[b]Les cardiopathies féminines 7 fois plus meurtrières que le cancer du sein[/b]

by **tegrar** Thu 19 May - 21:55

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité féminine devant tous les types de cancers confondus. Chaque année, sur les 17, 5 millions de personnes qui meurent de maladies cardio-vasculaires dans le monde, 8,6 millions sont des femmes. Ce chiffre extrêmement élevé est supérieur à l’ensemble des décès dus au cancer, à la tuberculose, au Sida et à la malaria.
Les femmes de plus en plus concernées par les maladies cardio-vasculaires
En 2001, une femme avait un risque sur trois de mourir d’une maladie cardio-vasculaire. Ce risque est d’aujourd’hui d’un sur deux. Par leur mode de vie, les femmes voient leur risque de contracter une cardiopathie croître rapidement et se rapprocher dangereusement de celui des hommes.
Une hausse préoccupante sur toutes les tranches d’âge
La mortalité cardio-vasculaire chez les femmes constitue aujourd’hui la première cause de décès après 65 ans. Elle progresse également chez les femmes âgées de plus de 45 ans, devenant la deuxième cause de mortalité derrière le cancer chez les 45-64 ans. Plus préoccupant encore, avec 10 % des décès, les cardiopathies fatales deviennent de plus en plus significatives parmi les 25-44 ans.

Des facteurs de risque bien identifiés
Pourquoi les femmes sont-elles de plus en plus touchées ? Contrairement aux idées reçues, les hormones féminines (oestrogènes) ne protègent plus contre les cardiopathies. La modification du mode de vie (stress, sédentarité) conjuguée à la multiplication des comportements à risque (tabagisme, alcool, alimentation plus riche, etc.) mettent le cœur des femmes à rude épreuve. L’ignorance de leur fragilité cardiaque les amène à négliger les signes de faiblesse de leur cœur surmené, d’où l’augmentation des décès.

Que faire pour inverser la tendance ?
L’information des femmes et la sensibilisation des médecins de premier recours (généralistes) et de second recours (urgences, hôpitaux) sont la solution. Des progrès considérables restent à faire en matière de diagnostic : les femmes ont 20 % de chance en moins que les hommes de se voir proposer un test d’effort et 40 % en moins pour une angiographie (source : Euro Heart Survey de 2005). Plus préoccupant encore, la mortalité un an après un infarctus du myocarde est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Ces chiffres en constante augmentation s’expliquent par une négligence du corps médical qui considère les femmes comme « un petit sous groupe de la population atteinte de maladies cardio-vasculaires » (Euro Heart Survey Journal 2005). La mobilisation est donc essentielle pour déclencher une prise de conscience.

L’action de Cœur de femmes

Communiquer auprès des femmes et du corps médical
Il est indispensable :
• de développer l’information et la prévention auprès des femmes
• de sensibiliser le corps médical de premier et second recours afin de permettre un meilleur diagnostic et une meilleure prise en charge à l’hôpital
• d’accélérer la recherche sur les cardiopathies de la femme qui peuvent nécessiter une approche spécifique.

Créer un programme spécifique de recherche pour les femmes
« Si les progrès médicaux ont permis de diminuer la mortalité cardio-vasculaire chez les hommes, il reste encore beaucoup à faire pour comprendre pourquoi les maladies cardio-vasculaires sont différentes et plus graves chez les femmes. Des recherches scientifiques sont indispensables pour améliorer la prévention, la prise en charge, les soins et le suivi des maladies cardio-vasculaires chez les femmes. »
Pr Pierre Menasché