Tout savoir sur la BPCO
2 posters
Page 1 of 1
Tout savoir sur la BPCO
La BPCO en dix questions
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est très souvent ignorée du grand public et des malades eux-mêmes. Longtemps peu invalidante, cette maladie n'est généralement découverte que lorsque les dégâts irréversibles sont déjà importants. Découvrez l'essentiel sur ce terrible fléau.
1 - Qu'est ce que la BPCO ?
La BPCO est caractérisée par une diminution non réversible des débits expiratoires. Cette diminution du souffle a pour origine le rétrécissement permanent et progressif des bronches en rapport avec un épaississement de leur paroi et une destruction du poumon. Ce triste enchaînement est du à l'agression répétée de substances toxiques, dont la principale est le tabagisme (à 80 ou 90 %).
2 - Combien de personnes sont atteintes ?
Contrairement à une idée reçue, la BPCO est loin d'être exceptionnelle, bien au contraire puisque 5 à 10 % de la population adulte, soit 2 à 4 millions de Français, en sont atteints. Parmi eux, 30 000 sont au stade de l'insuffisance respiratoire chronique et traités à domicile par oxygénothérapie ou ventilation assistée. Ce problème de santé publique est tel que cette maladie est responsable chaque année d'au moins 15 000 décès. Les projections de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment qu'en 2020, la BPCO sera la troisième cause de mortalité dans le monde ! Elle deviendrait également la cinquième cause de handicap.
3 - Les femmes sont-elles plus souvent concernées ?
Hommes et femmes ne sont pas égaux devant les maladies respiratoires. Pour des raisons anatomiques et hormonales, les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie de manière précoce et de présenter des formes plus graves. Ainsi, si l'on a longtemps considéré la BPCO comme une maladie d'homme, les chiffres du tabagisme féminin associés à une fragilité spécifique sont en train de changer les choses. Si les femmes ne représentaient que 20 % des victimes il y a dix ans, elles constituent déjà 40 à 45 % des malades aux Etats-Unis et en Angleterre. La même tendance est observée en France.
4 - Comment se manifeste-t-elle ?
Les premiers symptômes de la BPCO peuvent paraître anodins. Ils sont principalement constitués d'un essoufflement à l'effort (dyspnée), une toux grasse et production de crachats le matin (caractéristique d'une bronchite chronique). Souvent banalisés chez le fumeur, ces premiers signes doivent conduire à consulter. A mesure que la maladie évolue, l'essoufflement peut apparaître lors d'efforts de moins en moins intenses. Ce handicap peut avoir des conséquences sur la qualité de vie au quotidien.
5- Quelles en sont les causes ?
Outre des facteurs environnementaux bien connus, des facteurs génétiques influent également sur le développement de la maladie. Seule la conjonction des deux permettra la survenue de la BPCO :
Tabagisme : 80 à 90 % des BPCO sont dues au tabac. La consommation tabagique est directement liée au développement, à l'évolution ou à la mortalité de cette maladie ;
Exposition professionnelle et pollution : l'exposition professionnelle à certains polluants (gaz toxiques, ciment, solvants, poussières de silice.) sont des facteurs de risque bien identifiés. Moins facile à contrôler, la pollution liée en particulier aux automobiles ainsi que la pollution domestique sont également incriminées ;
Les infections : les infections broncho-pulmonaires de la petite enfance pourraient également contribuer au développement de la maladie ;
Le patrimoine génétique : tous les fumeurs ne vont pas connaître les conséquences dramatiques de la maladie. On estime que 70 % des fumeurs sont épargnés. A l'origine de cette inégalité intrinsèque, des facteurs génétiques qui restent encore à déterminer.
6 - Comment dépister la maladie ?
Pour détecter précocement l'obstruction des bronches, le seul moyen dont on dispose est la mesure du souffle par un spiromètre. Mais alors que les médecins généralistes sont les plus à même de rencontrer les patients aux premiers stades, ces équipements ne sont disponibles que chez les pneumologues. Cependant, les débitmètres de pointe utilisés dans le diagnostic de l'asthme constituent une première étape réalisée au cabinet du généraliste pour les fumeurs. En cas de mesure anormale, la confirmation d'une anomalie pourra se faire chez un pneumologue grâce à une spirométrie. L'idéal serait de repérer les malades avant l'apparition de l'essoufflement, en concentrant l'attention sur les fumeurs de plus de 40 ans par exemple. Mais pour le moment, la mesure du souffle n'est pas encore pratiquée de manière routinière par les médecins, comme l'est celle de la tension artérielle.
7 - Comment diagnostiquer la BPCO ?
Le diagnostic repose quant à lui sur les informations recueillis par l'interrogatoire (tabagisme, toux chronique matinale, gêne respiratoire à l'effort.). Le diagnostic sera confirmé grâce à une exploration de la fonction respiratoire (EFR) par une spirométrie et, si nécessaire par la mesure des gaz (oxygène et gaz carbonique) dans le sang. Les résultats permettent de déterminer le stade de la maladie et ainsi, son pronostic. La radiographie et le scanner peuvent évaluer la sévérité et l'évolution de la maladie.
8 - Quelles peuvent être ses conséquences ?
Une complication relativement fréquente de la BPCO est l'emphysème qui est une altération du tissu élastique des poumons. Au final, la BPCO évolue vers l'insuffisance respiratoire, qui entraîne une diminution de l'oxygène dans le sang (hypoxémie) qui peut retentir sur le coeur. Arrivés à ce stade de la maladie, 60 % des malades sont dépendants de l'oxygène 15 heures par jour !
Des épisodes aigus d'aggravation de l'état respiratoire peuvent survenir. Ces "exacerbations" peuvent provoquer des hospitalisations (parfois en réanimation), voire des décès.
9 - Quels sont les traitements ?
Le premier et le plus important des traitements est sans aucun doute l'arrêt tabagique. Des aides au sevrage pourront aider les patients qui ont décidé d'en finir avec la cigarette.
Des médicaments permettent également de diminuer les symptômes de cette maladie et ainsi d'améliorer la qualité de vie du patient :
Les broncho-dilatateurs permettent de dilater les bronches et lutter contre la dyspnée ;
Les corticoïdes luttent contre l'inflammation bronchique et sont administrés par inhalation comme les broncho-dilatateurs ;
Les fluidifiants bronchiques peuvent éventuellement aider les patients.
Prévenir et traiter les infections respiratoires permet de diminuer la gravité de l'évolution de la BPCO.
La réhabilitation respiratoire permettra de diminuer l'essoufflement, de réhabiliter les muscles à travailler, etc. Une prise en charge pluridisciplinaire du patient est nécessaire et dans certains cas une kinésithérapie respiratoire facilitera l'expectoration et la ventilation.
10 - Quand doit-on recourir à un traitement chirurgical ?
Des traitements chirurgicaux peuvent être indiqués dans des situations bien particulières. La chirurgie de l'emphysème est réservée aux malades ayant des formes particulières de la BPCO avec des grosses bulles dans les parties hautes des poumons. L'amélioration de la BPCO n'est malheureusement que transitoire.
La transplantation pulmonaire est réservée à des patients jeunes ayant des formes très évoluées de la maladie. On compte une trentaine de greffes de ce type par an
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est très souvent ignorée du grand public et des malades eux-mêmes. Longtemps peu invalidante, cette maladie n'est généralement découverte que lorsque les dégâts irréversibles sont déjà importants. Découvrez l'essentiel sur ce terrible fléau.
1 - Qu'est ce que la BPCO ?
La BPCO est caractérisée par une diminution non réversible des débits expiratoires. Cette diminution du souffle a pour origine le rétrécissement permanent et progressif des bronches en rapport avec un épaississement de leur paroi et une destruction du poumon. Ce triste enchaînement est du à l'agression répétée de substances toxiques, dont la principale est le tabagisme (à 80 ou 90 %).
2 - Combien de personnes sont atteintes ?
Contrairement à une idée reçue, la BPCO est loin d'être exceptionnelle, bien au contraire puisque 5 à 10 % de la population adulte, soit 2 à 4 millions de Français, en sont atteints. Parmi eux, 30 000 sont au stade de l'insuffisance respiratoire chronique et traités à domicile par oxygénothérapie ou ventilation assistée. Ce problème de santé publique est tel que cette maladie est responsable chaque année d'au moins 15 000 décès. Les projections de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment qu'en 2020, la BPCO sera la troisième cause de mortalité dans le monde ! Elle deviendrait également la cinquième cause de handicap.
3 - Les femmes sont-elles plus souvent concernées ?
Hommes et femmes ne sont pas égaux devant les maladies respiratoires. Pour des raisons anatomiques et hormonales, les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie de manière précoce et de présenter des formes plus graves. Ainsi, si l'on a longtemps considéré la BPCO comme une maladie d'homme, les chiffres du tabagisme féminin associés à une fragilité spécifique sont en train de changer les choses. Si les femmes ne représentaient que 20 % des victimes il y a dix ans, elles constituent déjà 40 à 45 % des malades aux Etats-Unis et en Angleterre. La même tendance est observée en France.
4 - Comment se manifeste-t-elle ?
Les premiers symptômes de la BPCO peuvent paraître anodins. Ils sont principalement constitués d'un essoufflement à l'effort (dyspnée), une toux grasse et production de crachats le matin (caractéristique d'une bronchite chronique). Souvent banalisés chez le fumeur, ces premiers signes doivent conduire à consulter. A mesure que la maladie évolue, l'essoufflement peut apparaître lors d'efforts de moins en moins intenses. Ce handicap peut avoir des conséquences sur la qualité de vie au quotidien.
5- Quelles en sont les causes ?
Outre des facteurs environnementaux bien connus, des facteurs génétiques influent également sur le développement de la maladie. Seule la conjonction des deux permettra la survenue de la BPCO :
Tabagisme : 80 à 90 % des BPCO sont dues au tabac. La consommation tabagique est directement liée au développement, à l'évolution ou à la mortalité de cette maladie ;
Exposition professionnelle et pollution : l'exposition professionnelle à certains polluants (gaz toxiques, ciment, solvants, poussières de silice.) sont des facteurs de risque bien identifiés. Moins facile à contrôler, la pollution liée en particulier aux automobiles ainsi que la pollution domestique sont également incriminées ;
Les infections : les infections broncho-pulmonaires de la petite enfance pourraient également contribuer au développement de la maladie ;
Le patrimoine génétique : tous les fumeurs ne vont pas connaître les conséquences dramatiques de la maladie. On estime que 70 % des fumeurs sont épargnés. A l'origine de cette inégalité intrinsèque, des facteurs génétiques qui restent encore à déterminer.
6 - Comment dépister la maladie ?
Pour détecter précocement l'obstruction des bronches, le seul moyen dont on dispose est la mesure du souffle par un spiromètre. Mais alors que les médecins généralistes sont les plus à même de rencontrer les patients aux premiers stades, ces équipements ne sont disponibles que chez les pneumologues. Cependant, les débitmètres de pointe utilisés dans le diagnostic de l'asthme constituent une première étape réalisée au cabinet du généraliste pour les fumeurs. En cas de mesure anormale, la confirmation d'une anomalie pourra se faire chez un pneumologue grâce à une spirométrie. L'idéal serait de repérer les malades avant l'apparition de l'essoufflement, en concentrant l'attention sur les fumeurs de plus de 40 ans par exemple. Mais pour le moment, la mesure du souffle n'est pas encore pratiquée de manière routinière par les médecins, comme l'est celle de la tension artérielle.
7 - Comment diagnostiquer la BPCO ?
Le diagnostic repose quant à lui sur les informations recueillis par l'interrogatoire (tabagisme, toux chronique matinale, gêne respiratoire à l'effort.). Le diagnostic sera confirmé grâce à une exploration de la fonction respiratoire (EFR) par une spirométrie et, si nécessaire par la mesure des gaz (oxygène et gaz carbonique) dans le sang. Les résultats permettent de déterminer le stade de la maladie et ainsi, son pronostic. La radiographie et le scanner peuvent évaluer la sévérité et l'évolution de la maladie.
8 - Quelles peuvent être ses conséquences ?
Une complication relativement fréquente de la BPCO est l'emphysème qui est une altération du tissu élastique des poumons. Au final, la BPCO évolue vers l'insuffisance respiratoire, qui entraîne une diminution de l'oxygène dans le sang (hypoxémie) qui peut retentir sur le coeur. Arrivés à ce stade de la maladie, 60 % des malades sont dépendants de l'oxygène 15 heures par jour !
Des épisodes aigus d'aggravation de l'état respiratoire peuvent survenir. Ces "exacerbations" peuvent provoquer des hospitalisations (parfois en réanimation), voire des décès.
9 - Quels sont les traitements ?
Le premier et le plus important des traitements est sans aucun doute l'arrêt tabagique. Des aides au sevrage pourront aider les patients qui ont décidé d'en finir avec la cigarette.
Des médicaments permettent également de diminuer les symptômes de cette maladie et ainsi d'améliorer la qualité de vie du patient :
Les broncho-dilatateurs permettent de dilater les bronches et lutter contre la dyspnée ;
Les corticoïdes luttent contre l'inflammation bronchique et sont administrés par inhalation comme les broncho-dilatateurs ;
Les fluidifiants bronchiques peuvent éventuellement aider les patients.
Prévenir et traiter les infections respiratoires permet de diminuer la gravité de l'évolution de la BPCO.
La réhabilitation respiratoire permettra de diminuer l'essoufflement, de réhabiliter les muscles à travailler, etc. Une prise en charge pluridisciplinaire du patient est nécessaire et dans certains cas une kinésithérapie respiratoire facilitera l'expectoration et la ventilation.
10 - Quand doit-on recourir à un traitement chirurgical ?
Des traitements chirurgicaux peuvent être indiqués dans des situations bien particulières. La chirurgie de l'emphysème est réservée aux malades ayant des formes particulières de la BPCO avec des grosses bulles dans les parties hautes des poumons. L'amélioration de la BPCO n'est malheureusement que transitoire.
La transplantation pulmonaire est réservée à des patients jeunes ayant des formes très évoluées de la maladie. On compte une trentaine de greffes de ce type par an
tedles-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 1596
Points : 2941
Date d'inscription : 2010-10-16
Réputation : 43
Age : 103
Localisation : mostaganem
Niveau d'avertissement :
Re: Tout savoir sur la BPCO
PREVENTIONS DES FACTEURS DE RISQUES
Quels sont les facteurs de risques de la BPCO ?
Si le tabac est la principale cause de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), d'autres expositions à des polluants peuvent conduire à une détérioration des bronches. Alors que certains font le lit de la maladie, d'autres vont favoriser son évolution. Pollution, génétique, infection. découvrez les responsables de la BPCO.
Outre des facteurs environnementaux bien connus, des facteurs génétiques influent également sur le développement de la maladie. Seule la conjonction des deux favorisera la survenue de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)1.
Le tabac responsable de 90 % des BPCO
Selon le professeur Bruno Housset, 90 % des BPCO sont dues au tabac. La consommation tabagique est directement liée au développement, à l'évolution ou à la mortalité de cette maladie.
Les composés de la fumée du tabac irritent les bronches, favorisant les infections en diminuant les défenses locales et l'élasticité des poumons notamment. Mais tous les fumeurs ne développeront pas une BPCO. Seuls 15 à 30 % des fumeurs (20 cigarettes par jour) devront faire face à la maladie. C'est la conjonction d'une exposition tabagique et de facteurs intrinsèques (prédisposition génétique, nombre d'infections respiratoires durant l'enfance.), qui restent à déterminer. La fumée de cigare2 (et probablement de pipe ou de haschich3 mais les études catégoriques manquent encore à ce sujet) constitue également un facteur favorisant la survenue de la BPCO, tout comme le tabagisme passif3,4.
L'arrêt tabagique stoppe la dégradation de la fonction bronchique, et diminue par la même occasion la mortalité. Rappelons que par ailleurs, le tabac est un facteur de risque d'autres maladies : cancer du poumon, de la vessie, de la gorge, de la bouche, troubles cardiovasculaires. Au total, 66 000 décès en France serait directement liés à la cigarette. Alors si ces chiffres vous incitent à arrêter, découvrez notre dossier "J'arrête de fumer".
Quand le travail, ce n'est pas la santé !
Selon les experts, 10 % des BPCO serait d'origine professionnelle5. L'exposition à certains polluants (gaz toxiques, ciment, solvants, poussières de silice.) dans le cadre du travail sont des facteurs de risque bien identifiés. Ainsi, l'assurance maladie et la caisse agricole reconnaissent la survenue de la BPCO comme une maladie professionnelle dans trois cas : mineur de charbon, mineur de fer et travailleurs exposés à l'inhalation de poussières textiles végétales. Mais d'autres polluants ont été accusés de pouvoir augmenter le risque de cette maladie : feu de bois6, poussières minérales7, certains micro-organismes, champignons, poussières textiles, environnement agricole8,9, etc.
Beaucoup de recherches épidémiologiques seront nécessaires avant de pouvoir lier avec certitude certaines expositions de polluant et la survenue de la BPCO. Cependant, dans les pays occidentaux, le recours plus systématique à des équipements de protections devraient réduire l'ampleur du problème.
Moins facile à contrôler, la pollution automobile10 ainsi que la pollution domestique sont également incriminées tant dans la survenue que dans l'aggravation de la maladie.
Des origines génétiques à déterminer
Tous les fumeurs ne seront pas victimes de BPCO, ainsi les Asiatiques semblent bénéficier d'une certaine protection génétique (seuls 5 % des fumeurs sont concernés1). Différentes études ont souligné la possible origine génétique d'une prédisposition à cette maladie. Ainsi, les recherches ont porté sur des personnes développant précocement une BPCO. Si différentes hypothèses ont été avancées11,12, la plupart tardent à être confirmées13,14. L'identification de nouveaux marqueurs du risque permettrait pourtant d'envisager des tests de prédisposition à la maladie, ainsi que la mise au point de traitement.
Enfin, les infections broncho-pulmonaires de la petite enfance pourraient également contribuer au développement de la maladie15,16.
Actuellement, aucun test ne permet de savoir si vous bénéficiez d'une protection ou au contraire d'un risque de prédisposition à la survenue d'une BPCO. Mais la meilleure protection reste la prévention par le sevrage tabagique et le port de protection en cas de travail dans un environnement pollué
Quels sont les facteurs de risques de la BPCO ?
Si le tabac est la principale cause de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), d'autres expositions à des polluants peuvent conduire à une détérioration des bronches. Alors que certains font le lit de la maladie, d'autres vont favoriser son évolution. Pollution, génétique, infection. découvrez les responsables de la BPCO.
Outre des facteurs environnementaux bien connus, des facteurs génétiques influent également sur le développement de la maladie. Seule la conjonction des deux favorisera la survenue de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)1.
Le tabac responsable de 90 % des BPCO
Selon le professeur Bruno Housset, 90 % des BPCO sont dues au tabac. La consommation tabagique est directement liée au développement, à l'évolution ou à la mortalité de cette maladie.
Les composés de la fumée du tabac irritent les bronches, favorisant les infections en diminuant les défenses locales et l'élasticité des poumons notamment. Mais tous les fumeurs ne développeront pas une BPCO. Seuls 15 à 30 % des fumeurs (20 cigarettes par jour) devront faire face à la maladie. C'est la conjonction d'une exposition tabagique et de facteurs intrinsèques (prédisposition génétique, nombre d'infections respiratoires durant l'enfance.), qui restent à déterminer. La fumée de cigare2 (et probablement de pipe ou de haschich3 mais les études catégoriques manquent encore à ce sujet) constitue également un facteur favorisant la survenue de la BPCO, tout comme le tabagisme passif3,4.
L'arrêt tabagique stoppe la dégradation de la fonction bronchique, et diminue par la même occasion la mortalité. Rappelons que par ailleurs, le tabac est un facteur de risque d'autres maladies : cancer du poumon, de la vessie, de la gorge, de la bouche, troubles cardiovasculaires. Au total, 66 000 décès en France serait directement liés à la cigarette. Alors si ces chiffres vous incitent à arrêter, découvrez notre dossier "J'arrête de fumer".
Quand le travail, ce n'est pas la santé !
Selon les experts, 10 % des BPCO serait d'origine professionnelle5. L'exposition à certains polluants (gaz toxiques, ciment, solvants, poussières de silice.) dans le cadre du travail sont des facteurs de risque bien identifiés. Ainsi, l'assurance maladie et la caisse agricole reconnaissent la survenue de la BPCO comme une maladie professionnelle dans trois cas : mineur de charbon, mineur de fer et travailleurs exposés à l'inhalation de poussières textiles végétales. Mais d'autres polluants ont été accusés de pouvoir augmenter le risque de cette maladie : feu de bois6, poussières minérales7, certains micro-organismes, champignons, poussières textiles, environnement agricole8,9, etc.
Beaucoup de recherches épidémiologiques seront nécessaires avant de pouvoir lier avec certitude certaines expositions de polluant et la survenue de la BPCO. Cependant, dans les pays occidentaux, le recours plus systématique à des équipements de protections devraient réduire l'ampleur du problème.
Moins facile à contrôler, la pollution automobile10 ainsi que la pollution domestique sont également incriminées tant dans la survenue que dans l'aggravation de la maladie.
Des origines génétiques à déterminer
Tous les fumeurs ne seront pas victimes de BPCO, ainsi les Asiatiques semblent bénéficier d'une certaine protection génétique (seuls 5 % des fumeurs sont concernés1). Différentes études ont souligné la possible origine génétique d'une prédisposition à cette maladie. Ainsi, les recherches ont porté sur des personnes développant précocement une BPCO. Si différentes hypothèses ont été avancées11,12, la plupart tardent à être confirmées13,14. L'identification de nouveaux marqueurs du risque permettrait pourtant d'envisager des tests de prédisposition à la maladie, ainsi que la mise au point de traitement.
Enfin, les infections broncho-pulmonaires de la petite enfance pourraient également contribuer au développement de la maladie15,16.
Actuellement, aucun test ne permet de savoir si vous bénéficiez d'une protection ou au contraire d'un risque de prédisposition à la survenue d'une BPCO. Mais la meilleure protection reste la prévention par le sevrage tabagique et le port de protection en cas de travail dans un environnement pollué
tedles-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 1596
Points : 2941
Date d'inscription : 2010-10-16
Réputation : 43
Age : 103
Localisation : mostaganem
Niveau d'avertissement :
Re: Tout savoir sur la BPCO
Les traitements de la BPCO
Même si l'on ne peut pas aujourd'hui guérir de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (ou BPCO), il existe différents traitements qui permettent diminuer les symptômes et de stopper l'évolution de la maladie. Découvrez l'essentiel de la prise en charge de cet ennemi de vos bronches.
Diminuer les symptômes (essoufflement, réduction de la capacité d'exercice) et améliorer la qualité de vie sont les principaux objectifs de la prise en charge de la BPCO. Un traitement à trois niveaux (arrêt du tabac, médicaments, réhabilitation) permettra de diminuer le risque d'aggravations de la maladie.
Arrêter de fumer
Le premier des traitements est sans aucun doute l'arrêt tabagique. Des aides au sevrage pourront aider les patients qui ont décidé d'en finir avec la cigarette. Plusieurs méthodes vous promettent de vous libérer de la cigarette avec plus ou moins de succès :
Gommes, patchs, comprimés, inhalateurs contenant de la nicotine. Ces substituts nicotiniques doublent les chances de succès de l'arrêt tabagique à court terme ;
Un médicament à prise orale (le buproprion) a permis également d'obtenir des taux de succès comparables aux substituts nicotiniques mais n'agit pas au même niveau. Ce médicament nécessite une prescription médicale ;
L'acupuncture, l'hypnose, l'auriculothérapie, etc. n'ont pas prouvé d'efficacité supérieure à un placebo dans le cadre du sevrage tabagique.
Pour connaître plus en détails les avantages et inconvénients de ces méthodes, reportez-vous à notre article "Les bonnes méthodes pour arrêter de fumer". Il existe aujourd'hui des consultations de tabacologie qui sauront vous apporter la meilleure prise en charge. Vous pouvez trouver les adresses sur le site Tabac net de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris ou via le numéro Azur Tabac info service 0825 309 310. Ce service de l'INPES et du ministère de la santé pourra vous envoyer des brochures d'information ou vous mettre directement en ligne avec un tabacologue. De permanence de 9 à 18 H (tous les jours sauf le dimanche), ce professionnel de santé pourra vous orienter vers la stratégie la plus adaptée à votre cas.
Les médicaments diminuent les symptômes
Des médicaments permettent également de diminuer les symptômes de cette maladie et ainsi d'améliorer la qualité de vie du patient.
Les broncho-dilatateurs permettent de dilater les bronches, faciliter le passage de l'air et lutter contre la sensation de gêne respiratoire (dyspnée). Ils peuvent être utilisés à la demande avant un effort ou pour soulager ponctuellement une dyspnée intense ;
Les corticoïdes luttent contre l'inflammation bronchique et sont administrés par inhalation comme les broncho-dilatateurs. Leur administration quotidienne est réservée aux formes évoluées de BPCO ou à celle associée à un asthme ;
Depuis mai 2003, un médicament associant les deux types de substances (corticoïdes et bronchodilatateurs béta2-stimulants inhalés) dans la même forme à inhaler peut être prescrit pour certains patients.
Les fluidifiants bronchiques peuvent éventuellement aider les patients.
l convient égalent de prévenir et soigner les infections respiratoires. En traitant les foyers infectieux des sinus et des dents, en vaccinant contre la grippe (tous les ans) et les pneumocoques (tous les 5 ans), il est possible de diminuer la gravité de l'évolution de la BPCO.
La réhabilitation respiratoire
La réhabilitation respiratoire permettra de diminuer l'essoufflement, de réhabiliter les muscles à travailler, etc. Une prise en charge pluridisciplinaire du patient est nécessaire et dans certains cas une kinésithérapie respiratoire facilitera l'expectoration et la ventilation.
Le principe est d'utiliser au mieux les capacités respiratoires du patient grâce à la reprise d'une activité physique, l'éducation thérapeutique et un soutien psychologique.
Oxygène et chirurgie pour les formes sévères
La broncho-pneumopathie chronique obstructive peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. Les poumons ne peuvent plus apporter de l'oxygène à vos cellules et éliminer le gaz carbonique. A ce stade, plus de 60 % des malades sont dépendants de l'oxygène pendant 15 heures par jour par masque, sonde nasale ou lunettes.
Des traitements chirurgicaux peuvent être indiqués dans des situations bien particulières. La chirurgie de l'emphysème est réservée aux malades ayant des formes particulières de la BPCO avec des grosses bulles dans les parties hautes des poumons. L'amélioration de la maladie n'est malheureusement que transitoire.
La transplantation pulmonaire est réservée à des patients jeunes ayant des formes très évoluées de la maladie. On compte une trentaine de greffes de ce type par an.
La prise en charge de la BPCO nécessite un suivi régulier qui permettra de juger de l'efficacité du traitement des symptômes et de l'évolution de la maladie. Mais le principal problème réside actuellement dans le manque de dépistage de cette affection. Seul un tiers des personnes atteintes sont diagnostiquées.
Même si l'on ne peut pas aujourd'hui guérir de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (ou BPCO), il existe différents traitements qui permettent diminuer les symptômes et de stopper l'évolution de la maladie. Découvrez l'essentiel de la prise en charge de cet ennemi de vos bronches.
Diminuer les symptômes (essoufflement, réduction de la capacité d'exercice) et améliorer la qualité de vie sont les principaux objectifs de la prise en charge de la BPCO. Un traitement à trois niveaux (arrêt du tabac, médicaments, réhabilitation) permettra de diminuer le risque d'aggravations de la maladie.
Arrêter de fumer
Le premier des traitements est sans aucun doute l'arrêt tabagique. Des aides au sevrage pourront aider les patients qui ont décidé d'en finir avec la cigarette. Plusieurs méthodes vous promettent de vous libérer de la cigarette avec plus ou moins de succès :
Gommes, patchs, comprimés, inhalateurs contenant de la nicotine. Ces substituts nicotiniques doublent les chances de succès de l'arrêt tabagique à court terme ;
Un médicament à prise orale (le buproprion) a permis également d'obtenir des taux de succès comparables aux substituts nicotiniques mais n'agit pas au même niveau. Ce médicament nécessite une prescription médicale ;
L'acupuncture, l'hypnose, l'auriculothérapie, etc. n'ont pas prouvé d'efficacité supérieure à un placebo dans le cadre du sevrage tabagique.
Pour connaître plus en détails les avantages et inconvénients de ces méthodes, reportez-vous à notre article "Les bonnes méthodes pour arrêter de fumer". Il existe aujourd'hui des consultations de tabacologie qui sauront vous apporter la meilleure prise en charge. Vous pouvez trouver les adresses sur le site Tabac net de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris ou via le numéro Azur Tabac info service 0825 309 310. Ce service de l'INPES et du ministère de la santé pourra vous envoyer des brochures d'information ou vous mettre directement en ligne avec un tabacologue. De permanence de 9 à 18 H (tous les jours sauf le dimanche), ce professionnel de santé pourra vous orienter vers la stratégie la plus adaptée à votre cas.
Les médicaments diminuent les symptômes
Des médicaments permettent également de diminuer les symptômes de cette maladie et ainsi d'améliorer la qualité de vie du patient.
Les broncho-dilatateurs permettent de dilater les bronches, faciliter le passage de l'air et lutter contre la sensation de gêne respiratoire (dyspnée). Ils peuvent être utilisés à la demande avant un effort ou pour soulager ponctuellement une dyspnée intense ;
Les corticoïdes luttent contre l'inflammation bronchique et sont administrés par inhalation comme les broncho-dilatateurs. Leur administration quotidienne est réservée aux formes évoluées de BPCO ou à celle associée à un asthme ;
Depuis mai 2003, un médicament associant les deux types de substances (corticoïdes et bronchodilatateurs béta2-stimulants inhalés) dans la même forme à inhaler peut être prescrit pour certains patients.
Les fluidifiants bronchiques peuvent éventuellement aider les patients.
l convient égalent de prévenir et soigner les infections respiratoires. En traitant les foyers infectieux des sinus et des dents, en vaccinant contre la grippe (tous les ans) et les pneumocoques (tous les 5 ans), il est possible de diminuer la gravité de l'évolution de la BPCO.
La réhabilitation respiratoire
La réhabilitation respiratoire permettra de diminuer l'essoufflement, de réhabiliter les muscles à travailler, etc. Une prise en charge pluridisciplinaire du patient est nécessaire et dans certains cas une kinésithérapie respiratoire facilitera l'expectoration et la ventilation.
Le principe est d'utiliser au mieux les capacités respiratoires du patient grâce à la reprise d'une activité physique, l'éducation thérapeutique et un soutien psychologique.
Oxygène et chirurgie pour les formes sévères
La broncho-pneumopathie chronique obstructive peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. Les poumons ne peuvent plus apporter de l'oxygène à vos cellules et éliminer le gaz carbonique. A ce stade, plus de 60 % des malades sont dépendants de l'oxygène pendant 15 heures par jour par masque, sonde nasale ou lunettes.
Des traitements chirurgicaux peuvent être indiqués dans des situations bien particulières. La chirurgie de l'emphysème est réservée aux malades ayant des formes particulières de la BPCO avec des grosses bulles dans les parties hautes des poumons. L'amélioration de la maladie n'est malheureusement que transitoire.
La transplantation pulmonaire est réservée à des patients jeunes ayant des formes très évoluées de la maladie. On compte une trentaine de greffes de ce type par an.
La prise en charge de la BPCO nécessite un suivi régulier qui permettra de juger de l'efficacité du traitement des symptômes et de l'évolution de la maladie. Mais le principal problème réside actuellement dans le manque de dépistage de cette affection. Seul un tiers des personnes atteintes sont diagnostiquées.
tedles-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 1596
Points : 2941
Date d'inscription : 2010-10-16
Réputation : 43
Age : 103
Localisation : mostaganem
Niveau d'avertissement :
Re: Tout savoir sur la BPCO
Excellent partage,merci .
nour elhouda-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 7140
Points : 7928
Date d'inscription : 2011-12-27
Réputation : 79
Localisation : Algérie
Niveau d'avertissement :
Similar topics
» Tout savoir sur le Cholesterol
» Tout savoir sur l'ARTHROSE et la RHUMATOLOGIE
» pour tout savoir sur les maladies thrombo-emboliques
» Guide essentiel : pour tout savoir sur la peau et la dermatologie
» site.tout sur le tout
» Tout savoir sur l'ARTHROSE et la RHUMATOLOGIE
» pour tout savoir sur les maladies thrombo-emboliques
» Guide essentiel : pour tout savoir sur la peau et la dermatologie
» site.tout sur le tout
Page 1 of 1
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum