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Faut-il suivre un régime spécial dans la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique?

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Post by ismano Sat 2 Jul - 21:01

Faut-il suivre un régime spécial dans la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique?

Il n'y a pas un régime de la maladie de Crohn ou de la recto-colite hémorragique comme il existe par exemple un régime amaigrissant dans le traitement de l'obésité. En revanche, des régimes restrictifs sont trop souvent suivis inutilement avec parfois des conséquences plutôt néfastes.

La démarche entreprise par le malade est d'ordinaire la suivante : quelques heures après un repas une gêne abdominale apparaît, on supprime alors un des aliments que l'on met en cause : est-ce la viande ou la sauce ou les pommes de terre ou... le hasard? C'est ainsi que, de proche en proche, on en arrive à des régimes appauvris et à une perte de poids supplémentaire, sans amélioration. A côté de ces régimes restrictifs, institués à la suite d'interprétations trop rapides d'expériences malheureuses, l'adoption de régimes aberrants peut être une autre source de déséquilibre. Tel est le cas d'un certain nombre de régimes séduisants par leur présentation théorique et leurs titres ronflants : ne manger que des aliments crus plus riches en vitamines, ou bien se traiter par des cures de jeûne pour mettre l'intestin au repos (cette dernière mesure n'est valable que si on est nourri par voie veineuse) !

Une enquête alimentaire, portant sur l'alimentation de la semaine, permet à une diététicienne ou à un médecin entraîné d'évaluer approximativement le régime suivi, et c'est sur cette base que peuvent être faites des propositions raisonnables, sur mesure et non pas "confection".

La recommandation diététique essentielle est de suivre un régime équilibré en vue d'assurer un apport nutritif adéquat, et de ne pas perdre du poids par restrictions inutiles. Il y a déjà suffisamment de causes de dénutrition : la diminution de l'appétit par suite de l'état inflammatoire, les besoins accrus par la maladie, par le jeune âge et enfin par la malabsorption des aliments ingérés.

En l'absence de symptômes trop gênants, la première mesure valable, à la fois pour ménager le tube digestif et conserver le plaisir de manger, sera de remplacer les gros repas par des repas plus fréquents et moins abondants, la tolérance à un aliment donné variant avec la quantité que l'on consomme en une fois. Cette mesure, sous son apparente simplicité, demande déjà un certain effort.

La deuxième mesure, si on peut employer ce terme dans cette acception, est de ne pas vouloir suivre un régime équilibré à la lettre. Le type d'alimentation normale proposé souvent est celui recommandé à des personnes qui n'ont pas de problème digestif et dont la tendance serait plutôt de trop manger. Les malades atteints de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin n'ont en général pas de problème de cholestérol, ni de tendance au surpoids (sauf lors de corticothérapie importante). Le régime n'a pas besoin d'être équilibré à tous les repas, l'équilibre s'établissant plutôt sur la semaine. La frustration d'un plaisir est parfois, elle aussi, mal tolérée.
Que faut-il penser du régime riche en fibres et pauvre en sucre?

L'enrichissement de l'alimentation en fibres, avec, comme corollaire, l'augmentation du poids des selles, paraît pour le moins inutile en cas de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin déjà constituées. On a certes attribué aux fibres des fruits et des légumes le pouvoir de stimuler la régénération des cellules intestinales, mais cette propriété, partiellement hypothétique, n'autorise pas à proposer un enrichissement du régime en fibres qui peut comporter plus d'inconvénients que d'avantages.

Quant au sucre, la position actuelle semble se résumer à une attitude moyenne, à savoir éviter un apport excessif de sucres raffinés (boissons sucrées, friandises) surtout si une corticothérapie a été prescrite.

Enfin, pour les autres membres de la famille, préconiser à titre préventif une alimentation riche en fibres et pauvre en sucre semble, en l'état actuel de nos connaissances, tout aussi inutile, et seul un régime équilibré est de mise.
Quels sont les régimes à suivre en cas de diarrhée?

On est souvent étonné des variantes proposées dans les régimes de la diarrhée; elles sont le fait d'une tolérance des aliments différente selon leur préparation, la maturité des fruits et des légumes, le mode de cuisson et même selon le siège des lésions digestives (intestin grêle ou côlon). La pomme par exemple, qui est un des fruits les plus régulièrement consommés, a sur le tube digestif un effet imprévisible : croquée crue, elle est à éviter, alors que, râpée à l'état cru, elle est le plus souvent bien tolérée. La banane écrasée, très mûre, à la peau noire, est assez souvent bien tolérée, alors que, insuffisamment mûrie, elle ne l'est pas. Dans la maladie de Crohn, les fruits secs (noix, noisettes, cacahuètes, etc.) sont à éviter car, ayant été incomplètement mâchés, ils peuvent rester bloqués dans une zone malade de l'intestin, plus ou moins rétrécie, et entraîner des douleurs avec parfois un blocage des gaz. Ce n'est pas la composition de la noisette qui est en cause, puisque le beurre de noisette sera, lui, bien toléré, mais sa structure.

Parmi les aliments à écarter figurent aussi les prunes et pruneaux dont les propriétés laxatives sont bien connues. C'est à la fois du fait de la nature de leurs fibres et de la présence de certains glucides difficiles à digérer que les champignons sont à exclure.

En cas de diarrhée aiguë sévère (5 - 6 selles par 24 heures), on institue un régime d'épargne intestinale strict pendant quelques jours, qui sera élargi progressivement. Ce régime est plus efficace que les médicaments antidiarrhéiques mais, comme l'apport nutritionnel est insuffisant, le médecin sera peut-être amené à le modifier, ou à le compléter par des préparations liquides administrées par voie orale ou intraveineuse.

Si la diarrhée est modérée (2 - 3 selles par 24 heures), les restrictions seront moins sévères et adaptées à l'évolution.

Dans le cas particulier de la maladie de Crohn, la diarrhée est parfois entrecoupée d'épisodes de subocclusion pendant lesquels on se gardera bien de manger des pruneaux ou du son pour faciliter l'évacuation, comme le font les personnes constipées. Le régime doit rester celui d'une diarrhée, car certaines fibres - au même titre que les fruits secs - peuvent rester bloquées dans les zones malades.
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Post by nour elhouda Sat 26 Jan - 19:53

Merci pour le partage Smile .
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