Solution à la pénurie de greffons pulmonaires : tester les poumons ex-vivo
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Solution à la pénurie de greffons pulmonaires : tester les poumons ex-vivo
La transplantation pulmonaire souffre d’une grave pénurie de donneurs. Plus de 80 % des poumons issus de donneurs multiples ne sont pas considérés comme transplantables en raison de lésions pulmonaires, œdème ou barotraumatisme. Afin d’éviter toute défaillance précoce du greffon, les équipes ont donc une approche conservative, avec une sélection très stricte des organes.
Pour augmenter le nombre de poumons « possibles », une équipe de Toronto a proposé d’évaluer la fonction pulmonaire ex vivo avec l'utilisation de la perfusion normothermique. Avec cette perfusion acellulaire, les poumons sont maintenus dans des conditions physiologiques et restent fonctionnels.
Ce travail a comparé l’évolution des receveurs de poumons initialement lésés mais réévalués et retenus pour une greffe après perfusion normothermique ex vivo (PNEV) à celle de greffés de poumons sélectionnés de façon classique. Les patients sur liste d’attente étaient informés de la possibilité qu’on leur propose un « poumon PNEV » et 90 % d’entre eux ont donné leur consentement pour le recevoir le cas échéant.
Les poumons de donneurs à haut risque sont définis par l’existence d’un rapport de la pression partielle d’oxygène du sang artériel à la fraction d'oxygène inspirée (PaO2/FiO2) inférieur à 300 mm Hg. Ils sont finalement sélectionnés pour une transplantation si après PNEV durant 4 heures le ratio PaO2/FiO2 passe à 350 mmHg ou plus et si la détérioration de 3 mesures physiologiques (la résistance vasculaire pulmonaire, la compliance dynamique et le pic de pression inspiratoire) n’atteint pas 15 %.
Au cours de la période d'étude, 136 poumons ont été transplantés. Les organes de 23 donneurs à haut risque ont été inclus dans le groupe PNEV. Vingt de ces poumons ont vu leur fonction physiologique rester stable au cours de la PNEV et le rapport PaO2/FiO2 augmenter de 335 mm Hg à 414 et 443 mm Hg après 1 heure et 4 heures de perfusion, respectivement (p <0,001).
Ces 20 poumons ont donc comme prévu été transplantés à 20 receveurs, les 116 autres malades greffés avec des poumons non à risque constituant le groupe contrôle.
Le critère d’évaluation principal, la dysfonction primaire du greffon 72 heures après la transplantation, a été de 15 % dans le groupe PNEV et 30 % dans le groupe contrôle (p = 0,11). La durée de ventilation mécanique (2 jours) et la durée de séjour en USI (4 jours) ont été identiques dans les 2 groupes, La durée totale d’hospitalisation a été de 23 et 27 jours respectivement pour le groupe PNEV et le groupe contrôle (p=0,39). La mortalité à 30 jours a été de 2/20 (10 %) avec la nouvelle technique par rapport à 6/116 (5,2 %), soit presque le double. Mais compte tenu des effectifs faibles, le « p » reste non significatif à 0,33. Les causes de ces décès dans le groupe PNEV, vérifiées par autopsie, ont été pour l’un une septicémie à gram négatif et pour l’autre, un hématome rétro-péritonéal massif chez un malade anticoagulé pour un trouble du rythme supra-ventriculaire. La survie à un an est de 80 % dans le groupe PNEV et de 83,6 % dans le groupe contrôle.
Sous réserve de confirmation par d’autres équipes, la perfusion ex-vivo permet donc une évaluation fiable des poumons en vue d’une transplantation. Cette technique nouvelle constituerait un moyen d’augmenter le nombre d’organes recevables pour les greffes pulmonaires.
Dr Béatrice Jourdain
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Pour augmenter le nombre de poumons « possibles », une équipe de Toronto a proposé d’évaluer la fonction pulmonaire ex vivo avec l'utilisation de la perfusion normothermique. Avec cette perfusion acellulaire, les poumons sont maintenus dans des conditions physiologiques et restent fonctionnels.
Ce travail a comparé l’évolution des receveurs de poumons initialement lésés mais réévalués et retenus pour une greffe après perfusion normothermique ex vivo (PNEV) à celle de greffés de poumons sélectionnés de façon classique. Les patients sur liste d’attente étaient informés de la possibilité qu’on leur propose un « poumon PNEV » et 90 % d’entre eux ont donné leur consentement pour le recevoir le cas échéant.
Les poumons de donneurs à haut risque sont définis par l’existence d’un rapport de la pression partielle d’oxygène du sang artériel à la fraction d'oxygène inspirée (PaO2/FiO2) inférieur à 300 mm Hg. Ils sont finalement sélectionnés pour une transplantation si après PNEV durant 4 heures le ratio PaO2/FiO2 passe à 350 mmHg ou plus et si la détérioration de 3 mesures physiologiques (la résistance vasculaire pulmonaire, la compliance dynamique et le pic de pression inspiratoire) n’atteint pas 15 %.
Au cours de la période d'étude, 136 poumons ont été transplantés. Les organes de 23 donneurs à haut risque ont été inclus dans le groupe PNEV. Vingt de ces poumons ont vu leur fonction physiologique rester stable au cours de la PNEV et le rapport PaO2/FiO2 augmenter de 335 mm Hg à 414 et 443 mm Hg après 1 heure et 4 heures de perfusion, respectivement (p <0,001).
Ces 20 poumons ont donc comme prévu été transplantés à 20 receveurs, les 116 autres malades greffés avec des poumons non à risque constituant le groupe contrôle.
Le critère d’évaluation principal, la dysfonction primaire du greffon 72 heures après la transplantation, a été de 15 % dans le groupe PNEV et 30 % dans le groupe contrôle (p = 0,11). La durée de ventilation mécanique (2 jours) et la durée de séjour en USI (4 jours) ont été identiques dans les 2 groupes, La durée totale d’hospitalisation a été de 23 et 27 jours respectivement pour le groupe PNEV et le groupe contrôle (p=0,39). La mortalité à 30 jours a été de 2/20 (10 %) avec la nouvelle technique par rapport à 6/116 (5,2 %), soit presque le double. Mais compte tenu des effectifs faibles, le « p » reste non significatif à 0,33. Les causes de ces décès dans le groupe PNEV, vérifiées par autopsie, ont été pour l’un une septicémie à gram négatif et pour l’autre, un hématome rétro-péritonéal massif chez un malade anticoagulé pour un trouble du rythme supra-ventriculaire. La survie à un an est de 80 % dans le groupe PNEV et de 83,6 % dans le groupe contrôle.
Sous réserve de confirmation par d’autres équipes, la perfusion ex-vivo permet donc une évaluation fiable des poumons en vue d’une transplantation. Cette technique nouvelle constituerait un moyen d’augmenter le nombre d’organes recevables pour les greffes pulmonaires.
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Re: Solution à la pénurie de greffons pulmonaires : tester les poumons ex-vivo
Merci pour le partage .
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