Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
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Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
Par Sandrine Cabut
11/02/2011 | Mise à jour : 12:16 Réagir
La spina-bifida, malformation dela colonne vertébrale, n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps. Crédits photo : Anne Rayner/AP
Les résultats sont meilleurs qu'avec une intervention à la naissance, mais le risque de prématurité est plus important.
C'est un vrai pas en avant pour la chirurgie fœtale, selon les spécialistes. Une intervention in utero améliore sensiblement les chances des enfants atteints de spina-bifida de mener une vie plus normale, conclut une vaste étude américaine publiée sur le site Internet du New England Journal of Medicine. Le Dr Scott Adzick (université de Pennsylvanie) et ses collègues, qui viennent également de présenter leurs résultats à un congrès, soulignent toutefois que cette chirurgie n'est pas anodine pour la mère et l'enfant. Elle augmente en particulier le risque de prématurité.
Depuis une trentaine d'années, de multiples opérations de chirurgie fœtale ont été tentées, pour corriger de graves malformations ou enlever des tumeurs mortelles. Certaines ont été couronnées de succès, beaucoup ont échoué. Car les chirurgiens se sont heurtés à un obstacle de taille: le simple fait d'ouvrir l'utérus pour accéder au fœtus entraînait le plus souvent un accouchement dans les jours suivants l'intervention. L'étude publiée aujourd'hui a débuté en 2003, et son objectif était d'inclure 200 cas de myéloméningocèle, forme la plus courante de spina-bifida. Cette malformation de la colonne vertébrale n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps: paralysie des membres inférieurs, incontinence, hydrocéphalie (pression excessive dans le liquide céphalo-rachidien).
Au final, l'analyse a porté sur 158 cas, détectés avant la 26e semaine de grossesse. 50% d'entre eux ont été opérés in utero, et les autres à la naissance. Au bout d'un an, seulement 40% des enfants opérés in utero avaient eu besoin d'un shunt (intervention pour dériver le liquide céphalorachidien), alors que la proportion était de 82% dans l'autre groupe. Les petits patients opérés en prénatal étaient aussi beaucoup plus souvent autonomes pour marcher à trente mois que ceux opérés à la naissance (42% contre 21%).
Revers de la médaille: la chirurgie fœtale a été associée à un plus grand risque de prématurité (naissance en moyenne à 34 semaines), avec d'éventuelles conséquences respiratoires. Des complications maternelles (notamment liées à la cicatrice utérine) ont aussi été recensées. «Beaucoup de spécialistes étaient sceptiques sur la faisabilité et le bien-fondé de cette étude, mais nous sommes agréablement surpris des résultats, commente le Pr Yves Ville (hôpital Necker, Paris). Nous réfléchissons à proposer cette intervention prénatale à Necker.» Le Pr Michel Zerah, neurochirurgien dans le même hôpital, confirme que l'équipe est techniquement prête. «Nous allons aussi commencer à nous entraîner sur des brebis avec une technique endoscopique, qui diminue les risques d'accouchement prématuré», précise-t-il.
Aujourd'hui, en France, quelques dizaines d'enfants sont opérés chaque année de myéloméningocèle à la naissance. La plupart des femmes enceintes confrontées à cette malformation choisissent d'interrompre la grossesse. «Il ne faut pas oublier que le meilleur traitement est préventif: la supplémentation en acide folique prévient plus de 70% des spina-bifida», insiste le Pr Zerah.
Par Sandrine Cabut
11/02/2011 | Mise à jour : 12:16 Réagir
La spina-bifida, malformation dela colonne vertébrale, n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps. Crédits photo : Anne Rayner/AP
Les résultats sont meilleurs qu'avec une intervention à la naissance, mais le risque de prématurité est plus important.
C'est un vrai pas en avant pour la chirurgie fœtale, selon les spécialistes. Une intervention in utero améliore sensiblement les chances des enfants atteints de spina-bifida de mener une vie plus normale, conclut une vaste étude américaine publiée sur le site Internet du New England Journal of Medicine. Le Dr Scott Adzick (université de Pennsylvanie) et ses collègues, qui viennent également de présenter leurs résultats à un congrès, soulignent toutefois que cette chirurgie n'est pas anodine pour la mère et l'enfant. Elle augmente en particulier le risque de prématurité.
Depuis une trentaine d'années, de multiples opérations de chirurgie fœtale ont été tentées, pour corriger de graves malformations ou enlever des tumeurs mortelles. Certaines ont été couronnées de succès, beaucoup ont échoué. Car les chirurgiens se sont heurtés à un obstacle de taille: le simple fait d'ouvrir l'utérus pour accéder au fœtus entraînait le plus souvent un accouchement dans les jours suivants l'intervention. L'étude publiée aujourd'hui a débuté en 2003, et son objectif était d'inclure 200 cas de myéloméningocèle, forme la plus courante de spina-bifida. Cette malformation de la colonne vertébrale n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps: paralysie des membres inférieurs, incontinence, hydrocéphalie (pression excessive dans le liquide céphalo-rachidien).
Au final, l'analyse a porté sur 158 cas, détectés avant la 26e semaine de grossesse. 50% d'entre eux ont été opérés in utero, et les autres à la naissance. Au bout d'un an, seulement 40% des enfants opérés in utero avaient eu besoin d'un shunt (intervention pour dériver le liquide céphalorachidien), alors que la proportion était de 82% dans l'autre groupe. Les petits patients opérés en prénatal étaient aussi beaucoup plus souvent autonomes pour marcher à trente mois que ceux opérés à la naissance (42% contre 21%).
Revers de la médaille: la chirurgie fœtale a été associée à un plus grand risque de prématurité (naissance en moyenne à 34 semaines), avec d'éventuelles conséquences respiratoires. Des complications maternelles (notamment liées à la cicatrice utérine) ont aussi été recensées. «Beaucoup de spécialistes étaient sceptiques sur la faisabilité et le bien-fondé de cette étude, mais nous sommes agréablement surpris des résultats, commente le Pr Yves Ville (hôpital Necker, Paris). Nous réfléchissons à proposer cette intervention prénatale à Necker.» Le Pr Michel Zerah, neurochirurgien dans le même hôpital, confirme que l'équipe est techniquement prête. «Nous allons aussi commencer à nous entraîner sur des brebis avec une technique endoscopique, qui diminue les risques d'accouchement prématuré», précise-t-il.
Aujourd'hui, en France, quelques dizaines d'enfants sont opérés chaque année de myéloméningocèle à la naissance. La plupart des femmes enceintes confrontées à cette malformation choisissent d'interrompre la grossesse. «Il ne faut pas oublier que le meilleur traitement est préventif: la supplémentation en acide folique prévient plus de 70% des spina-bifida», insiste le Pr Zerah.
tedles-
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Re: Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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Re: Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
Merci pour le rappel Nour et merci tedles pour l'iofo
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