Ni tabac ni encens !
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Ni tabac ni encens !
Particules en quantité, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, formaldéhyde, benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques, et autres composés organiques volatils, autant de polluants (et la liste n’est pas exhaustive) émis en faisant brûler de l’encens. Certains d’entre eux sont, selon la classification du Centre international de recherche sur le cancer, répertoriés comme cancérogènes avérés, d’autres comme probablement, ou peut-être, cancérogènes pour l’Homme. La suspicion pèse notamment sur le lien éventuel entre fumée d’encens (contenant de nombreux agents délétères semblables à la fumée de tabac) et risque de cancer du poumon. Les travaux sur le sujet aboutissant jusque-là à des résultats non homogènes, des auteurs de Hong Kong ont évalué la relation entre exposition à la fumée d’encens et risque de cancer du poumon, selon le statut tabagique et l’exposition résidentielle au radon.
L’étude menée par LA Tse et coll, en population masculine chinoise, a comparé l’exposition vie entière à la fumée d’encens de 1 208 cas incidents de cancer primitif du poumon, histologiquement confirmés, recensés de février 2004 à septembre 2006 dans le plus grand centre d’oncologie de Hong Kong, à celle de 1 060 sujets pris comme référence, indemnes de tout antécédent de cancer, appariés aux cas pour l’âge à 5 ans près, et vivant dans les mêmes districts. Les données d’exposition (type, fréquence, durée) ont été précisées au cours d’entretiens individuels, et les polluants détaillés (tabac, encens, radon, combustibles utilisés, modes de cuisson, utilisation de pesticides, dont les spirales anti-moustiques) ainsi que les caractéristiques du bâtiment, l’étage d’habitation, les revêtements muraux, les modalités d’aération.
Dans cette population d’étude, âgée de 35 à 79 ans (l’âge moyen des cas étant de 65,8 ± 8,5 ans, celui des témoins de 66,2 ± 9,9 ans), davantage de cas que de témoins avaient été exposés, au domicile, à la combustion d’encens (65 % vs 55 % respectivement) et la durée moyenne d’exposition était de 50,3 ± 22,4 ans chez les cas et de 49,1 ± 21,4 ans chez les témoins.
L’analyse a pris en compte de nombreux facteurs potentiellement confondants, notamment l’âge, le lieu de naissance, le niveau d’éducation, tout antécédent de cancer chez les apparentés au premier degré, le tabagisme, actif et passif, la consommation de viande, d’alcool. Après ajustements, elle associe, dans l’ensemble de la population, exposition fréquente à la fumée d’encens (≥ 2 fois par jour) et risque de cancer du poumon, l’OR (odds ratio) étant de 1,26 (intervalle de confiance à 95 % IC95 % 1,01-1,58 ; p = 0,044) en comparaison des sujets jamais exposés à la fumée d’encens), cette association étant limitée aux fumeurs (OR, chez les non-fumeurs pour cette même fréquence d’exposition à l’encens : 0,95 ; 0,59-1,53, en comparaison des sujets jamais exposés à l’encens). Une forte exposition cumulée à l’encens (≥ 60 jours-années) était associée à un risque accru de cancer du poumon (1,38 ; 1,10-1,95) en comparaison de l’absence d’exposition à l’encens.
Tabagisme et exposition cumulée à la combustion d’encens au domicile, avaient, en comparaison des sujets non fumeurs non exposés à l’encens, un effet synergique sur le risque de cancer du poumon, l’OR étant de 5,00 (3,34-7,51 ; p = 0,007) pour une exposition à la fumée d’encens atteignant ou dépassant 60 jours-années.
L’exposition au radon est apparue susceptible de modifier, en la renforçant, la relation entre forte exposition à la fumée d’encens et cancer du poumon chez les fumeurs, mais le manque de puissance de l’étude ne permet pas de conclure. L’OR pour la comparaison des sujets non exposés à l’encens et dont l’exposition au radon était faible, à ceux fréquemment exposés à l’encens et fortement exposés au radon, était de 1,50 (1,02-2,22 ; 240 cas) et l’OR pour la comparaison des sujets à forte exposition cumulée à la fumée d’encens et forte exposition au radon était de 1,58 (1,06-2,36 ; 222 cas).
Cette étude (possiblement entachée de biais de mémoire car s’appuyant sur des données d’exposition auto-rapportées, et limitée aussi par l’absence de prise en considération des expositions extra-résidentielles à la fumée d’encens (à l’occasion de pratiques religieuses, par exemple) été conduite en population masculine chinoise à Hong Kong, où près de la moitié des familles chinoises brûlent de l’encens à la maison, 2 fois par jour habituellement. Elle associe significativement à cette exposition résidentielle, cumulée ou fréquente, un accroissement du risque de cancer du poumon, chez les fumeurs, fumées de tabac et d’encens paraissant avoir un effet de synergie sur ce risque, et suggère un impact conjugué de l’exposition résidentielle au radon à confirmer.
Dr Claudine Goldgewicht
Tse LAT et coll. : A case-referent study of lung cancer and incense smoke, smoking, and residential radon in Chinese men. Environ Health Perspect 2011 ; 119 : 1641-6.
L’étude menée par LA Tse et coll, en population masculine chinoise, a comparé l’exposition vie entière à la fumée d’encens de 1 208 cas incidents de cancer primitif du poumon, histologiquement confirmés, recensés de février 2004 à septembre 2006 dans le plus grand centre d’oncologie de Hong Kong, à celle de 1 060 sujets pris comme référence, indemnes de tout antécédent de cancer, appariés aux cas pour l’âge à 5 ans près, et vivant dans les mêmes districts. Les données d’exposition (type, fréquence, durée) ont été précisées au cours d’entretiens individuels, et les polluants détaillés (tabac, encens, radon, combustibles utilisés, modes de cuisson, utilisation de pesticides, dont les spirales anti-moustiques) ainsi que les caractéristiques du bâtiment, l’étage d’habitation, les revêtements muraux, les modalités d’aération.
Dans cette population d’étude, âgée de 35 à 79 ans (l’âge moyen des cas étant de 65,8 ± 8,5 ans, celui des témoins de 66,2 ± 9,9 ans), davantage de cas que de témoins avaient été exposés, au domicile, à la combustion d’encens (65 % vs 55 % respectivement) et la durée moyenne d’exposition était de 50,3 ± 22,4 ans chez les cas et de 49,1 ± 21,4 ans chez les témoins.
L’analyse a pris en compte de nombreux facteurs potentiellement confondants, notamment l’âge, le lieu de naissance, le niveau d’éducation, tout antécédent de cancer chez les apparentés au premier degré, le tabagisme, actif et passif, la consommation de viande, d’alcool. Après ajustements, elle associe, dans l’ensemble de la population, exposition fréquente à la fumée d’encens (≥ 2 fois par jour) et risque de cancer du poumon, l’OR (odds ratio) étant de 1,26 (intervalle de confiance à 95 % IC95 % 1,01-1,58 ; p = 0,044) en comparaison des sujets jamais exposés à la fumée d’encens), cette association étant limitée aux fumeurs (OR, chez les non-fumeurs pour cette même fréquence d’exposition à l’encens : 0,95 ; 0,59-1,53, en comparaison des sujets jamais exposés à l’encens). Une forte exposition cumulée à l’encens (≥ 60 jours-années) était associée à un risque accru de cancer du poumon (1,38 ; 1,10-1,95) en comparaison de l’absence d’exposition à l’encens.
Tabagisme et exposition cumulée à la combustion d’encens au domicile, avaient, en comparaison des sujets non fumeurs non exposés à l’encens, un effet synergique sur le risque de cancer du poumon, l’OR étant de 5,00 (3,34-7,51 ; p = 0,007) pour une exposition à la fumée d’encens atteignant ou dépassant 60 jours-années.
L’exposition au radon est apparue susceptible de modifier, en la renforçant, la relation entre forte exposition à la fumée d’encens et cancer du poumon chez les fumeurs, mais le manque de puissance de l’étude ne permet pas de conclure. L’OR pour la comparaison des sujets non exposés à l’encens et dont l’exposition au radon était faible, à ceux fréquemment exposés à l’encens et fortement exposés au radon, était de 1,50 (1,02-2,22 ; 240 cas) et l’OR pour la comparaison des sujets à forte exposition cumulée à la fumée d’encens et forte exposition au radon était de 1,58 (1,06-2,36 ; 222 cas).
Cette étude (possiblement entachée de biais de mémoire car s’appuyant sur des données d’exposition auto-rapportées, et limitée aussi par l’absence de prise en considération des expositions extra-résidentielles à la fumée d’encens (à l’occasion de pratiques religieuses, par exemple) été conduite en population masculine chinoise à Hong Kong, où près de la moitié des familles chinoises brûlent de l’encens à la maison, 2 fois par jour habituellement. Elle associe significativement à cette exposition résidentielle, cumulée ou fréquente, un accroissement du risque de cancer du poumon, chez les fumeurs, fumées de tabac et d’encens paraissant avoir un effet de synergie sur ce risque, et suggère un impact conjugué de l’exposition résidentielle au radon à confirmer.
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Re: Ni tabac ni encens !
Merci pour le partage .
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