Problèmes de société
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Problèmes de société
Problèmes psychosomatiques
Définition
Le terme de psychosomatique désigne les symptômes ou les maladies d’origine psychique se traduisant de très nombreuses manières et gênant la vie de tous les jours.
Ce qu'il se passe
Psycho : qui part de l’esprit.
Somatique : qui aboutit sur les organes.
Voilà ! Vous avez tout compris.
Conséquences : tout désordre psychique au sens large, de l’anxiété permanente au surmenage, peut engendrer au minimum un symptôme, au pire une maladie.
Exemple pour l’estomac : cela peut se traduire toute une vie par des brûlures à l’estomac sans autre conséquence qu’un désagrément. Mais cela peut aller plus loin, et rapidement évoluer vers un ulcère .
Le mot psychique englobe plusieurs facteurs qui conditionnent nos comportements :
affectifs,
familiaux,
sociologiques,
professionnels,
intellectuels
et pourquoi pas... éducatifs, existentiels ou religieux.
Les organes cibles
Aucun d’entre nous n’échappe à ce problème. En fonction de notre personnalité et de notre constitution, un ou plusieurs de ces facteurs agissent sur ce qu’on appelle un organe-cible .
Chacun de nous a le sien et ces divers degrés de manifestations :
La tête : migraines, sinusites, perte des cheveux.
La peau : éruptions (urticaire), psoriasis , eczéma , herpès .
L’estomac : brûlures, gastrite , ulcère à l’estomac, hernie hiatale .
L’intestin : spasmes, colite spasmodique .
Le coeur : palpitations, extrasystoles .
Les poumons : asthme .
Les muscles : contractures, spasmophilie , tétanie .
La vessie : brûlures en urinant, cystite , etc.
Impératif à retenir
Où s’arrête le symptôme et où commence la maladie ? C’est toujours la même histoire qui fait que le médecin est la plaque tournante de notre vie et de notre santé mentale .
Reprenons l’exemple de l’estomac : une personne se plaindra souvent de brûlures sans qu’on trouve quoi que ce soit aux examens jusqu’au jour où tout cela évoluera vers la formation d’un ulcère.
En clair, lorsque le médecin vous dit que tel symptôme est d’origine psychosomatique, il faut prendre cette nouvelle au sérieux pour examiner avec lui toutes les solutions afin d’éviter la maladie.
Vous serez alors surpris d’apprendre que cela ne se résout pas à coups d’ordonnances, mais que l’écoute et la psychothérapie qu’elle soit de soutien, comportementale, analytique, etc., jouent un rôle fondamental.
Cette psychothérapie fait encore peur et pourtant elle est un incroyable raccourci pour résoudre nos problèmes ou à défaut apprendre à vivre avec.
sarihamid-
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Surmenage
Définition
Le surmenage, ce n'est pas seulement en faire trop ou mal supporter le stress. On peut très bien être surmené en ayant une activité pratiquement nulle, mais morne et répétitive.
Ce mot regroupe donc bien des situations.
Ce qu'il se passe
Comment se manifeste t-il ?
Au début, on ressent une simple fatigue qui colle à la peau et que le repos soulage de plus en plus difficilement.
Puis, cette fatigue s'intensifie et touche les activités de plus en plus simples que l'on faisait auparavant sans le moindre effort. Tout devient pesant, contraignant.
À un degré de plus, la perturbation devient plus profonde, touchant le sommeil lui-même : on dort mal, donc on récupère moins. Le cercle vicieux est installé. La fatigue peut atteindre un seuil tel qu'on ne parvient plus à dormir.
Comment évolue-t-il ? Quel en est le risque ?
Sombrer dans une sorte d'état vague : la déprime. Ce n'est pas encore la dépression, mais elle peut y mener. C'est ainsi qu'apparaissent :
Un manque de forme physique et intellectuelle avec des idées noires et un découragement intense, le matin surtout.
Des maux de tête, des malaises diffus, des troubles du sommeil, une irritabilité, etc.
Pas d'amélioration par le sommeil ou le repos. Bref, c'est la déprime qui impose de consulter .
Les divers surmenages
Impossible de tous les passer en revue. D'une manière générale, on peut dire que ce qui entraîne le surmenage, c'est moins l'excès d'activité que la monotonie et la répétitivité de cette activité qu'elle qu'en soit la nature : le surmenage d'un gardien qui reste assis toute la journée peut être ressenti de la même façon que celui d'un Golden Boy à la Bourse de Tokyo.
La fatigue des femmes :
Notre société s'est transformée, mais les structures ne sont pas encore suffisamment adaptées pour que les femmes puissent assumer leur vie familiale, sexuelle et professionnelle, qu'elles travaillent ou restent au foyer.
Il y a également la fatigue de la grossesse : jambes lourdes, prise de poids, insomnies, nausées, vomissements suffisent à expliquer un surmenage. Même chose pour l'allaitement ou la prise trop prématurée du travail. tout cela sans compter la petite dépression qui peut survenir après la grossesse et qui majore le tout.
Enfin, la fatigue de la ménopause : la baisse du climat hormonal qui s'ensuit entraîne une baisse du tonus physique et psychique qui rend plus vulnérable à la fatigue, donc... au surmenage. Heureusement que dans ce domaine les traitements hormonaux rétablissent le juste équilibre.
Le surmenage des enfants
Cela peut sembler étonnant, mais le surmenage des enfants fait son apparition, certains d'entre eux ayant de véritables emplois du temps de ministre, dès le plus jeune âge : activités scolaires bien sûr, mais aussi cours de renforcement ou d'acquisition de compétences complémentaires (langues étrangères par exemple), sports parfois de compétition, cours de dessin, de musique, etc.
La conséquence pour certains enfants dont les parents demandent en plus de résultats peut être le développement d'une hyperactivité dangereuse pouvant les conduire à une anxiété importante, voire à une dépression larvée.
Il est donc nécessaire de comprendre que l'enfant est un être en construction, qui a besoin de sommeil, de jeux, et d'ouverture, mais aussi de rêves, d'ennui, et de temps passé à ne rien faire.
Fatigue du matin :
Nuit trop courte ou avec un cycle du sommeil interrompu.
Perspective d'une journée à problèmes . Prise de somnifères qui prolongent leur effet la journée.
Une hypotension orthostatique : chute de tension lors du passage rapide à la station debout.
Cette fatigue matinale peut être le seul signe d'appel d'une dépression débutante ou d'une psychasthénie (fatigue psychique). Il faut consulter.
Fatigue du lundi :
Même principe que celui de la fatigue du matin : perspective d'une semaine à problèmes . Week-end harassant (trop de sport ou d'activité physique, ou fête du samedi soir sans récupération).
Mais à l'inverse, cela peut être une difficulté à reprendre le travail après un week-end morne, vide et sans intérêt.
Fatigue de certaines heures :
À certaines heures, on ressent un passage à vide, très majoré en cas de surmenage : l'hypoglycémie de 11 heures du matin (petit déjeuner expédié). Celle de 17 heures de même origine. Fatigue de l'après repas : digestion pénible. Fatigue du soir.
Celle-ci est normale, ce serait un comble...
Fatigue d'immobilité :
Celle que nous évoquions tout à l'heure : gestes répétitifs et activité quasi nulle. Absence de responsabilité. Poste sans décision. Positions musculaires figées, etc.
Fatigue du sportif :
Préparation, entraînement, sommeil, alimentation insuffisants.
Manque de dosage de l'effort par rapport à ses possibilités.
Effort trop prolongé.
Manque de boisson.
sarihamid-
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Re: Problèmes de société
Effets du tabac
Définition
Les effets des substances contenues dans le tabac concernent d'abord l'appareil respiratoire, ensuite l'appareil circulatoire, et finalement tous les organes irrigués par le sang.
Effets sur l'appareil respiratoire
Les goudrons se déposent sur les parois des bronches et dans les alvéoles pulmonaires sous forme de poussières qui en se mélangeant au mucus secrété par les bronches forme une sorte de substance collante et irritante responsable des effets de toux. Lorsque vous toussez le matin, c'est pour éliminer cette colle. Mais cela a un prix : l'inflammation de la muqueuse des bronches, qui est responsable des petits accès de toux au cours de la journée. Les parois des bronches sont alors irritées, et cette inflammation chronique aboutit à des remaniements de leur paroi. Celles-ci deviennent plus épaisses, ce qui diminue le flux d'air au niveau des bronches, donc une moindre oxygénation du sang au profit du gaz carbonique et du monoxyde de carbone.
Autre conséquence, le mucus chargé de goudrons stagne dans les bronches et les alvéoles, en raison de la légère diminution du calibre des bronches liée à l'inflammation. Par ailleurs, il paralyse les cils vibratiles destinés à faire remonter les sécrétions vers le haut. Il a tendance à s'infecter, lesquelles infections commencent à grignoter la muqueuse, puis la paroi des bronches. On est alors au stade de bronchite chronique , appelée aussi bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) .
Les effets sont donc de la toux, un essoufflement lié à une moindre oxygénation du sang et à une moindre quantité d'air parvenant aux alvéoles pulmonaires, des infections bronchiques régulières, et à terme une bronchite chronique qui évolue vers l'emphysème et l'insuffisance respiratoire .
Si l'on veut être impartial, il faut reconnaître au tabac un intérêt : cette sensation de soulagement, de bien-être et de remplissage des poumons lors de la première cigarette du matin. C'est le seul avantage ; il est en fait totalement psychologique mais ne se produit qu'une fois par jour. Les cigarettes suivantes ne provoqueront pas cette même sensation respiratoire. Le prix à payer pour cette seule sensation quotidienne est donc très élevé sur le long terme.
Les effets circulatoires
C'est là aussi que les choses se gâtent. En effet, le monoxyde de carbone se fixe sur les globules rouges et met beaucoup de temps à être chassé par l'oxygène de l'air. De plus, la nicotine participe à cette diminution d'oxygène dans les vaisseaux, car la nicotine se fixe sur les terminaisons nerveuses du système nerveux végétatif , lequel commande entre autres la contraction des vaisseaux. Le sang étant appauvri en oxygène et la circulation étant diminuée, cela oblige le coeur à pomper davantage, et donc à augmenter la pression artérielle pour que les tissus ne souffrent pas de cette moindre oxygénation. Or l'hypertension artérielle est un facteur de risque cardio-vasculaire , car elle projette le sang sur les coudes des vaisseaux, provoquant des micro-lésions de la paroi sur lesquelles les graisses circulantes vont venir se fixer. Ce sont ces graisses qui à la longue vont venir boucher les vaisseaux.
Des avantages circulatoires au tabac ? En fait, la nicotine ne se fixe pas que sur les terminaisons nerveuses des vaisseaux, mais aussi dans celles du système nerveux central, le cerveau en particulier. Elle provoque donc un éveil, et une sensation d'augmentation des performances intellectuelles immédiates. De plus, le fait de fumer provoque une détente, une diminution du stress, et levant ainsi les blocages psychologiques, donne une sensation de bien-être. Mais là encore, pour ce minuscule coup de pouce donné à chaque cigarette, le prix sur la circulation est lourd à payer : augmentation des facteurs de risque, installation d'une hypertension artérielle à bas bruit, accélération cardiaque permanente, augmentation forcée de la contraction cardiaque.
Les effets sur les tissus
Les rares effets bénéfiques du tabac, ont là, totalement disparu. Il ne reste que le lourd tribut que vos organes vont payer par le biais d'une moindre oxygénation des tissus et de l'accumulation de substances toxiques.
Le cerveau : la moindre vascularisation cérébrale augmente de façon très importante le risque d'accident vasculaire cérébral . De plus, les effets sur le long terme du monoxyde de carbone provoquent des lésions des cellules cérébrales, responsables d'insomnie, de maux de tête, et surtout de perte de mémoire.
Le coeur : on l'a vu, il pompe plus et bat plus vite pour compenser la moindre oxygénation des tissus par une quantité plus importante de sang. Sur le long terme, il favorise l'apparition ou l'aggravation d'une insuffisance cardiaque . Mais le coeur étant lui-même vascularisé, subit de plein fouet le manque d'oxygénation : il va le payer par une diminution du calibre des coronaires à cause de la nicotine. Le risque est donc l'angine de poitrine , et donc l'infarctus du myocarde . C'est la conséquence directe de l'augmentation par le tabac du risque cardiovasculaire.
L'odorat et donc le goût sont diminués, voire altérés.
La peau : en tant que tissu elle est moins bien oxygénée, mais elle subit en plus l'agression directe de la fumée au niveau des doigts et du visage, par conséquent des ongles et des cheveux : la peau est jaunie et irritée, elle cicatrise moins bien. Ce sont l'un des nombreux aspects du vieillissement de la peau .
Les voies respiratoires évidemment avec le risque de cancer du larynx , cancer de la langue , cancer des bronches .
Le cancer de l'oesophage est également en plus grande proportion chez les fumeurs, car les goudrons et la nicotine dissous dans la salive passent par l'oesophage .
L'estomac : ce n'est pas seulement en tant que tissu qu'il subit les conséquences du tabac, mais en tant que réceptacle à la nicotine. Celle-ci agit au niveau du système sympathique en augmentant la sécrétion d'acide chlorhydrique par l'estomac, d'où l'apparition d'ulcères gastroduodénaux et de maladies plus bas situées comme la maladie de Crohn . Autre effet indirect, l'aggravation des hernies hiatales liées à la toux, ainsi que l'aggravation des hernies inguinales et des hernies ombilicales . Le cancer de l'estomac et le cancer du pancréas est multiplié par 2.
Les artères : l'inflammation de la paroi des artères aboutit à l'artérite .
La vessie : les goudrons et la nicotine passent pour partie dans le sang. Leurs produits dérivés transformés par le foie sont éliminés par les reins dans les urines, lesquelles sont stockées dans la vessie. Les fumeurs sont beaucoup plus exposés que les autres au cancer de la vessie . Le cancer du rein est multiplié par 4.
Autre cancer plus fréquent chez les fumeurs, le cancer du col utérin qui est multiplié par 2,5.
La coexistence du tabac avec la pilule aboutit à des problèmes circulatoires des veines, avec une augmentation importante des risques de phlébite .
Au total
Le bilan est finalement lourd pour des effets bénéfiques plus que minces : le goût de la première cigarette, une légère excitation, la compensation éphémère d'un stress...
En fait, le tabac est un piège dans lequel on tombe sans le savoir. Au delà de la curiosité et surtout pour faire pareil que tout le monde, se sentir appartenant à un groupe, on met le doigt dans un engrenage dont il est bien difficile de sortir, et qui en tout cas ne se fera pas sans souffrances.
sarihamid-
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Re: Problèmes de société
merci mon frère pour pour ce que nous offrez,maintenant on est prévenu et c'est à nous de retenir la leçon.
merci encore une fois.
merci encore une fois.
ben mouhammed-
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Tabagisme passif
Il s’agit d’une intoxication à la fumée de tabac chez les non-fumeurs vivant dans un milieu où l’on fume.
Les victimes
Les premiers touchés sont les enfants, d’abord parce qu’ils n’ont pas les moyens physiques de se soustraire à la fumée, ensuite parce que les composants toxiques ont tendance à stagner au ras du sol car ils sont plus lourds que l’air, et enfin parce que les adultes ne pensent pas qu’ils peuvent intoxiquer leurs enfants dès le plus jeune âge, ce qui en fait des fumeurs en puissance contre leur gré. On sait de plus, de façon certaine que ces enfants ont beaucoup plus de rhinopharyngites , bronchites ou infections respiratoires que les enfants qui ne vivent pas dans un milieu de fumeurs.
Les ambiances enfumées des bureaux ont été supprimés en France depuis qu’il est interdit de fumer dans les lieux publics et que des espaces pour les fumeurs ont été prévus. Avant cette mesure, les non-fumeurs partageaient (avec un degré moindre heureusement) le risque cardiovasculaire et de cancer du poumon des fumeurs.
sarihamid-
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Re: Problèmes de société
Dépendance
Quel que soit le toxique (tabac, alcool, drogue, médicament...), l’organisme se trouve en état de dépendance à la fois physique et psychique pour trois raisons : pharmacologique, psychologique et comportementale.
Le mécanisme de la dépendance
La rencontre initiatique
La première rencontre avec le toxique est rarement volontaire et le plus souvent fortuite en apparence. Il s’ensuit lors de cette rencontre un bénéfice immédiat qui peut être physique (sensation de bien-être, sensations physiques étonnantes ou agréables) ou psychique et qui dépend de chaque individu (satisfaction d’avoir assouvi un fantasme ou d’avoir franchi un interdit, ou d’appartenir à un groupe ou à une communauté). Il se passe de toute façon un phénomène, l’accomplissement d’un rituel initiatique qui va servir de base pour changer d’état : on n’est plus le même avant et après l’avoir fait cette rencontre, que celle-ci ait été bonne ou non.
Si on a la chance que cette première rencontre soit catastrophique, on échappe au phénomène de dépendance, jusqu’à la prochaine fois. En revanche, si on en a retiré un bénéfice, si minime soit-il, on a dores et déjà franchi la première étape de la dépendance.
Le plaisir
C’est le bon côté des choses : le toxique procure un plaisir qui est physique ou psychique. À ce stade-là, on peut dire que tout ce qui apporte du plaisir est source de dépendance : pas seulement les toxiques, mais aussi la nourriture, le sport, le sexe, les acquisitions, etc. Le plaisir n’entraîne l’addiction, donc la dépendance, que si un besoin s’installe, celui de l’escalade.
L’escalade
Le plaisir s’émousse, et il faut le renouveler ou en augmenter l’intensité pour retrouver cette même sensation. C’est dans l’escalade que se trouve le ferment de l’addiction, et c’est là où la frontière est bien délimitée avec les toxiques. Ceux-ci ont, du fait de l’augmentation des doses ou de la fréquence des prises, un effet pharmacologique : le toxique impose sa loi sur l’organisme. On est déjà dépendant mais on ne le sait pas encore.
La prise de conscience
On ne se rend compte qu’on est dépendant que lorsqu’on veut s’arrêter. On est dépendant du toxique qui instaure un syndrome de manque quand on veut s’arrêter : modification du caractère, activité de recherche du toxique, douleurs diverses, insomnies, etc. C’est la dépendance pharmacologique. Elle est très marquée avec les drogues dures pour lesquelles la molécule (héroïne, cocaïne, etc.) sature les récepteurs cérébraux correspondants. Dès que les récepteurs ne sont plus saturés, le cerveau alerte l’organisme grâce à ces divers moyens vus plus haut (agitation, insomnie, etc.). Il n’y a alors que deux alternatives : être en manque ou saturer à nouveau les récepteurs avec le toxique. C’est ce qui fait le drame de la dépendance aux drogues dures.
Mais cela va plus loin que le simple aspect pharmacologique : on est aussi dépendant psychiquement et surtout comportementalement. Ces deux phénomènes sont très caractéristiques du tabac et de l’alcool : il y a dans le geste de boire ou de fumer une gestuelle et un rituel qui en eux-mêmes apportent la quiétude avant même que le toxique ait agi. C’est pour cela qu’en ce qui concerne le tabac, on continue à délivrer le toxique (la nicotine) sous forme de patchs ou de tablettes, de façon à ce que l’on n’ait plus à lutter que sur deux fronts (psychique et comportemental) au lieu de trois. Le sevrage pharmacologique vient alors après, car en ce qui concerne le tabac, c’est le plus facile à sevrer.
L’assuétude
C’est la conséquence de la dépendance : on ne peut vivre normalement sans son toxique. On est devenu totalement esclave.
Les mâchoires du piège
Elles se referment d’autant plus vite que le toxique est puissant, que la personne est réceptive, et qu’elle est jeune.
La première prise de crack crée immédiatement la dépendance, car l’assuétude est immédiate en raison de la puissance de ce toxique sur les récepteurs cérébraux. Pour l’héroïne et la cocaïne, c’est un peu plus lent à s’installer.
Pour le tabac, c’est plus insidieux, on se fait piéger par le comportement, et c’est surtout le fait des pré-ados et ados : pour faire partie du groupe, pour ne pas être en reste, on tire sur sa première cigarette. La nicotine n’est pas assez puissante pour entraîner l’assuétude.
C’est bien après que le phénomène d’assuétude se passe : c’est lorsqu’on sort le paquet pour se donner une contenance ou pour compenser un stress que l’on est accroc psychologiquement. La cigarette devient cet ami qui vous assiste dans les moments difficiles.
Le piège comportemental est alors pratiquement refermé. Le moment où il l’est totalement, c’est lorsqu’on sort le paquet sans réfléchir, pas par besoin, mais par habitude. Et pour en arriver à ce stade, il a fallu que le cerveau ait intégré tous ces gestes un à un et qu’il les programme, ce qui suppose de nombreuses répétitions , au cours desquelles, la nicotine, insidieusement mais lentement va saturer les récepteurs cérébraux. On est devenu dépendant pharmacologiquement : le piège à trois mâchoires s’est refermé pour de bon.
L’alcool provoque un effet immédiat et un plaisir lié à l’ivresse. On est dépendant psychologiquement dès le premier verre. La dépendance pharmacologique est plus longue à s’installer car l’alcool est métabolisé relativement rapidement. En revanche, c’est par le biais du comportement que s’installe l’assuétude : on boit pour des occasions au cours des repas, pour la convivialité. Le piège du comportement se referme quand on commence à boire pour rien et à boire seul. La dépendance pharmacologique vient à des moments divers, mais comme pour le tabac, c’est elle qui referme le piège dont il est bien mal aisé de sortir.
sarihamid-
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Re: Problèmes de société
Sevrage tabagique
Le sevrage tabagique est l'arrêt de l'intoxication tabagique. C'est souvent une histoire à rechutes en raison de la difficulté qu'éprouve le fumeur pour décrocher et des multiples composants des cigarettes qui renforcent ses mécanismes de dépendance.
Ces mécanismes sont au nombre de trois : dépendance pharmacologique (la dépendance aux produits contenus dans la fumée, essentiellement la nicotine), la dépendance psychique (le besoin régulier d'allumer une cigarette) et la dépendance comportementale (le réflexe d'allumer la cigarette).
Les chiffres
En général
Avant la Loi Weil de 1976 puis la Loi Evin de 1991, la population comptait 42 % de fumeurs. En fin 2003, ce pourcentage est tombé à 30%, ce qui est une bonne nouvelle. Cela montre qu'il y a eu malgré tout une prise de conscience de la population.
Toutefois trois pointeurs sont inquiétants :
d'abord le tabagisme des jeunes de la tranche 12-18 ans qui est élevé. De plus ils se mettent de plus en plus tôt à la cigarette, l'âge moyen étant vers 14 ans, avec un tabagisme régulier à 16 ans.
Ensuite la féminisation du tabac chez les jeunes.
Enfin la féminisation tout court puisque le tabagisme féminin
Les estimations en 2004 montrent que le tabac est la cause de plus de 66.000 décès annuels en france. La moitié des fumeurs décède d'une maladie qui est en relation directe avec le tabac (maladie pulmonaire ou cardio-vasculaire).
On estime également qu'un fumeur perd 8 années de vie.
Ce qui compte, c'est la précocité de début du tabac, l'ancienneté du tabagisme, et à un moindre degré la consommation.
Le tabagisme féminin
Les femmes sont plus sensibles que les hommes au tabac
Le nombre de femme ayant des problème pulmonaires est en augmentation constante.
1/3 des femmes fument en début de grossesse, et 15% au 3ème trimestre de la grossesse. Cela pose un véritable problème de santé publique quand on sait les risques pour la mère et pour l'enfant à venir.
Les facteurs de risques tabagique
La tabac est d'autant plus nocif :
qu'il a commencé tôt
qu'il a duré longtemps (le risque est exponentiel avec le nombre d'années de consommation)
qu'il y a des consommations associées (cannabis en particulier
que la consommation est importante (toutefois ce risque n'est pas exponentiel (effet multiplicatif), mais juste proportionnel (effet additif).
Les différentes armes du sevrage :
Les méthodes de substitution :
C'est ce qu'on appelle les substituts nicotiniques .
La nicotine est apportée sur des supports qui ne comportent pas les dangers des goudrons et produits de combustion : patchs cutanés qui permettent son absorption régulière, gommes à mâcher, tablettes qui fondent sur la langue, bientôt sprays par voie nasale.
Les patchs sont plutôt utiles aux fumeurs dépendants et qui fument en automate, machinalement. Certains patch délivrent la nicotine sur 24 heures pour éviter les états de manque au réveil, d'autres au contraire la délivrent sur 16 heures, partant du fait que le plus accroc des fumeurs ne fume pas... en dormant ; autre intérêt : éviter les cauchemars parfois provoqués par la nicotine. Les 2 arguments se valent, à vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux, avec l'aide de votre médecin.
Différents patch sont proposés : le NiQuitin, permet de délivrer à la fois une dose rapide proche de la cigarette, et sur une durée de 24 heures. Il délivre de la nicotine avec des pics importants, le but étant d'empêcher la personne en manque de tabac de se jeter sur la première cigarette du matin.
Même stratégie, mais avec une philosophie différente pour Nicotinell* qui propose un patch dont les pics sont moins importants. Cela permet de délivrer une quantité plus "adoucie" de nicotine au cours de la journée, avec toutefois pour même objectif d'empêcher la cigarette du matin.
Les gommes, tablettes, sprays délivrent des doses flashs , plus proches de la cigarette ; elles conviennent mieux à ceux qui fument à certains moments préférentiels, et à ceux pour lesquels le geste est aussi important.
Les médicaments
L'aide au sevrage
Une molécule, le bupropion, commercialisé sous le nom de Zyban*, aide au sevrage. Le Zyban est un médicament considéré comme un antidépresseur , dans la mesure où c'est un inhibiteur sélectif de la recapture neuronale des catécholamines. En clair, c'est un médicament qui agit directement au niveau de certains neurones du cerveau. Son mode d'action concernant l'aide au sevrage tabagique, n'est pas encore connu.
Ce médicament présente des effets secondaires : des troubles digestifs (bouche sèche, nausées, vomissements, mal au ventre, constipation..., ainsi que des insomnies, des maux de tête, etc.) ou de problèmes de peau (boutons, démangeaisons).
Le Zyban est contre-indiqué en cas d'allergie à l'un des constituants, en cas d'antécédents de convulsions , en cas de tumeur cérébrale , d'anorexie mentale de boulimie , de troubles psychiatriques et d'insuffisance hépatique sévère.
De même le sevrage alcoolique ou le sevrage des anxiolytiques ou des somnifères type benzodiazépines interdit le Zyban. Le zyban est déconseillé en cas de grossesse ou d'allaitement.
Le Zyban est contre-indiqué en cas de traitement aux inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO).
Autre molécule, le Champix dont la molécule est la varénicline qui est un médicament analogue à la nicotine et qui bloque les récepteurs correspondants.
Toutes les aides non spécifiques :
Les médicaments anti-stress. Les médecines douces (phytothérapie, homéopathie , acupuncture , relaxation , hypnose sont d'un apport très intéressant car elles permettent de soigner également le terrain de la personne. La médecine traditionnelle fait appel aux tranquillisants plus classiques et à certains antidépresseurs, car le lien entre tabac et dépression est souvent très étroit : traiter la dépression masquée permet d'augmenter les résultats du sevrage.
Les compléments alimentaires : en traitant les carences vitaminiques (vitamine C et B), et les carences en magnésium, favorisée par l'intoxication tabagique, on tend à rétablir un équilibre qui aidera à retirer l'envie de fumer.
Le sport est une excellent adjuvant : parfois parce qu'il représente la motivation première de l'arrêt du tabac (retrouver le souffle, améliorer ses performances), et parfois par l'effet de détente qu'il entraîne.
Comment peut-on réussir un sevrage
Se motiver
Tant que vous vous direz : je voudrais bien m'arrêter... mais j'ai peur de...
ou je n'ai pas la volonté ou de toute façon j'ai arrêté plusieurs fois et j'ai toujours repris , votre motivation est encore bien faible, et l'échec est plus fréquent que la réussite. Mais que cela ne vous empêche pas d'essayer, c'est toujours cela de gagné si vous diminuez ou même si vous arrêtez un certain temps. En effet, on sait statistiquement que plus on fait des essais pour arrêter, plus on a de chances d'y parvenir. À peu de choses près, c'est comme le Loto, sauf que dans le cas du tabac le pourcentage de chances d'y parvenir est beaucoup plus élevé.
Les moyens de se motiver sont nombreux. C'est à vous de les sélectionner en choisissant celui qui vous a permis de réussir d'autres entreprises (obtenir un travail, réussir une affaire, entreprendre un projet...). Même quelqu'un qui a l'impression de n'avoir jamais rien réussi de sa vie a toujours réussi quelque chose à un moment donné grâce à un effort de volonté et une motivation. C'est cette motivation qu'il vous faut retrouver. Si ça a marché une fois, ça marchera une deuxième fois pour le tabac. Un exemple très simple consiste à se mettre au défi d'arrêter devant un témoin devant lequel vous préférez ne pas faillir. Quelle que soit la méthode choisie, elle a beaucoup de chances de réussir, puisque même de gros fumeurs invétérés ont le déclic et peuvent s'arrêter d'un coup sans problèmes.
Choisir son moment
Il faut aussi savoir choisir son moment : pas forcément un moment où tout va bien, (car on peut attendre longtemps et cela peut devenir un prétexte pour ne pas arrêter). Mieux vaut choisir une période neutre, sans trop de remous ou d'enjeux. Vous pouvez également choisir une période symbolique pour vous : arrivée d'un enfant, changement de travail, date anniversaire... bref, une période choc psychologique qui vous prendre conscience de certaines choses...
L'arrêt brutal
Il est de loin le plus conseillé. En effet, la diminution progressive émousse la volonté, et surtout elle est beaucoup plus pénible. Par comparaison, c'est comme arracher du sparadrap : le coup sec est beaucoup moins pénible.
Toutefois certaines personnes peuvent préférer la diminution progressive qui leur permet une montée en puissance de leur volonté et de moins se trouver face à un mur insurmontable.
Les recettes anti-stress
Le combat contre le tabac est avant tout psychologique, et c'est un combat inégal car c'est contre vous-même que vous luttez. Il faut donc mettre de son côté toutes les armes, même les plus... déloyales :
Dès que quelque chose est positif au cours de votre journée : notez-le. cela signifie positiver.
Valorisez-vous auprès de vous-même dès que vous faites quelque chose dont vous êtes satisfait(e).
Par moment arrêtez-vous. Restez sur place durant une minute sans bouger, en rentrant en vous-même. autre méthode : asseyez-vous dans un fauteuil confortable et descendez 20 marches imaginaires tranquillement. Une fois en bas, remontez mentalement. Cela s'appelle de l'auto-hypnose.
Faites une activité physique. celle qui vous fait plaisir.
Sortez, voyez du monde, en évitant bien sûr les zones fumeur.
Considérez que vous ne pouvez pas tout faire bien en même temps. Arrêter de fumer c'est déjà essentiel.
Faites le plus possible ce que vous avez à faire le jour même.
Faites de longues inspirations, surtout quand l'envie vient.
Evitez les pièges
Manger trop salé
Trop boire d'alcool
Manger en trop grande quantité
Manger trop gras
Prendre trop de café
Tout cela a pour effet sur beaucoup de gens de les inciter à fumer.
Cela dit, il faut vous faire plaisir quand même. Vous avez droit en fait à tout... sauf à tirer la moindre bouffée de cigarettes.
Le soutien psychologique
Quelle que soit la méthode choisie, il est impératif de comprendre que la suppression du tabac est l'équivalent d'un travail de deuil. Tout se passe comme si cette cigarette qui vous a accompagné pendant tant de temps, aussi bien au cours des moments agréables que durant les périodes difficiles, cette cigarette est votre dernière cigarette, et que vous n'y toucherez plus jamais de votre vie, même pour une simple taf !
Ce travail de deuil ne se fait pas sans soutien psychologique de la part d'un médecin ou d'un psychologue. Vous pourrez d'ailleurs à cette occasion comprendre pourquoi vous avez fumé, et de quel façon vous êtes tombé dans ce panneau du tabac.
Pour cela, il existe des consultations anti-tabac qui vous permettront de franchir ce cap difficile et de suivre les étapes de la désintoxication.
Le numéro Tabac-infos-services recueille environ 45.000 appels par an. Il apporte un soutien et une aide au quotidien très appréciable, notamment pour initier un sevrage ou pour éviter de craquer.
Dans un certain nombre de cas, la personne est transférée sur un tabacologue au téléphone. L'entretien dure en moyenne 22 mn. Les statistiques font état de 29% qui 4 mois après auraient arrêté de fumer. Cela prouve l'efficacité de ce système de dialogue téléphonique.
Les consultations anti-tabac
Elles accueillent les fumeurs les plus dépendants, c'est à dire ceux qui ne peuvent s'arrêter seul et/ou avec l'aide des substituts nicotiniques .
Les données statistiques révèlent les points suivants :
41% des fumeurs sont à plus de 10 cigarettes par jour ; 26% sont à plus de 15 cigarettes par jour. Cela correspond à une forte consommation et à un risque élevé.
36% fument leur première cigarette dans la demi-heure qui suit le réveil, ce qui est un signe de forte dépendance.
71% ont déjà arrêté pendant une semaine au moins et ont craqué après. 22% en sont à leur quatrième tentative.
Ce chiffres montrent que le tiers des fumeurs qui vont dans ces consultations souffrent d'une dépendance importante.
Il existe plus de 500 consultations en France.
Les échecs
En fait, un échec n'est que relatif. Toute tentative de sevrage, même si elle n'est pas couronnée de succès, ou même si elle entraîne une rechute, est positive, et est un moyen de se rapprocher du succès.
Donc un échec ne doit pas être pris comme une catastrophe, mais comme une étape vers un sevrage qui finira tôt ou tard par réussir.
Une fois le sevrage réussi
Il n'y a en fait pas de sevrage réussi au sens littéral du terme, car le fumeur possèdera toujours au fond de sa tête une cicatrice qui est celle d'avoir fumé : même des années après, un fumeur garde en mémoire les gestes tant de fois répétés (sortir le paquet, en tirer une cigarette, l'allumer, et ... inhaler). C'est pire que le vélo, ça ne s'oublie pas !
La conséquence est que tout fumeur qui a arrêté doit obligatoirement s'interdire de toucher à une cigarette : une simple taf suffit à le faire retomber. Il n'y a donc pas le droit à l'erreur.
Et c'est finalement une bonne chose, car cette perspective de se dire qu'on n'y touchera plus jamais aide à accomplir ce travail de deuil.
Le sevrage tabagique est l'arrêt de l'intoxication tabagique. C'est souvent une histoire à rechutes en raison de la difficulté qu'éprouve le fumeur pour décrocher et des multiples composants des cigarettes qui renforcent ses mécanismes de dépendance.
Ces mécanismes sont au nombre de trois : dépendance pharmacologique (la dépendance aux produits contenus dans la fumée, essentiellement la nicotine), la dépendance psychique (le besoin régulier d'allumer une cigarette) et la dépendance comportementale (le réflexe d'allumer la cigarette).
Les chiffres
En général
Avant la Loi Weil de 1976 puis la Loi Evin de 1991, la population comptait 42 % de fumeurs. En fin 2003, ce pourcentage est tombé à 30%, ce qui est une bonne nouvelle. Cela montre qu'il y a eu malgré tout une prise de conscience de la population.
Toutefois trois pointeurs sont inquiétants :
d'abord le tabagisme des jeunes de la tranche 12-18 ans qui est élevé. De plus ils se mettent de plus en plus tôt à la cigarette, l'âge moyen étant vers 14 ans, avec un tabagisme régulier à 16 ans.
Ensuite la féminisation du tabac chez les jeunes.
Enfin la féminisation tout court puisque le tabagisme féminin
Les estimations en 2004 montrent que le tabac est la cause de plus de 66.000 décès annuels en france. La moitié des fumeurs décède d'une maladie qui est en relation directe avec le tabac (maladie pulmonaire ou cardio-vasculaire).
On estime également qu'un fumeur perd 8 années de vie.
Ce qui compte, c'est la précocité de début du tabac, l'ancienneté du tabagisme, et à un moindre degré la consommation.
Le tabagisme féminin
Les femmes sont plus sensibles que les hommes au tabac
Le nombre de femme ayant des problème pulmonaires est en augmentation constante.
1/3 des femmes fument en début de grossesse, et 15% au 3ème trimestre de la grossesse. Cela pose un véritable problème de santé publique quand on sait les risques pour la mère et pour l'enfant à venir.
Les facteurs de risques tabagique
La tabac est d'autant plus nocif :
qu'il a commencé tôt
qu'il a duré longtemps (le risque est exponentiel avec le nombre d'années de consommation)
qu'il y a des consommations associées (cannabis en particulier
que la consommation est importante (toutefois ce risque n'est pas exponentiel (effet multiplicatif), mais juste proportionnel (effet additif).
Les différentes armes du sevrage :
Les méthodes de substitution :
C'est ce qu'on appelle les substituts nicotiniques .
La nicotine est apportée sur des supports qui ne comportent pas les dangers des goudrons et produits de combustion : patchs cutanés qui permettent son absorption régulière, gommes à mâcher, tablettes qui fondent sur la langue, bientôt sprays par voie nasale.
Les patchs sont plutôt utiles aux fumeurs dépendants et qui fument en automate, machinalement. Certains patch délivrent la nicotine sur 24 heures pour éviter les états de manque au réveil, d'autres au contraire la délivrent sur 16 heures, partant du fait que le plus accroc des fumeurs ne fume pas... en dormant ; autre intérêt : éviter les cauchemars parfois provoqués par la nicotine. Les 2 arguments se valent, à vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux, avec l'aide de votre médecin.
Différents patch sont proposés : le NiQuitin, permet de délivrer à la fois une dose rapide proche de la cigarette, et sur une durée de 24 heures. Il délivre de la nicotine avec des pics importants, le but étant d'empêcher la personne en manque de tabac de se jeter sur la première cigarette du matin.
Même stratégie, mais avec une philosophie différente pour Nicotinell* qui propose un patch dont les pics sont moins importants. Cela permet de délivrer une quantité plus "adoucie" de nicotine au cours de la journée, avec toutefois pour même objectif d'empêcher la cigarette du matin.
Les gommes, tablettes, sprays délivrent des doses flashs , plus proches de la cigarette ; elles conviennent mieux à ceux qui fument à certains moments préférentiels, et à ceux pour lesquels le geste est aussi important.
Les médicaments
L'aide au sevrage
Une molécule, le bupropion, commercialisé sous le nom de Zyban*, aide au sevrage. Le Zyban est un médicament considéré comme un antidépresseur , dans la mesure où c'est un inhibiteur sélectif de la recapture neuronale des catécholamines. En clair, c'est un médicament qui agit directement au niveau de certains neurones du cerveau. Son mode d'action concernant l'aide au sevrage tabagique, n'est pas encore connu.
Ce médicament présente des effets secondaires : des troubles digestifs (bouche sèche, nausées, vomissements, mal au ventre, constipation..., ainsi que des insomnies, des maux de tête, etc.) ou de problèmes de peau (boutons, démangeaisons).
Le Zyban est contre-indiqué en cas d'allergie à l'un des constituants, en cas d'antécédents de convulsions , en cas de tumeur cérébrale , d'anorexie mentale de boulimie , de troubles psychiatriques et d'insuffisance hépatique sévère.
De même le sevrage alcoolique ou le sevrage des anxiolytiques ou des somnifères type benzodiazépines interdit le Zyban. Le zyban est déconseillé en cas de grossesse ou d'allaitement.
Le Zyban est contre-indiqué en cas de traitement aux inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO).
Autre molécule, le Champix dont la molécule est la varénicline qui est un médicament analogue à la nicotine et qui bloque les récepteurs correspondants.
Toutes les aides non spécifiques :
Les médicaments anti-stress. Les médecines douces (phytothérapie, homéopathie , acupuncture , relaxation , hypnose sont d'un apport très intéressant car elles permettent de soigner également le terrain de la personne. La médecine traditionnelle fait appel aux tranquillisants plus classiques et à certains antidépresseurs, car le lien entre tabac et dépression est souvent très étroit : traiter la dépression masquée permet d'augmenter les résultats du sevrage.
Les compléments alimentaires : en traitant les carences vitaminiques (vitamine C et B), et les carences en magnésium, favorisée par l'intoxication tabagique, on tend à rétablir un équilibre qui aidera à retirer l'envie de fumer.
Le sport est une excellent adjuvant : parfois parce qu'il représente la motivation première de l'arrêt du tabac (retrouver le souffle, améliorer ses performances), et parfois par l'effet de détente qu'il entraîne.
Comment peut-on réussir un sevrage
Se motiver
Tant que vous vous direz : je voudrais bien m'arrêter... mais j'ai peur de...
ou je n'ai pas la volonté ou de toute façon j'ai arrêté plusieurs fois et j'ai toujours repris , votre motivation est encore bien faible, et l'échec est plus fréquent que la réussite. Mais que cela ne vous empêche pas d'essayer, c'est toujours cela de gagné si vous diminuez ou même si vous arrêtez un certain temps. En effet, on sait statistiquement que plus on fait des essais pour arrêter, plus on a de chances d'y parvenir. À peu de choses près, c'est comme le Loto, sauf que dans le cas du tabac le pourcentage de chances d'y parvenir est beaucoup plus élevé.
Les moyens de se motiver sont nombreux. C'est à vous de les sélectionner en choisissant celui qui vous a permis de réussir d'autres entreprises (obtenir un travail, réussir une affaire, entreprendre un projet...). Même quelqu'un qui a l'impression de n'avoir jamais rien réussi de sa vie a toujours réussi quelque chose à un moment donné grâce à un effort de volonté et une motivation. C'est cette motivation qu'il vous faut retrouver. Si ça a marché une fois, ça marchera une deuxième fois pour le tabac. Un exemple très simple consiste à se mettre au défi d'arrêter devant un témoin devant lequel vous préférez ne pas faillir. Quelle que soit la méthode choisie, elle a beaucoup de chances de réussir, puisque même de gros fumeurs invétérés ont le déclic et peuvent s'arrêter d'un coup sans problèmes.
Choisir son moment
Il faut aussi savoir choisir son moment : pas forcément un moment où tout va bien, (car on peut attendre longtemps et cela peut devenir un prétexte pour ne pas arrêter). Mieux vaut choisir une période neutre, sans trop de remous ou d'enjeux. Vous pouvez également choisir une période symbolique pour vous : arrivée d'un enfant, changement de travail, date anniversaire... bref, une période choc psychologique qui vous prendre conscience de certaines choses...
L'arrêt brutal
Il est de loin le plus conseillé. En effet, la diminution progressive émousse la volonté, et surtout elle est beaucoup plus pénible. Par comparaison, c'est comme arracher du sparadrap : le coup sec est beaucoup moins pénible.
Toutefois certaines personnes peuvent préférer la diminution progressive qui leur permet une montée en puissance de leur volonté et de moins se trouver face à un mur insurmontable.
Les recettes anti-stress
Le combat contre le tabac est avant tout psychologique, et c'est un combat inégal car c'est contre vous-même que vous luttez. Il faut donc mettre de son côté toutes les armes, même les plus... déloyales :
Dès que quelque chose est positif au cours de votre journée : notez-le. cela signifie positiver.
Valorisez-vous auprès de vous-même dès que vous faites quelque chose dont vous êtes satisfait(e).
Par moment arrêtez-vous. Restez sur place durant une minute sans bouger, en rentrant en vous-même. autre méthode : asseyez-vous dans un fauteuil confortable et descendez 20 marches imaginaires tranquillement. Une fois en bas, remontez mentalement. Cela s'appelle de l'auto-hypnose.
Faites une activité physique. celle qui vous fait plaisir.
Sortez, voyez du monde, en évitant bien sûr les zones fumeur.
Considérez que vous ne pouvez pas tout faire bien en même temps. Arrêter de fumer c'est déjà essentiel.
Faites le plus possible ce que vous avez à faire le jour même.
Faites de longues inspirations, surtout quand l'envie vient.
Evitez les pièges
Manger trop salé
Trop boire d'alcool
Manger en trop grande quantité
Manger trop gras
Prendre trop de café
Tout cela a pour effet sur beaucoup de gens de les inciter à fumer.
Cela dit, il faut vous faire plaisir quand même. Vous avez droit en fait à tout... sauf à tirer la moindre bouffée de cigarettes.
Le soutien psychologique
Quelle que soit la méthode choisie, il est impératif de comprendre que la suppression du tabac est l'équivalent d'un travail de deuil. Tout se passe comme si cette cigarette qui vous a accompagné pendant tant de temps, aussi bien au cours des moments agréables que durant les périodes difficiles, cette cigarette est votre dernière cigarette, et que vous n'y toucherez plus jamais de votre vie, même pour une simple taf !
Ce travail de deuil ne se fait pas sans soutien psychologique de la part d'un médecin ou d'un psychologue. Vous pourrez d'ailleurs à cette occasion comprendre pourquoi vous avez fumé, et de quel façon vous êtes tombé dans ce panneau du tabac.
Pour cela, il existe des consultations anti-tabac qui vous permettront de franchir ce cap difficile et de suivre les étapes de la désintoxication.
Le numéro Tabac-infos-services recueille environ 45.000 appels par an. Il apporte un soutien et une aide au quotidien très appréciable, notamment pour initier un sevrage ou pour éviter de craquer.
Dans un certain nombre de cas, la personne est transférée sur un tabacologue au téléphone. L'entretien dure en moyenne 22 mn. Les statistiques font état de 29% qui 4 mois après auraient arrêté de fumer. Cela prouve l'efficacité de ce système de dialogue téléphonique.
Les consultations anti-tabac
Elles accueillent les fumeurs les plus dépendants, c'est à dire ceux qui ne peuvent s'arrêter seul et/ou avec l'aide des substituts nicotiniques .
Les données statistiques révèlent les points suivants :
41% des fumeurs sont à plus de 10 cigarettes par jour ; 26% sont à plus de 15 cigarettes par jour. Cela correspond à une forte consommation et à un risque élevé.
36% fument leur première cigarette dans la demi-heure qui suit le réveil, ce qui est un signe de forte dépendance.
71% ont déjà arrêté pendant une semaine au moins et ont craqué après. 22% en sont à leur quatrième tentative.
Ce chiffres montrent que le tiers des fumeurs qui vont dans ces consultations souffrent d'une dépendance importante.
Il existe plus de 500 consultations en France.
Les échecs
En fait, un échec n'est que relatif. Toute tentative de sevrage, même si elle n'est pas couronnée de succès, ou même si elle entraîne une rechute, est positive, et est un moyen de se rapprocher du succès.
Donc un échec ne doit pas être pris comme une catastrophe, mais comme une étape vers un sevrage qui finira tôt ou tard par réussir.
Une fois le sevrage réussi
Il n'y a en fait pas de sevrage réussi au sens littéral du terme, car le fumeur possèdera toujours au fond de sa tête une cicatrice qui est celle d'avoir fumé : même des années après, un fumeur garde en mémoire les gestes tant de fois répétés (sortir le paquet, en tirer une cigarette, l'allumer, et ... inhaler). C'est pire que le vélo, ça ne s'oublie pas !
La conséquence est que tout fumeur qui a arrêté doit obligatoirement s'interdire de toucher à une cigarette : une simple taf suffit à le faire retomber. Il n'y a donc pas le droit à l'erreur.
Et c'est finalement une bonne chose, car cette perspective de se dire qu'on n'y touchera plus jamais aide à accomplir ce travail de deuil.
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Re: Problèmes de société
Alcoolisme
C'est la dépendance à l'alcool, dont l'une des conséquences est l'intoxication alcoolique.
L'intoxication alcoolique revêt différentes formes, mais il revient finalement à deux états souvent imbriqués :
L'alcoolisme aigu qui est la classique ivrognerie pour laquelle les synonymes ne manquent pas
L'alcoolisme chronique qui est une imprégnation lente sans que jamais la personne ait la moindre crise d'alcoolisme aigu. Toutefois il est très fréquent que l'un n'aille pas sans l'autre.
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Re: Problèmes de société
Sevrage de l'alcool
Le sevrage alcoolique consiste à la suppression progressive ou brutale de toute prise d'alcool.
Principes
Il peut se faire en consultation externe avec un médecin formé à cela. Il est indispensable de respecter deux points importants : boire beaucoup d'eau, et prendre de fortes doses de vitamines B1 et B6.
Le but est d'éviter les complications neurologiques du sevrage brutal, en particulier le delirium tremens .
La personne en sevrage se fera aider par différents moyens médicamenteux.
D'abord certains anxiolytiques choisis par le médecin pour leur faible accoutumance et qui luttent en même temps contre les tremblements liés au sevrage.
Les médicaments traitant l'addiction, c'est à dire le besoin absolu, dit compulsif, de l'alcool.
Ces médicaments sont beaucoup mieux supportés que le classique disulfirame qui se contentait de rendre malade à la moindre prise d'alcool. Cet effet antabuse désagréable peut être évité, mais les médicaments qui traitent l'addiction sont plus difficiles à manier.
Les complications du sevrage brutal en alcool :
En premier lieu, le delirium tremens . C'est la complication rapide qui n'existe que chez les gros buveurs.
Le syndrome de Gayet-Wernicke : somnolence, confusion mentale, troubles de l'équilibre et de la vision. Ces troubles sont dus à la carence en vitamine B1, d'où la nécessité absolue de supplémenter un alcoolique en sevrage.
Le syndrome de Korsakoff : il associe des troubles de la mémoire, une désorientation, une confusion mentale et une fabulation compensatrice, c'est à dire une invention de faits imaginaires pour compenser les troubles de mémoire.
Ces syndromes se rajoutent aux complications propres de l'alcoolisme : la polynévrite , les tremblements chroniques, la cirrhose et l'insuffisance hépatique principalement.
Les traitements de l'alcoolisme
Le traitement associe une prise en charge psychothérapeutique, une approche sociale et la prise de certains médicaments, mais on sait que ceux ci ne donnent des résultats positifs que dans 30% des cas.
Les médicaments qui peuvent être utilisés sont:
Le disulfiram (Espéral) qui provoque des bouffées de chaleur en cas de consommation d'alcool.
L' acamprosate (Aotal) et le naltrexone (Revia) qui diminuent l'envie de boire.
De nouvelles pistes de recherche pour lutter contre l'alcoolisme s'orientent vers une consommation qui pourrait modérée et vers l'identification de profils génétiques qui seraient plus réceptifs à certains médicaments.
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Re: Problèmes de société
Overdose
Définition
L’overdose signifie accident du à une prise de drogue (héroïne en général) en quantité telle que la conséquence est une perte de conscience entraînant un arrêt respiratoire.
Points importants
Les morphiniques et l’héroïne font partie des substances les plus utilisées par les toxicomanes. Le risque est l’overdose.
Le principe de ces toxiques est de provoquer une sensation d’ivresse, de bien-être factice.
Premier problème, c’est qu’en cas d’overdose, il y a perte de conscience : la personne s’affale et ses voies aériennes sont obstruées par la langue : la quantité d’air inspiré diminue considérablement.
Deuxième problème : l’overdose provoque une dépression des centres respiratoires. Le cerveau oublie d’envoyer l’ordre aux muscles inspirateurs de fonctionner. Il s’ensuit un ralentissement progressif de la respiration, suivi par une diminution importante de l’apport en oxygène dans le sang. Le cerveau se trouve alors en hypoxie (diminution d’oxygène) et ne fonctionne plus, ce qui diminue encore plus la fréquence respiratoire. La respiration finit par s’arrêter totalement et le coeur s’arrête à son tour. On n’a plus alors que 3 mn pour intervenir avant la mort cérébrale définitive.
Raisonnement du médecin
Il injecte en urgence un antagoniste de la morphine qui neutralise immédiatement tous les effets de la drogue. La personne se réveille et respire aussitôt normalement.
Il pratique une réanimation respiratoire et appelle les secours qui transporteront obligatoirement la personne à l’hôpital. Il faut en effet savoir que ces drogues ont un effet sur le long terme alors que l’antidote n’agit que temporairement. Si le médecin laisse la personne à domicile, le risque est très grand qu’elle retombe rapidement dans le coma. Cela explique cette hospitalisation systématique.
Votre attitude
Appeler les secours le Samu ou les pompiers.
Pratiquer une réanimation respiratoire en cas d’arrêt respiratoire.
Mettre la personne en position latérale de sécurité en cas de vomissements.
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Re: Problèmes de société
Et je t'ajoute ce fichier aussi pour tous nos chers membres (pdf a téléchargé)
Sans oublie a remercie notre chère ami hamid
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