Dépression de la personne âgée (AP-HP)
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Dépression de la personne âgée (AP-HP)
04 juillet 2011
le docteur Olivier Drunat Médecin chef de service de psycho-gériatrie à l’hôpital Bretonneau de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris
La dépression est l’un des problèmes de santé mentale les plus communs chez les personnes âgées. Non traité, ce trouble pathologique de l’humeur diminue la durée de vie et augmente le recours aux soins et à l’hospitalisation
Cause importante de dépendance et d’entrée en maison de retraite, la dépression est associée à un grand risque de passage à l’acte suicidaire, y compris en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Symptômes caractérisent l’état dépressif
Si 10 à 20 % des personnes de plus de soixante-cinq ans expriment des traits dépressifs, elles ne sont pas pour autant malades de dépression. La tristesse, la fatigue, les troubles du sommeil, la perte d’intérêt constituent des symptômes qui pris isolément et momentanés ne permettent pas de porter un diagnostic de dépression. Au contraire, leur association et leur persistance d’au moins deux semaines définissent le syndrome dépressif. Ainsi, 1 à 2 % des plus de 65 ans et 13 % des personnes résidantes en EHPAD présentent un épisode dépressif caractéristique.
Formes peut prendre la dépression chez la personne âgée
Avec l’avance en âge, la maladie dépressive prend quelques formes cliniques particulières notamment somatiques. Il peut s’agir soit de plaintes corporelles comme des douleurs, palpitations, oppressions… sinon, d’allures délirantes. La personne âgée a une grande propension à apparaître persécutée, à se croire ruinée, voire devenir jalouse en cas de dépression. Enfin les troubles de l’attention et concentration peuvent mimer les troubles de la mémoire retrouvés dans d’autres pathologies comme la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, la dépression au grand âge de la vie est un signe de vulnérabilité. Le suivi doit se prolonger pour débusquer au plus vite des pathologies sous-jacentes comme les démences (notamment la maladie d’Alzheimer) mais aussi somatiques. La dépression se trouve souvent associée à des pathologies somatiques, tels les accidents vasculaires cérébraux ou les cancers, mais aussi psychiatriques comme la dépendance alcoolique ou plus fréquemment encore l’anxiété. Cette coexistence devient un facteur de mauvais pronostic en terme de durée de soins et de récupération fonctionnelle.
Quels traitements ?
Les mêmes traitements que pour les sujets jeunes : les doses de médicaments sont équivalentes mais avec une durée de prescription d’au moins six mois en raison d’une récupération plus lente. Pour les approches non médicamenteuses, le soutien psychologique s’avère toujours de mise car c’est l’affaire de tous, autant de l’entourage que des professionnels soignants. La qualité relationnelle se révèle primordiale. Toutefois, bien que possibles, des approches psychiatriques spécifiques ne sont pas toujours accessibles géographiquement
Comment progresser dans la prise en soins de cette maladie ?
Tantôt sous-estimée, la dépression chez les personnes âgées se révèle cause de dépendance, voire de mort prématurée. Tantôt surestimée, elle est source de iatrogénie. Les représentations de la vieillesse influencent notre capacité de discernement clinique. La banalisation de la « décrépitude avec l’âge » rend aveugle tandis que la dramatisation de la crise du vieillissement médicalise un processus somme toute normal. La présence de symptôme dépressif chez une personne âgée demande une expertise médicale pour mettre en route des traitements appropriés. Dans cette prise en soins toujours globale, le médicament n’est pas la panacée et la société n’est pas responsable de tous les maux. Il est certain que même âgé on peut remonter du « trente-sixième dessous » et remettre en avant scène le plaisir de vivre, même très vieux.
le docteur Olivier Drunat Médecin chef de service de psycho-gériatrie à l’hôpital Bretonneau de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris
La dépression est l’un des problèmes de santé mentale les plus communs chez les personnes âgées. Non traité, ce trouble pathologique de l’humeur diminue la durée de vie et augmente le recours aux soins et à l’hospitalisation
Cause importante de dépendance et d’entrée en maison de retraite, la dépression est associée à un grand risque de passage à l’acte suicidaire, y compris en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Symptômes caractérisent l’état dépressif
Si 10 à 20 % des personnes de plus de soixante-cinq ans expriment des traits dépressifs, elles ne sont pas pour autant malades de dépression. La tristesse, la fatigue, les troubles du sommeil, la perte d’intérêt constituent des symptômes qui pris isolément et momentanés ne permettent pas de porter un diagnostic de dépression. Au contraire, leur association et leur persistance d’au moins deux semaines définissent le syndrome dépressif. Ainsi, 1 à 2 % des plus de 65 ans et 13 % des personnes résidantes en EHPAD présentent un épisode dépressif caractéristique.
Formes peut prendre la dépression chez la personne âgée
Avec l’avance en âge, la maladie dépressive prend quelques formes cliniques particulières notamment somatiques. Il peut s’agir soit de plaintes corporelles comme des douleurs, palpitations, oppressions… sinon, d’allures délirantes. La personne âgée a une grande propension à apparaître persécutée, à se croire ruinée, voire devenir jalouse en cas de dépression. Enfin les troubles de l’attention et concentration peuvent mimer les troubles de la mémoire retrouvés dans d’autres pathologies comme la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, la dépression au grand âge de la vie est un signe de vulnérabilité. Le suivi doit se prolonger pour débusquer au plus vite des pathologies sous-jacentes comme les démences (notamment la maladie d’Alzheimer) mais aussi somatiques. La dépression se trouve souvent associée à des pathologies somatiques, tels les accidents vasculaires cérébraux ou les cancers, mais aussi psychiatriques comme la dépendance alcoolique ou plus fréquemment encore l’anxiété. Cette coexistence devient un facteur de mauvais pronostic en terme de durée de soins et de récupération fonctionnelle.
Quels traitements ?
Les mêmes traitements que pour les sujets jeunes : les doses de médicaments sont équivalentes mais avec une durée de prescription d’au moins six mois en raison d’une récupération plus lente. Pour les approches non médicamenteuses, le soutien psychologique s’avère toujours de mise car c’est l’affaire de tous, autant de l’entourage que des professionnels soignants. La qualité relationnelle se révèle primordiale. Toutefois, bien que possibles, des approches psychiatriques spécifiques ne sont pas toujours accessibles géographiquement
Comment progresser dans la prise en soins de cette maladie ?
Tantôt sous-estimée, la dépression chez les personnes âgées se révèle cause de dépendance, voire de mort prématurée. Tantôt surestimée, elle est source de iatrogénie. Les représentations de la vieillesse influencent notre capacité de discernement clinique. La banalisation de la « décrépitude avec l’âge » rend aveugle tandis que la dramatisation de la crise du vieillissement médicalise un processus somme toute normal. La présence de symptôme dépressif chez une personne âgée demande une expertise médicale pour mettre en route des traitements appropriés. Dans cette prise en soins toujours globale, le médicament n’est pas la panacée et la société n’est pas responsable de tous les maux. Il est certain que même âgé on peut remonter du « trente-sixième dessous » et remettre en avant scène le plaisir de vivre, même très vieux.
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Re: Dépression de la personne âgée (AP-HP)
Merci pour le partage .
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