Recrudescence bipolaire : une histoire de cycles ?
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Recrudescence bipolaire : une histoire de cycles ?
Selon l’adage misogyne attribué à François 1er, « Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie. » Cette assimilation classique de l’humeur féminine aux caprices du temps ou au visage versatile de l’astre des nuits trouve en grande partie sa source dans la coïncidence (fortuite) entre la durée des cycles féminins et lunaires, environ 28 jours. Mais cette idée reçue d’une labilité affective plus marquée chez la femme a même imprégné le discours médical, puisqu’on estime couramment que les fluctuations hormonales du cycle menstruel peuvent influencer le cours des troubles thymiques même si, rappelle l’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry, « plusieurs études prospectives n’ont pas démontré l’existence de changements d’humeur significativement associés aux phases du cycle menstruel, chez des femmes présentant des troubles bipolaires. »
Ce constat est d’autant plus surprenant que de nombreuses patientes (60 à 70 %) décrivent volontiers une « exacerbation prémenstruelle » de leurs troubles thymiques semblant corroborer cet aphorisme régalien sur le caractère « lunatique » des femmes. Bien que les données disponibles soient numériquement modestes, il n’y a pas de preuve d’un « lien direct et constant » entre les troubles cycliques de l’humeur et la physiologie du cycle menstruel. Cependant, ces études n’excluent pas l’existence éventuelle d’une catégorie de patientes bipolaires éprouvant une exacerbation prémenstruelle de leurs troubles cyclothymiques, en réaction à des modifications hormonales.
Portant sur 191 femmes avec une « exacerbation prémenstruelle auto-identifiée » de leurs troubles bipolaires et sur 102 femmes-contrôles, une nouvelle étude constate ainsi « une évolution péjorative de la maladie avec des rechutes plus rapides » chez les patientes du premier groupe. Pour l’auteur, cette recherche n’apporte toutefois pas la preuve d’une collusion irréfutable entre les troubles bipolaires et les cycles hormonaux, ni la démonstration qu’il existe « une population de femmes sensibles aux aléas hormonaux et sujettes à une instabilité de l’humeur en général. » Une seule conclusion semble donc assurée, sur la base de cette étude et des travaux antérieurs : en matière de troubles bipolaires, le plus grand facteur de récidive est « l’absence de rémission complète », lors du précédent épisode dysthymique. Et la meilleure garantie contre une rechute ultérieure consiste dans « une complète normalisation thymique, sans réactivation prémenstruelle. »
Dr Alain Cohen
Ce constat est d’autant plus surprenant que de nombreuses patientes (60 à 70 %) décrivent volontiers une « exacerbation prémenstruelle » de leurs troubles thymiques semblant corroborer cet aphorisme régalien sur le caractère « lunatique » des femmes. Bien que les données disponibles soient numériquement modestes, il n’y a pas de preuve d’un « lien direct et constant » entre les troubles cycliques de l’humeur et la physiologie du cycle menstruel. Cependant, ces études n’excluent pas l’existence éventuelle d’une catégorie de patientes bipolaires éprouvant une exacerbation prémenstruelle de leurs troubles cyclothymiques, en réaction à des modifications hormonales.
Portant sur 191 femmes avec une « exacerbation prémenstruelle auto-identifiée » de leurs troubles bipolaires et sur 102 femmes-contrôles, une nouvelle étude constate ainsi « une évolution péjorative de la maladie avec des rechutes plus rapides » chez les patientes du premier groupe. Pour l’auteur, cette recherche n’apporte toutefois pas la preuve d’une collusion irréfutable entre les troubles bipolaires et les cycles hormonaux, ni la démonstration qu’il existe « une population de femmes sensibles aux aléas hormonaux et sujettes à une instabilité de l’humeur en général. » Une seule conclusion semble donc assurée, sur la base de cette étude et des travaux antérieurs : en matière de troubles bipolaires, le plus grand facteur de récidive est « l’absence de rémission complète », lors du précédent épisode dysthymique. Et la meilleure garantie contre une rechute ultérieure consiste dans « une complète normalisation thymique, sans réactivation prémenstruelle. »
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