L'IRM pourrait jouer un rôle majeur dans la prévention du suicide
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L'IRM pourrait jouer un rôle majeur dans la prévention du suicide
Grâce aux travaux d'une équipe de chercheurs français, l'IRM pourrait aider à identifier les personnes qui veulent mettre fin à leurs jours.
L'atrophie d'une petite zone du cerveau qui relie les deux hémisphères pourrait être à l'origine de comportements suicidaires. C'est ce que vient de démontrer, pour la première fois, une étude de l'unité mixte de recherche en neuropsychiatrie (Inserm/université Montpellier 1) par des mesures obtenues grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), chez des personnes âgées de 65 ans et plus.
Cela fait plusieurs années que les chercheurs en psychiatrie tentent de mettre en évidence des anomalies cérébrales (de structure ou de fonctionnement) associées à une vulnérabilité aux comportements suicidaires, indépendamment des autres troubles psychiatriques qui coexistent. Une zone précise les intéresse particulièrement : le corps calleux. Principale connexion reliant les hémisphères cérébraux, il est constitué de nombreuses fibres nerveuses et il a un rôle pivot dans l'intégration des informations et leur traitement.
Atrophie du corps calleux
De précédentes études avaient déjà montré des liens entre des anomalies structurales du corps calleux et des pathologies neuropsychiatriques (maladies neurodégénératives, autisme, schizophrénie, troubles bipolaires...) sans que le lien de cause à effet soit démontré.
Le travail de Sylvaine Artero, chargée de recherche à l'Inserm, de l'équipe du professeur Philippe Courtet et des chercheurs australiens a consisté à comparer les mesures du corps calleux de 435 personnes âgées de 65 ans et plus issues de la cohorte ESPRIT (recrutées de 1999 à 2001). Parmi elles, 21 avaient déjà fait au moins une tentative de suicide, 180 étaient dépressives, mais n'avaient jamais attenté à leurs jours et 234 étaient de cas témoins. L'IRM a permis de constater que la partie postérieure du corps calleux était plus petite chez les suicidants (219,5 mm2) que chez les témoins sains (249,5 mm2), mais aussi les dépressifs (245,5 mm2).
"Tout nous laisse à penser que l'atrophie du corps calleux est la cause et non la conséquence d'un comportement suicidaire", précise Sylvaine Artero. "Normalement, sa structure ne se modifie plus après 30 ans et toutes les tentatives de suicide que nous avons étudiées étaient postérieures à cet âge. Mais nous devons maintenant réaliser d'autres travaux avec des personnes plus jeunes."
Anomalies cognitives
De plus, les chercheurs doivent identifier les mécanismes en cause. "Quand il y a une atrophie dans cette zone composée de substance blanche, la connexion se fait moins bien, explique Sylvaine Artero. On pense que cette atrophie pourrait provoquer des anomalies cognitives, par exemple des déficits dans la résolution des problèmes. On sait que les "suicidants" ont ce type de troubles, mais tout reste à découvrir."
Si les premiers résultats sont confirmés et le lien avéré, l'IRM pourra aider les spécialistes à identifier, parmi les dépressifs, les malades souffrant de schizophrénie ou de troubles de la personnalité, ceux qui risquent de faire une tentative de suicide. "Mais attention, prévient Sylvaine Artero, nous n'en sommes qu'aux premiers stades. C'est encore de la recherche fondamentale." En d'autres termes, il ne servirait à rien que les personnes concernées ou leur famille demandent une IRM, dans l'état actuel des connaissances.
Par ANNE JEANBLANC
L'atrophie d'une petite zone du cerveau qui relie les deux hémisphères pourrait être à l'origine de comportements suicidaires. C'est ce que vient de démontrer, pour la première fois, une étude de l'unité mixte de recherche en neuropsychiatrie (Inserm/université Montpellier 1) par des mesures obtenues grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), chez des personnes âgées de 65 ans et plus.
Cela fait plusieurs années que les chercheurs en psychiatrie tentent de mettre en évidence des anomalies cérébrales (de structure ou de fonctionnement) associées à une vulnérabilité aux comportements suicidaires, indépendamment des autres troubles psychiatriques qui coexistent. Une zone précise les intéresse particulièrement : le corps calleux. Principale connexion reliant les hémisphères cérébraux, il est constitué de nombreuses fibres nerveuses et il a un rôle pivot dans l'intégration des informations et leur traitement.
Atrophie du corps calleux
De précédentes études avaient déjà montré des liens entre des anomalies structurales du corps calleux et des pathologies neuropsychiatriques (maladies neurodégénératives, autisme, schizophrénie, troubles bipolaires...) sans que le lien de cause à effet soit démontré.
Le travail de Sylvaine Artero, chargée de recherche à l'Inserm, de l'équipe du professeur Philippe Courtet et des chercheurs australiens a consisté à comparer les mesures du corps calleux de 435 personnes âgées de 65 ans et plus issues de la cohorte ESPRIT (recrutées de 1999 à 2001). Parmi elles, 21 avaient déjà fait au moins une tentative de suicide, 180 étaient dépressives, mais n'avaient jamais attenté à leurs jours et 234 étaient de cas témoins. L'IRM a permis de constater que la partie postérieure du corps calleux était plus petite chez les suicidants (219,5 mm2) que chez les témoins sains (249,5 mm2), mais aussi les dépressifs (245,5 mm2).
"Tout nous laisse à penser que l'atrophie du corps calleux est la cause et non la conséquence d'un comportement suicidaire", précise Sylvaine Artero. "Normalement, sa structure ne se modifie plus après 30 ans et toutes les tentatives de suicide que nous avons étudiées étaient postérieures à cet âge. Mais nous devons maintenant réaliser d'autres travaux avec des personnes plus jeunes."
Anomalies cognitives
De plus, les chercheurs doivent identifier les mécanismes en cause. "Quand il y a une atrophie dans cette zone composée de substance blanche, la connexion se fait moins bien, explique Sylvaine Artero. On pense que cette atrophie pourrait provoquer des anomalies cognitives, par exemple des déficits dans la résolution des problèmes. On sait que les "suicidants" ont ce type de troubles, mais tout reste à découvrir."
Si les premiers résultats sont confirmés et le lien avéré, l'IRM pourra aider les spécialistes à identifier, parmi les dépressifs, les malades souffrant de schizophrénie ou de troubles de la personnalité, ceux qui risquent de faire une tentative de suicide. "Mais attention, prévient Sylvaine Artero, nous n'en sommes qu'aux premiers stades. C'est encore de la recherche fondamentale." En d'autres termes, il ne servirait à rien que les personnes concernées ou leur famille demandent une IRM, dans l'état actuel des connaissances.
Par ANNE JEANBLANC
tedles-
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Re: L'IRM pourrait jouer un rôle majeur dans la prévention du suicide
Merci pour le partage,au moins on pourra éviter une souffrance .
nour elhouda-
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