Ils ont tenté de marcher vers la Présidence : Les étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie bastonnés

by **ismano** Thu 12 May - 12:03

Les étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie devaient organiser, hier, une marche de l’hôpital Mustapha- Pacha vers la Présidence. Une tentative avortée suite à l’intervention musclée des forces de l’ordre.

Ils étaient des milliers d’étudiants en blouses blanches à manifester, hier, au niveau du CHU Mustapha-Pacha, à Alger. Les chirurgiens dentistes et les pharmaciens, en grève depuis plus de deux mois, ont décidé de hausser le ton. Il était 10h et l’esplanade du CHU Mustapha-Pacha était noire de monde. Les médecins résidents ont organisé un sit-in national de protestation. Près d’une demi-heure plus tard, un autre groupe d’étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie vient en renfort. «Ould Abbès, Harraoubia, Arrada (doyen de la Faculté centrale d’Alger) dehors !», «grève illimitée !»… criaient-ils. Ils ont prévu de marcher vers la Présidence de la République. Pour prendre les services de sécurité au dépourvu, ils ont essayé d’emprunter la sortie qui mène vers le marché Ali-Mellah.

Une tentative avortée par l’impressionnant service de sécurité. Le portail est déjà cadenassé et les étudiants empêchés de sortir. Après un moment d’affrontements, les manifestants bastonnés changent d’itinéraire. Ils courent vers le portail principal du CHU. Il est également bloqué par les forces antiémeute.

Impossible de franchir le cordon de sécurité. Les étudiants, qui réclament l’amélioration des conditions pédagogiques et le titre honorifique de docteur, refusent de reculer. Bloqués sur place, les manifestants attendaient le renfort des médecins résidents. De violons affrontements avec la police ont causé de nombreux blessés. A 12h l’hôpital Mustapha-Pacha vit toujours au rythme de la manifestation. Toutes les issues étaient fermées. 12h30, le Collectif autonome des médecins résidents (CAMRA) vient prêter main-forte aux étudiants. Une marche commune est improvisée à l’intérieur de l’hôpital.

Le collectif n’a pas décidé de sortir dans la rue, a indiqué le Dr Sahnoune, l’un des délégués. «Nous avons expliqué aux étudiants que nous sommes avec eux et que nous les soutenons mais aujourd’hui nous ne pouvons mener des actions de force car nous sommes en négociations avec la tutelle», a-t-il justifié. Afin de mettre fin à leur grève, les médecins ont établi ce qu’ils appellent le Smig préalable à l’arrêt de la grève. Il s’agit d’une revalorisation salariale avec effet rétroactif depuis janvier 2008, l’abrogation du service civil sur un échéancier qui ne dépasse pas une année, de l’élaboration du statut du résident et du volet pédagogique. Le ministère de la Santé a adressé, hier, un communiqué à l’ensemble des directeurs d’établissements hospitaliers les informant que la tutelle s’est engagée officiellement à répondre favorablement à ces revendications. Cette annonce n’a nullement entamé la détermination des manifestants de poursuivre la protestation.

Le Dr Illes, délégué du CAMRA, a indiqué que «le ministre de la Santé s’engage à aligner le salaire du résident à hauteur de 80 à 95% sur le salaire global net du praticien spécialiste, or, les spécialistes butent encore sur l’élaboration de leur statut particulier ». «La bonne foi» d’Ould Abbès est visiblement encore une fois remise en cause. Selon le CAMRA, les engagements de la tutelle sont toujours flous.

Salima Akkouche