Thé ou café : une question de mode de vie
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Thé ou café : une question de mode de vie
Du salon de thé à l’épicerie fine : infusion en toute sérénité
C’est en fréquentant un centre bouddhiste que Christophe a redécouvert le thé : « Dès que vous arrivez, le maître vous en propose un bol. C’est un rite d’accueil qui permet de vous poser et de faire une coupure entre la trépidation de la vie extérieure et l’extrême concentration requise pour la méditation. D’ailleurs, la cérémonie du thé, dans sa pure tradition avec la poudre de thé matcha, est l’une des voies d’accès au zen. »
Autres temples de sérénité, les boutiques spécialisées dans le thé en vrac, qui offrent une décoration soignée à la sobriété extrême-orientale, où de grandes bonbonnières en métal conservent, à l’abri de l’air, des jardins aux arômes merveilleux. Darjeeling, oolong, ceylan, sakura, sencha… Les thés, comme les vins, ont leurs meilleurs crus. Certains, tel le précieux gyo kuro ou « perle de rosée », sont hors de prix (de 106,71 à 121,96 euros, les 100 grammes !). Au-delà des feuilles, c’est du rêve, de la poésie, du calme, du raffinement que l’on vient déguster. « J’adore acheter et boire mon thé chez Mariage frères, confie Nicky. J’aime prendre le temps de découvrir un nouveau parfum, un mélange inédit. La tasse, la théière, le geste… Pour moi, ce rituel est réellement une source de bien-être. »
Ecrins feutrés où les feuilles s’épanouissent dans une fine faïence, les salons de thé gardent le charme élégant teinté de snobisme qui régnait à leur création, quand le thé n’était bu que par la gentry.
Du distributeur au comptoir : le petit noir se boit serré
Stressé par un compte rendu à faire dans l’urgence, interrompu par des coups de téléphone, sollicité par son patron sur un autre dossier… Pierre ne sait plus où donner de la tête : « Pour tenir le choc, rester concentré, je carbure au café. Résultat : je suis souvent à cran ! » La machine à café, au même titre que le fax, l’ordinateur ou l’imprimante, fait désormais partie du paysage du monde du travail. Pas une entreprise qui ne possède sa cafetière ou son distributeur automatique. Une façon de boire son petit noir qui ne porte pas à la détente !
Quant aux bistrots, entre les conversations, la musique de fond, les entrées et sorties incessantes, la fumée de cigarette, le bruit du percolateur, l’atmosphère n’y est pas plus sereine. Que l’on avale son café debout, accoudé au zinc, ou que l’on prolonge cette pause affalé sur la moleskine, ici, on ne fait guère de manières. Lieu de rencontres, le café favorise les débats… et parfois les éclats. « Pendant mes années de lycée et de fac, on passait beaucoup de temps avec les copains au troquet du coin à refaire le monde, Les discussions étaient souvent enflammées, et le nombre de cafés ingurgités ne contribuait pas à apaiser l’ambiance ! » Mais les cafés ont-ils jamais été des lieux calmes ? C’est dans ces établissements ouverts à la fin du XVIIe siècle pour y déguster le moka venu de Turquie que souffla l’esprit des Lumières et de la Révolution…
Les amateurs
...de thé : des adeptes d’une vie saine
Boisson historiquement féminine, le thé demeure l’apanage des femmes, bien que de plus en plus d’hommes (35 % environ) apprécient cette infusion. Les jeunes comme les néophytes se laissent séduire par les gammes fruitées et sucrées avant de découvrir des variétés plus subtiles. L’engouement pour le thé – dont la consommation a quasi doublé en quinze ans – s’est accompagné d’une offre de plus en plus variée et d’une floraison de boutiques spécialisées. Associé à la sérénité et à la santé, le thé attire naturellement ceux qui aspirent à davantage de bien-être.
Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), les plus gros consommateurs de thé se recrutent parmi les "petits mangeurs diversifiés" : un groupe composé à 80 % de femmes (habitant surtout en région parisienne), dont l’alimentation est très variée, riche en fruits, en légumes, en soupes, en produits laitiers et en poisson. Cette attention à leur mode de vie leur assure une bonne couverture de leurs besoins nutritionnels.
Fraîchement "convertie", Claire confie qu’elle s’est mise à boire du thé lorsqu’elle a cessé de fumer. « J’étais fatiguée, stressée, souvent malade. Quand j’ai décidé d’arrêter la cigarette, je me suis spontanément tournée vers une vie plus saine. Impossible de continuer à boire du café : dans mon esprit, cette boisson était trop liée au tabac. Du coup, je me suis mise à boire du thé. Peu à peu, j’ai découvert un univers, une culture, une richesse qui contribuent aujourd’hui à mon équilibre. »
...de café : des bons vivants
Le café est après l’eau la deuxième boisson la plus consommée, en France. C’est au réveil, les narines chatouillées par ses effluves, que les trois quarts des amateurs aiment à le déguster. « Impossible de me réveiller sans mon bol de café noir », affirme Anne. S’il démarre la journée, le café clôt le déjeuner. Plus le repas est copieux et savoureux, plus le petit noir s’avère indispensable. « Après un bon repas, je ne peux pas non plus me passer de mon espresso, poursuit Anne. Ça m’aide à digérer, mais surtout, ça me permet de continuer la discussion. » Bernard insiste, lui aussi, sur sa convivialité : « Le café prolonge le repas, c’est festif. »
Il y a indéniablement un côté "bon vivant" dans cette boisson. D’ailleurs, selon la typologie des profils alimentaires mise au point par l’Observatoire des comportements alimentaires (OCA) 1, les plus grands consommateurs de café (plus de cinq tasses par jour, contre deux tasses pour la moyenne nationale) sont les « gros mangeurs diversifiés » : des hommes (à plus de 60 %), amateurs de plats en sauce, fromage, charcuterie, vin, desserts et pousse-café. Face aux recommandations qui nous enjoignent de consommer davantage de fruits et de légumes et moins de graisses saturées, cette façon de manger, pourtant traditionnelle, est devenue nutritionnellement incorrecte. Qui plus est, la sédentarité et le tabagisme sont fréquents chez les accros au café… Autant de "mauvaises habitudes" qui permettent d’expliquer la mauvaise réputation de cette boisson.
1- In Les Apports nutritionnels conseillés (collectif, Tec et Doc, 2001).
Propriétés
LE THE : un élixir de santé
Son atout "santé" réside dans sa très grande richesse en antioxydants, des substances qui nous protégeraient des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et du vieillissement en général. Aujourd’hui, on cherche surtout à comprendre comment notre corps assimile ces antioxydants, afin de savoir s’ils sont toujours actifs une fois ingérés et sur quels mécanismes ils agissent. C’est dans la prévention cardio-vasculaire que les recherches sont les plus avancées.
Selon une étude hollandaise, les forts consommateurs de flavonoïdes ont 60 % de probabilité en moins de développer une maladie coronarienne, et il semblerait que l’association du thé à une alimentation riche en fruits et légumes en optimise les effets protecteurs. En revanche, des doutes subsistent sur le nuage de lait que 25 % des Français rajoutent, et qui réduirait l’assimilation des antioxydants. Parmi les autres bienfaits du thé, on cite souvent son action drainante. C’est vrai, le thé – et surtout le thé vert – est diurétique. Une particularité qui lui permet de lutter contre la rétention d’eau… mais pas contre les kilos en trop !
LE CAFE : bienfaisant à doses modérées
A petites doses, le café réveille et procure un sentiment de bien-être, mais à partir de six tasses par jour, il peut entraîner palpitations et anxiété. Des effets, cependant, assez rares, car la plupart des individus régulent d’eux-mêmes leur consommation. De nombreuses études scientifiques ont été menées sur les éventuels méfaits du café, notamment dans le cas de maladies cardio-vasculaires et de cancers. Certaines ont conclu à son effet potentiellement négatif, sans tenir compte du mode de vie des sujets.
En réajustant les données en fonction du tabagisme, de la sédentarité et des déséquilibres alimentaires de ces personnes, aucune relation de cause à effet n’a pu être établie. Au contraire, de nouvelles recherches indiquent aujourd’hui que la caféine pourrait exercer un effet protecteur, notamment contre le cancer du poumon. Associée à d’autres substances, elle pourrait également soulager les migraines. Enfin, des chercheurs américains ont constaté que la consommation modérée de café protégerait de la maladie de Parkinson (in “Annals of Neurology”, 2001).
C’est en fréquentant un centre bouddhiste que Christophe a redécouvert le thé : « Dès que vous arrivez, le maître vous en propose un bol. C’est un rite d’accueil qui permet de vous poser et de faire une coupure entre la trépidation de la vie extérieure et l’extrême concentration requise pour la méditation. D’ailleurs, la cérémonie du thé, dans sa pure tradition avec la poudre de thé matcha, est l’une des voies d’accès au zen. »
Autres temples de sérénité, les boutiques spécialisées dans le thé en vrac, qui offrent une décoration soignée à la sobriété extrême-orientale, où de grandes bonbonnières en métal conservent, à l’abri de l’air, des jardins aux arômes merveilleux. Darjeeling, oolong, ceylan, sakura, sencha… Les thés, comme les vins, ont leurs meilleurs crus. Certains, tel le précieux gyo kuro ou « perle de rosée », sont hors de prix (de 106,71 à 121,96 euros, les 100 grammes !). Au-delà des feuilles, c’est du rêve, de la poésie, du calme, du raffinement que l’on vient déguster. « J’adore acheter et boire mon thé chez Mariage frères, confie Nicky. J’aime prendre le temps de découvrir un nouveau parfum, un mélange inédit. La tasse, la théière, le geste… Pour moi, ce rituel est réellement une source de bien-être. »
Ecrins feutrés où les feuilles s’épanouissent dans une fine faïence, les salons de thé gardent le charme élégant teinté de snobisme qui régnait à leur création, quand le thé n’était bu que par la gentry.
Du distributeur au comptoir : le petit noir se boit serré
Stressé par un compte rendu à faire dans l’urgence, interrompu par des coups de téléphone, sollicité par son patron sur un autre dossier… Pierre ne sait plus où donner de la tête : « Pour tenir le choc, rester concentré, je carbure au café. Résultat : je suis souvent à cran ! » La machine à café, au même titre que le fax, l’ordinateur ou l’imprimante, fait désormais partie du paysage du monde du travail. Pas une entreprise qui ne possède sa cafetière ou son distributeur automatique. Une façon de boire son petit noir qui ne porte pas à la détente !
Quant aux bistrots, entre les conversations, la musique de fond, les entrées et sorties incessantes, la fumée de cigarette, le bruit du percolateur, l’atmosphère n’y est pas plus sereine. Que l’on avale son café debout, accoudé au zinc, ou que l’on prolonge cette pause affalé sur la moleskine, ici, on ne fait guère de manières. Lieu de rencontres, le café favorise les débats… et parfois les éclats. « Pendant mes années de lycée et de fac, on passait beaucoup de temps avec les copains au troquet du coin à refaire le monde, Les discussions étaient souvent enflammées, et le nombre de cafés ingurgités ne contribuait pas à apaiser l’ambiance ! » Mais les cafés ont-ils jamais été des lieux calmes ? C’est dans ces établissements ouverts à la fin du XVIIe siècle pour y déguster le moka venu de Turquie que souffla l’esprit des Lumières et de la Révolution…
Les amateurs
...de thé : des adeptes d’une vie saine
Boisson historiquement féminine, le thé demeure l’apanage des femmes, bien que de plus en plus d’hommes (35 % environ) apprécient cette infusion. Les jeunes comme les néophytes se laissent séduire par les gammes fruitées et sucrées avant de découvrir des variétés plus subtiles. L’engouement pour le thé – dont la consommation a quasi doublé en quinze ans – s’est accompagné d’une offre de plus en plus variée et d’une floraison de boutiques spécialisées. Associé à la sérénité et à la santé, le thé attire naturellement ceux qui aspirent à davantage de bien-être.
Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), les plus gros consommateurs de thé se recrutent parmi les "petits mangeurs diversifiés" : un groupe composé à 80 % de femmes (habitant surtout en région parisienne), dont l’alimentation est très variée, riche en fruits, en légumes, en soupes, en produits laitiers et en poisson. Cette attention à leur mode de vie leur assure une bonne couverture de leurs besoins nutritionnels.
Fraîchement "convertie", Claire confie qu’elle s’est mise à boire du thé lorsqu’elle a cessé de fumer. « J’étais fatiguée, stressée, souvent malade. Quand j’ai décidé d’arrêter la cigarette, je me suis spontanément tournée vers une vie plus saine. Impossible de continuer à boire du café : dans mon esprit, cette boisson était trop liée au tabac. Du coup, je me suis mise à boire du thé. Peu à peu, j’ai découvert un univers, une culture, une richesse qui contribuent aujourd’hui à mon équilibre. »
...de café : des bons vivants
Le café est après l’eau la deuxième boisson la plus consommée, en France. C’est au réveil, les narines chatouillées par ses effluves, que les trois quarts des amateurs aiment à le déguster. « Impossible de me réveiller sans mon bol de café noir », affirme Anne. S’il démarre la journée, le café clôt le déjeuner. Plus le repas est copieux et savoureux, plus le petit noir s’avère indispensable. « Après un bon repas, je ne peux pas non plus me passer de mon espresso, poursuit Anne. Ça m’aide à digérer, mais surtout, ça me permet de continuer la discussion. » Bernard insiste, lui aussi, sur sa convivialité : « Le café prolonge le repas, c’est festif. »
Il y a indéniablement un côté "bon vivant" dans cette boisson. D’ailleurs, selon la typologie des profils alimentaires mise au point par l’Observatoire des comportements alimentaires (OCA) 1, les plus grands consommateurs de café (plus de cinq tasses par jour, contre deux tasses pour la moyenne nationale) sont les « gros mangeurs diversifiés » : des hommes (à plus de 60 %), amateurs de plats en sauce, fromage, charcuterie, vin, desserts et pousse-café. Face aux recommandations qui nous enjoignent de consommer davantage de fruits et de légumes et moins de graisses saturées, cette façon de manger, pourtant traditionnelle, est devenue nutritionnellement incorrecte. Qui plus est, la sédentarité et le tabagisme sont fréquents chez les accros au café… Autant de "mauvaises habitudes" qui permettent d’expliquer la mauvaise réputation de cette boisson.
1- In Les Apports nutritionnels conseillés (collectif, Tec et Doc, 2001).
Propriétés
LE THE : un élixir de santé
Son atout "santé" réside dans sa très grande richesse en antioxydants, des substances qui nous protégeraient des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et du vieillissement en général. Aujourd’hui, on cherche surtout à comprendre comment notre corps assimile ces antioxydants, afin de savoir s’ils sont toujours actifs une fois ingérés et sur quels mécanismes ils agissent. C’est dans la prévention cardio-vasculaire que les recherches sont les plus avancées.
Selon une étude hollandaise, les forts consommateurs de flavonoïdes ont 60 % de probabilité en moins de développer une maladie coronarienne, et il semblerait que l’association du thé à une alimentation riche en fruits et légumes en optimise les effets protecteurs. En revanche, des doutes subsistent sur le nuage de lait que 25 % des Français rajoutent, et qui réduirait l’assimilation des antioxydants. Parmi les autres bienfaits du thé, on cite souvent son action drainante. C’est vrai, le thé – et surtout le thé vert – est diurétique. Une particularité qui lui permet de lutter contre la rétention d’eau… mais pas contre les kilos en trop !
LE CAFE : bienfaisant à doses modérées
A petites doses, le café réveille et procure un sentiment de bien-être, mais à partir de six tasses par jour, il peut entraîner palpitations et anxiété. Des effets, cependant, assez rares, car la plupart des individus régulent d’eux-mêmes leur consommation. De nombreuses études scientifiques ont été menées sur les éventuels méfaits du café, notamment dans le cas de maladies cardio-vasculaires et de cancers. Certaines ont conclu à son effet potentiellement négatif, sans tenir compte du mode de vie des sujets.
En réajustant les données en fonction du tabagisme, de la sédentarité et des déséquilibres alimentaires de ces personnes, aucune relation de cause à effet n’a pu être établie. Au contraire, de nouvelles recherches indiquent aujourd’hui que la caféine pourrait exercer un effet protecteur, notamment contre le cancer du poumon. Associée à d’autres substances, elle pourrait également soulager les migraines. Enfin, des chercheurs américains ont constaté que la consommation modérée de café protégerait de la maladie de Parkinson (in “Annals of Neurology”, 2001).
samira- Membre clé
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Re: Thé ou café : une question de mode de vie
Excellent partage,merci .
nour elhouda-
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