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Lombosciatique commune

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Post by rukia25 Wed 7 Oct - 0:05

Lombosciatique
commune :


signes, examens complémentaires
et leur stratégie, traitement




par Hélène de Saxcé

Neurologue, ancien chef de service
adjoint, Hôpital Saint-Joseph, Paris.


Il s'agit d'une crise douloureuse affectant le trajet
du nerf sciatique depuis son origine jusqu'à ses extrémités.
Qui dit sciatique dit toujours douleur, empruntant le trajet du nerf du
même nom.


Le nerf sciatique a ses origines dans les racines
nerveuses lombaires qui partent de la terminaison de la moelle épinière
(queue de cheval) et sortent par les trous de conjugaison en dessous des
vertèbres correspondantes. La sciatique résulte d'un conflit
entre l'une des racines du nerf sciatique L5 ou S1 et le disque correspondant.
Il y a deux racines, à chaque niveau, l'une postérieure sensitive
et l'autre antérieure motrice, se rejoignant avant la sortie du
canal vertébral, innervant des territoires différents, cutanés,
musculaires.


Nous aborderons essentiellement la lombosciatique
commune, qui représente la grande majorité des cas, sans
oublier cependant les autres causes possibles à évoquer pour
les éliminer.


Signes et diagnostic de la lombosciatique commune

Le diagnostic est et reste à l'heure actuelle
essentiellement clinique.


La crise douloureuse est caractéristique

- par son trajet lombaire, para-vertébral,
gauche ou droite :


- en faveur d'une sciatique L5, la douleur suit :


  • la partie médiane de la fesse,

  • la partie postérieure et externe de la cuisse,

  • la face externe de la jambe,

  • le dos du pied jusqu'au gros orteil et aux 3 orteils
    médians (figure n°1)


- en faveur d'une sciatique S1, la douleur suit :


  • la partie médiane de la fesse,

  • la face postérieure de la cuisse,

  • la face postérieure de la jambe (mollet),

  • le talon et la plante du pied.

Le trajet peut être incomplet.

- par son début, souvent aigu à
la suite d'un effort ou d'un mouvement, parfois progressivement intense.


- par son intensité. La douleur intense
est exacerbée par la mobilisation, la toux, la défécation,
et diminuée par le repos ou certaines positions. On peut distinguer
les lombosciatiques aiguës, subaiguës ou chroniques.

Lombosciatique commune I791_1


L'examen clinique est capital

Il se fait en position couchée du patient
et/ou si possible en position debout.


- La présentation du sujet est particulière
avec un enraidissement douloureux de la région lombaire, une
incurvation latérale, une impossibilité parfois de se mobiliser,
le patient parle de " paralysie ".


- On apprécie l'attitude du patient,
et la raideur du rachis lombaire. Cette dernière se mesure
par la distance mains/sol en position debout. On recherche le signe de
Lasègue : limitation de la flexion sur le bassin du membre inférieur
étendu (mesure de l'angle 90°, 40°, O°), la douleur
étant réveillée ou exacerbée.


- Les signes objectifs d'atteinte sensitive font
l'objet d'une étude précise



  • Existence de fourmillements ou de picotements ou de
    sensation anormale (paresthésies).


  • Hypoesthésie ou anesthésie au tact et
    au toucher : en faveur d'une sciatique L5, un déficit, face externe
    de jambe, dos du pied et gros orteil ; en faveur d'une sciatique SI, plante
    du pied et petit orteil.


- Les signes d'atteinte motrice sont aussi
importants.
La douleur aiguë peut rendre difficile cette partie
de l'examen.



  • En faveur d'une sciatique L5, parésie ou paralysie
    du moyen fessier (diminution de l'abduction contrariée de la cuisse),
    de l'extenseur du gros orteil et des péroniers latéraux (flexion
    dorsale et latérale du pied sur la jambe).


  • En faveur d'une sciatique S1, déficit du triceps
    sural (flexion plantaire du pied).


Si la douleur est modérée, cette recherche
peut se faire, le patient debout, par la marche sur les talons (L5) et
sur la pointe des pieds (S1).


- L'examen des réflexes ostéo-tendineux
trouve un achiléen aboli ou franchement diminué d'un
côté en cas d'atteinte S1+ (rotulien normal).


- Il faut vérifier l'absence de
troubles sphinctériens (troubles mictionnels, rétention
ou incontinence) et d'atteinte de la sensibilité périnéale
et rectale - toucher rectal - témoignant de l'extension des troubles
vers les racines sacrées.


- Un examen général est nécessaire
àla recherche de troubles (amaigrissement, fièvre)
et d'antécédents connus, et d'atteinte artérielle.


Diagnostic étiologique et différentiel

L'examen clinique permet donc à lui seul de
faire le diagnostic d'une lombosciatique commune dans l'immense majorité
des cas.


L'origine disco-radiculaire est la plus fréquente,
liée soit à une hernie discale, soit à de l'arthrose
vertébrale. L'examen permet de différencier les autres douleurs
des membres inférieurs et de dépister une sciatique symptomatique
imposant des traitements plus urgents.


1) Dans les causes de sciatiques communes on
est orienté d'emblée vers une hernie discale par un trajet
radiculaire typique, un début brutal à l'occasion d'un effort
ou d'un mouvement, l'âge du sujet (moins de 40 ans), l'absence de
signes généraux ou inflammatoires. Nous verrons plus loin
la démarche des examens complémentaires.


2) Il peut s'agir de sciatiques d'origine arthrosique,
qui demanderont les mêmes examens : arthrose interapophysaire
postérieure, d'emblée, on peut la suspecter : la douleur
dépasse rarement le genou, elle est aggravée par la position
assise prolongée.


En cas de canal lombaire étroit, la douleur
ou les paresthésies surviennent à la marche et cèdent
à l'arrêt. L'examen neurologique est souvent pauvre. L'âge
est différent (supérieur à 50 ans).


3) Ce qui n'est ni une hernie discale m
une arthrose :
il est capital d'éliminer toute autre cause,
de s'en méfier si le tableau clinique s'écarte du tableau
classique.


a) si la douleur est inflammatoire, fébrile

- il y a des antécédents de
cancer, de lymphome, de leucémie, de maladies infectieuses ou parasitaires
;


- la douleur est pluriradiculaire (signes plus haut,
L1-L3 ou plus bas S1-S3) ou plus diffuse ;


- la douleur a été précédée
d'un geste local, d'un traitement anticoagulant, d'une éruption
virale ;


b) la liste peut être exhaustive, il peut s'agir

* de méningo-radiculites infectieuses ou parasitaires
+++,


* d'épidurites infectieuses ou métastatiques,

* de tumeurs malignes osseuses ++ avec extension
épidurale,


* de tumeurs bénignes (neurinome) intra- ou
extrarachidienne,


* pour une sciatique tronculaire, on pensera à
une injection intramusculaire mal faite (hématome sous anticoagulant
ou une tumeur pelvienne.


Le traitement de telles origines dépasse ici
notre objectif, mais les examens complémentaires que nous allons
exposer vont confirmer le diagnostic et orienter le traitement.


Investigations et examens complémentaires

Il est de bonne pratique d'attendre une à
deux semaines de traitement médical avant de demander un bilan radiologique
standard. Le scanner lombaire est un examen très performant (s'il
peut être pratiqué) mais il reste de seconde intention.


Le bilan radio standard

a) S'il est possible on demande :

-un cliché de face dorso-lombo-bifémoral
(incidence de Sèze),


- un cliché de profil de la colonne lombaire,

- un cliché de face centré sur la charnière
lombo-sacrée,


soit trois clichés. Les incidences de trois
quarts ne sont pas utiles (en général).


b) Les anomalies à rechercher pour
la hernie discale :


-un espace intersomatique pincé,

- la région lombo-pelvienne peut être
le siège d'une anomalie transitionnelle lombosacrée, d'une
bascule pelvienne, d'une scoliose,


- l'arthrose interapophysaire postérieure
est une constatation banale après 40 ans, aux trois derniers niveaux
lombaires.


La radiographie standard permet d'évoquer
un conflit disco-radiculaire, par hernie discale ou arthrose interapophysaire
postérieure. Elle sert à éliminer une cause de lombo-sciatique
symptomatique, tumeur, infection, inflammation avec présentation
trompeuse clinique.


La tomodensitométrie (TDM) de la
région lombaire (scanner)


est l'examen à réaliser en deuxième
intention après la radiographie standard, si elle est de réalisation
possible. Elle précise l'existence d'une hernie discale et, naturellement,
aussi de toute autre lésion osseuse, discale, articulaire qui pourrait
exister.


La hernie discale apparaît en TDM comme une
saillie postérieure en continuité avec le disque. Le conflit
disco-radiculaire se traduit par l'effacement ou le refoulement de l'image
radiculaire par la hernie, la racine homologue


controlatérale est normalement repérable
(figure n° 2 et photo).


Lombosciatique commune I791_2Lombosciatique commune I791_3



La sacco-radiculographie (SRG) est rarement indiquée

C'est une radiographie après l'injection par
voie lombaire intrarachidienne d'un produit de contraste en incidence de
face, de profil et gauche. Les produits récents sont moins neuro-toxiques
et les aiguilles actuelles sont ultra-fines. L'usage est d'hospitaliser
le patient 24 heures.


Le conflit disco-radiculaire ne peut pas toujours
être affirmé ; dans ce cas, pour prendre une décision
opératoire, la sacco-radiculographie complémentaire est indispensable.
Par ailleurs elle est souvent pratiquée en l'absence de possibilité
de tomodensitométrie technique ou médicale.


Cet examen présente les caractères
suivants :


- Il permet l'étude du liquide céphalorachidien
nécessaire dans les tableaux atypiques ou douteux.


- Il est l'examen de référence pour
le diagnostic entre hernie discale et atteinte nerveuse.


- Il est facilement lisible.

- Il permet de démasquer certaines hernies
réduites en position couchée et majorée en position
debout.


- Il donne une vue d'ensemble du cône terminal
et de la moelle dorsale.


Il ne doit être fait que si les conditions
de technique et d'asepsie sont parfaites.


L'IRM (imagerie par résonance magnétique)

n'est pas supérieure, pour la visibilité
des coupes, au scanner lombaire. Nous n'en parlerons pas ici.


En conclusion, il y a des cas difficiles et atypiques
pour toutes ces explorations


- hernies médianes ;

- hernies exclues, cela signifie la déconnexion
entre la hernie discale et le disque ;


- hernies calcifiées, résultant soit
d'un vieillissement de la hernie, soit d'une ostéophitose du plateau
vertébral.


C'est l'ensemble des examens qui permet le diagnostic
qui conduira ou non à la proposition d'un traitement plus radical
chirurgical.


Ajoutons l'intérêt de la ponction
lombaire.
Dans tous les cas où existe un doute sur l'origine
infectieuse ou parasitaire, elle permet l'analyse du liquide céphalorachidien
cytologique, chimique et bactériologique.


Elle ne peut se faire que dans des conditions particulières
de technique.


Traitement des lombosciatiques communes

Traitement médical des lombosciatiques
communes


Il peut être instauré d'emblée
la plupart du temps.


À la phase aiguë

Ils'agit de repos, d'antalgiques, d'anti-inflammatoires
non stéroïdiens et de myorelaxants. En l'absence de signe de
gravité, le traitement de la lombosciatique commune est médical.


Le repos est capital dans la phase initiale
aiguë


La durée est variable mais il est raisonnable
de prévoir 8 à 10 jours dans un premier temps. Il s'agit
d'un repos strict, au lit, en position antalgique, soit en chien de fusil
(sur le côté, les genoux fléchis à demi, et
les cuisses demi-fléchies sur le bassin), soit en décubitus
dorsal avec un soutien sous les genoux fléchis.


Le traitement médicamenteux est très
important

Lombosciatique commune I791_4



  • Les antalgiques, le paracétamol, seul
    ou associé à un morphinique faible (dextropropoxyfène
    ou codéïne) doit être largement employé (4 à
    6 comprimés par jour).


  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
    (AINS) peuvent être associés. La voie orale est préférable
    à la voie intramusculaire ou intraveineuse dont la supériorité
    n'a pas été démontrée. Tous les AINS paraissent
    se valoir. La surveillance et les précautions nécessaires
    sont les mêmes quel que soit le médicament prescrit (durée
    de traitement court - 5 à 7 jours - en respectant les contre-indications).


  • La corticothérapie par voie générale
    peut être proposée, s'il y a contre-indication aux AINS, on
    peut utiliser la prednisone à la dose de 0,5 mg/kg/jour pendant
    une période de 5 à 7 jours avec les précautions usuelles.


  • Les myorelaxants sont fréquemment associés
    aux précédents, thiocolchicoside (Coltramyl®, MioreI®).
    Les benzodiazépines, diazepam (Valium® Roche), tetrazepam (Myolastan®)
    ont une action décontracturante et anxiolytique sédative.


  • La vitaminothérapie est inutile à
    la phase aiguë.


  • La prévention de la constipation est indispensable.

La rééducation n'est pas
justifiée à la phase aiguë et même parfois
nocive


En l'a d'amélioration au bout de
15 jours, on peut associer des infiltrations péridurales
ou intra-thécales. Deux ou trois fois, espacées de quelques
jours, souvent accompagnées d'un lombostat. Il est nécessaire
de pratiquer au préalable des radiographies standard et une mesure
de la vitesse de sédimentation. Elles ne sont faites que par un
médecin compétent habitué à ces techniques.
On emploie des dérivés cortisoniques (Soludécadron®,
Altim®, Hydrocortancyl®) par exemple.


Le lombostat (ceinture de soutien) : il peut aider
à la remise en charge debout et aussi à la reprise du travail.
Le lombostat peut être plâtré, en résine, ou
en matériau thermoformable. Il est logique de le prescrire 4 à
6 semaines. Certains pensent qu'au-delà de ce délai, il favorise
l'amyotrophie (fonte musculaire). Son action agit sur la composante douleur
et sécurise le patient.


La rééducation est nécessaire
après la disparition ou la franche diminution de la douleur. Ses
objectifs sont la recherche d'une action antalgique à court terme,
le développement des capacités d'autosédation, le
renforcement de la musculature abdomino-lombaire, la rééducation
de la mobilité lombaire, la stabilisation des articulations intervertébrales,
la modification de la posture lombaire. Il y a de multiples techniques
proposées sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici.


Traitement chirurgical

L'indication d'un traitement radical chirurgical
dépendra du résultat des examens, en général
après le traitement médical bien conduit pour les lombosciatiques
communes liées au conflit disco-radiculaire. Il y a cependant des
cas d'urgence vraie :


- la lombosciatique hyperalgique,

- la lombosciatique paralysante (déficit moteur
important, territoire S1 et L5 (moins fréquente)),


- l'extension des troubles sensitifs et sphinctériens
évoquant le syndrome de la queue de cheval. Les troubles précités
peuvent persister même après une intervention.


En conclusion, il s'agit d'un syndrome précis,
dont le diagnostic reste clinique dans un premier temps, qui nécessite
un traitement médical d'emblée mais qui peut être l'objet
d'investigations plus importantes, conduisant à un acte chirurgical.
L'entourage médical doit garder en mémoire, suivant les circonstances,
les possibilités de sciatiques dites symptomatiques.

Lombosciatique commune I791_5

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Post by Invité Wed 7 Oct - 0:12

merci bcp rukia25
j'ai cu qu c'est un cours simple mais enfin n lisant notr polycopie il est un peu compliqué Lombosciatique commune Icon_mad
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Post by red.rose Fri 9 Oct - 21:36

Merci rukia25 surtout pour les images ,

Koukia , moi aussi j'aime pas le polycopie , mais je pense c pas un cours qu'on doit apprendre par coeur , je vois que si l'on comprend ça sera largement suffisant w ma3raf
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