Jusqu’à quand les bouffées de chaleur ?

La ménopause, ainsi que les années qui la précèdent et la suivent, coïncident avec l’apparition de nombreux symptômes plus ou moins invalidants. Il n’est pas toujours facile de distinguer, parmi ces symptômes, quels sont les effets de la ménopause elle-même ou ceux de l’âge, ni de répondre avec précision aux interrogations des patientes quant à leur durée.

Selon une étude publiée récemment par le British Medical Journal, une vingtaine de symptômes viendraient ainsi gâcher la vie des femmes autour de la ménopause. Les auteurs se basent sur les observations de 695 patientes suivies depuis leur naissance et plus spécialement 1 fois par an entre 47 et 54 ans. Les symptômes décrits peuvent être classés en 4 catégories : psychologiques (troubles du sommeil, anxiété et dépression, irritabilité, troubles de la mémoire, etc.), somatiques (douleurs diffuses, palpitations, vertiges, fuites urinaires, etc.), vaso-moteurs (bouffées de chaleur, sueurs froides) et sexuels (rapports douloureux, sécheresse vaginale). Il apparaît que toutes les plaintes, sauf celles du groupe somatique, sont attachées aux perturbations de la ménopause.

Au cours de la période étudiée, plus d’une femme sur 3 a rapporté des troubles du sommeil, des douleurs diffuses et articulaires, de l’anxiété ou de la dépression. C’est à l’âge de 47 ans que les plaintes sont les plus fréquentes, la prévalence déclinant ensuite entre 48 et 54 ans pour la moitié d’entre elles (douleurs mammaires, palpitations, vertiges, irritabilité, anxiété, maux de tête).

Deux femmes sur 3 ont présenté des troubles psychologiques légers ou modérés pendant la période de pré-ménopause, lesquels ont disparu rapidement une fois la ménopause confirmée. Dix pour cent des patientes ont toutefois eu des troubles plus sévères qui ont culminé après l’installation de la ménopause.

Les bouffées vaso-motrices sont décrites comme modérées par la moitié des femmes, mais sévères par 10 % d’entre elles. Certaines (14 %) les ressentent très tôt en pré-ménopause, elles ont alors plus de chance de les voir disparaître rapidement une fois la ménopause installée. D’autres (11 %) s’en plaignent beaucoup plus tardivement, mais plus durablement puisque les troubles sont encore présents 4 ans après la ménopause. Ces troubles climatériques semblent moins fréquents chez les femmes exerçant un métier non manuel ou à haut degré de qualification.

Quant aux troubles sévères de la sexualité, rapportés par 14 % des patientes, ils suivent une augmentation régulière jusqu’à la ménopause, puis persistent après celle-ci et plus souvent chez les femmes mariées.

Cette classification en 4 groupes de symptômes et surtout la description de profils évolutifs sont intéressantes à la fois pour les médecins et pour les patientes en leur permettant notamment d’élaborer une prise en charge mieux adaptée à la durée prévisible des troubles.


Dr Roseline Péluchon

Mishra GD et coll.: Health symptoms during midlife in relation to menopausal transition: British prospective cohort study
BMJ 2012;344:e402 doi: 10.1136/bmj.e402

la ménopause s'accompagne souvent d'une perte de confiance en soi, qui se répercute sur la qualité de vie de la femme ménopausée

N'oubliez pas qu'à côté de ces troubles gênants mais sans danger, la ménopause représente une période à risque, sur le plan cardiovasculaire, osseux et pour la prise de poids. Une activité physique régulière et une alimentation équilibrée sont de toute façon indispensables. Si, en plus, elles diminuent les bouffées de chaleur, pourquoi s'en priver !
MERCI ISMANO POUR L'ARTICLE;

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