sur l’ensemble de la famille. Absentéisme scolaire et limitation des rapports sociaux perturbent gravement l’évolution de ces enfants. Un traitement inapproprié des manifestations douloureuses ou une automédication viennent souvent compliquer le tableau clinique initial. De plus, un suivi sur 20 ans de jeunes atteints de telles douleurs chroniques en a montré la persistance à l’âge adulte, d’où l’intérêt d’une prise en charge spécifique précoce.
L’étude présentée porte sur 33 enfants de 7 à 10 ans et 167 adolescents de 11 à 18 ans, adressés dans un service hospitalier spécialisé, pour douleur intense, persistant depuis plus de 6 mois et limitant gravement les activités quotidiennes, avec absentéisme scolaire de plus de 5 jours au cours du mois précédent. Le handicap était évalué, chez l’enfant, selon le P-PDI (Paediatric Pain Disability Index) et par le PCI-R (Paediatric Pain Coping Inventory-Revisted), pour l’adolescent.
La phase initiale du programme de traitement multimodal choisi durait 3 semaines et comportait un planning hebdomadaire, avec 5 à 7 séances de psychothérapie, dont 2 en groupe et le reste en individuel, ainsi qu’une session d’entretien avec les parents. Ensuite, les jeunes patients regagnaient leur domicile, afin d’effectuer une réintégration progressive dans la famille, à l’école et dans la vie quotidienne. Les activités thérapeutiques se déroulaient sur 5 à 8 heures par jour, visant à modifier les comportements face à la douleur, à aider à la supporter, à limiter l’anxiété, l’implication des familles étant, évidemment, très importante. Des moniteurs spécialisés étaient délégués pour faciliter la participation à des activités, tant artistiques que sportives. La durée de ce traitement couvrait 3 à 12 mois, 31 enfants et 132 adolescents l’ayant suivi dans sa totalité.
Malgré une intensité douloureuse identique à l’origine, le handicap était plus fortement ressenti par les adolescents que par les enfants. Cependant, le bénéfice global du traitement s’est révélé être le même dans les différents groupes d’âge. En fin d’étude, l’état des jeunes patients leur permettait de ne plus avoir recours aux analgésiques, la douleur étant beaucoup moins marquée (p<0,001). Néanmoins on observe une différence significative du nombre de sevrages médicamenteux selon le sexe, montrant moins de succès chez les filles (p=0,004). Il semble que, pour cet item, le rôle des parents, se montrant surprotecteurs avec les filles, ne soit pas négligeable.
En dehors de la valeur des programmes de prise en charge multimodale de la douleur intense, cette étude indique qu’il serait important d’élaborer des stratégies mieux adaptées à la psychologie des jeunes patientes.
Dr Françoise Ponchie Gardelle
tedles-
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Re: Pourquoi les filles maîtrisent-elles moins facilement la douleur que les garçons ?
c'est bien merci pour l'informations
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Re: Pourquoi les filles maîtrisent-elles moins facilement la douleur que les garçons ?
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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