Oui, ils savent ce que c’est que l’herpès !
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Oui, ils savent ce que c’est que l’herpès !
On vous consulte pour un bouquet de vésicules, unilatéral, localisé à la jonction cutanéo- muqueuse des lèvres. Un coup d’œil au niveau des narines et du menton et votre opinion est faite, pas besoin de confirmation par PCR ou culture virale, c’est un herpes labial. Facile à diagnostiquer, facile à traiter : de la bonne médecine, simple et efficace. Mais au fait, celui qui est là avait-il vraiment besoin de vous ? En d’autres termes, savait –il à quoi correspondaient ses lésions, aurait-il pu faire le diagnostic -voire se traiter- lui même ? Une étude italienne permet de répondre à cette impertinente question. Avec des résultats à rendre modeste notre médecin précédemment si content de lui…
Enquête, donc, sur les connaissances, quant à l’herpès labial, du grand public, en l’occurrence italien, grâce à un échantillon représentatif en termes d’âge, de sexe, de localisation géographique, d’éducation et d’insertion professionnelle. Deux milles individus en tout, 961 hommes et 1 039 femmes de plus de 14 ans, invités à répondre à un questionnaire électronique proposé par le système ECOcapi, une forme d’interview assisté par ordinateur. Avec des résultats éloquents : 89 % des interviewés avaient une opinion (plus ou moins) documentée sur l’herpès labial, 92 % étaient capables de reconnaître au moins un symptôme –gonflement et vésicules en tête-, 91 % identifiaient correctement des images d’infection herpétique, et 45 % disaient avoir expérimenté l’infection au moins une fois à titre personnel. Parmi ceux qui avaient reconnu l’infection et voulaient la traiter, plus de 60 % s’auto administraient un traitement topique, 12 % demandaient l’avis de leur pharmacien et un peu moins de 10 % de leur médecin ; les autres utilisant différents produits "naturels". Les femmes paraissaient un peu plus averties que les hommes, en rapportant un peu plus de cas qu’elles reconnaissaient plus souvent (91 versus 86 %, Odds ratio OR : 1,65, intervalle de confiance à 95 % : 1,30-2,08), et étant un peu plus souvent capables d’identifier des images de lésions herpétiques. Elles étaient aussi un peu plus nombreuses à requérir un avis médical [OR 1,38 (1,12-2,70)], et à adopter les réponses comportementales qui s’imposaient…
Le grand public, c’est clair, sait reconnaître et souvent traiter lui-même son herpès labial. Cette étude n’est pas la première du genre et on pourrait en citer d’autres, comme cet original rapport américain de 1995 faisant suite à un encart publicitaire placé dans un journal local invitant ceux qui pensaient avoir un herpès à consulter dans une clinique particulière : il s’avérait, au final, que tous ceux qui s’étaient auto-diagnostiqué l’infection l’avaient bel et bien (des résultats "positifs" à tempérer largement, la moitié seulement des participants sachant qu’il s’agissait d’un virus).
Comme le soulignent les Italiens, Shakespeare lui même savait reconnaître l’herpès ; ils en veulent pour preuve les paroles de Mercutio, acte I de la scène IV de Roméo et Juliette : "O’er ladies’ lips, who straight on kisses dream, Which of the angry Mab with blisters plagues"*. C’était en 1599.
*…sur les lèvres des dames qui rêvent de baisers aussitôt ! Ces lèvres, Mab les crible souvent d'ampoules…
Dr Jack Breuil
Pica F et coll. : Public awareness and knowledge of Herpes labialis. J Med Virol., 2011; publication avancée en ligne le 25 octobre. doi: 10.1002/jmv.2233.
Enquête, donc, sur les connaissances, quant à l’herpès labial, du grand public, en l’occurrence italien, grâce à un échantillon représentatif en termes d’âge, de sexe, de localisation géographique, d’éducation et d’insertion professionnelle. Deux milles individus en tout, 961 hommes et 1 039 femmes de plus de 14 ans, invités à répondre à un questionnaire électronique proposé par le système ECOcapi, une forme d’interview assisté par ordinateur. Avec des résultats éloquents : 89 % des interviewés avaient une opinion (plus ou moins) documentée sur l’herpès labial, 92 % étaient capables de reconnaître au moins un symptôme –gonflement et vésicules en tête-, 91 % identifiaient correctement des images d’infection herpétique, et 45 % disaient avoir expérimenté l’infection au moins une fois à titre personnel. Parmi ceux qui avaient reconnu l’infection et voulaient la traiter, plus de 60 % s’auto administraient un traitement topique, 12 % demandaient l’avis de leur pharmacien et un peu moins de 10 % de leur médecin ; les autres utilisant différents produits "naturels". Les femmes paraissaient un peu plus averties que les hommes, en rapportant un peu plus de cas qu’elles reconnaissaient plus souvent (91 versus 86 %, Odds ratio OR : 1,65, intervalle de confiance à 95 % : 1,30-2,08), et étant un peu plus souvent capables d’identifier des images de lésions herpétiques. Elles étaient aussi un peu plus nombreuses à requérir un avis médical [OR 1,38 (1,12-2,70)], et à adopter les réponses comportementales qui s’imposaient…
Le grand public, c’est clair, sait reconnaître et souvent traiter lui-même son herpès labial. Cette étude n’est pas la première du genre et on pourrait en citer d’autres, comme cet original rapport américain de 1995 faisant suite à un encart publicitaire placé dans un journal local invitant ceux qui pensaient avoir un herpès à consulter dans une clinique particulière : il s’avérait, au final, que tous ceux qui s’étaient auto-diagnostiqué l’infection l’avaient bel et bien (des résultats "positifs" à tempérer largement, la moitié seulement des participants sachant qu’il s’agissait d’un virus).
Comme le soulignent les Italiens, Shakespeare lui même savait reconnaître l’herpès ; ils en veulent pour preuve les paroles de Mercutio, acte I de la scène IV de Roméo et Juliette : "O’er ladies’ lips, who straight on kisses dream, Which of the angry Mab with blisters plagues"*. C’était en 1599.
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ismano- V.I.P
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Re: Oui, ils savent ce que c’est que l’herpès !
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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