Pneumothorax spontané : la controverse de Séville
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Pneumothorax spontané : la controverse de Séville
Le pneumothorax spontané (PS) n’est pas rare : 7,4/100 000 chez l’homme et 1,2/100 000 pour la femme.
Il récidive une fois sur 3 après un simple drainage thoracique (qui reste quand même la règle pour un premier PS en l’absence de lésions bulleuses évidentes).
Il faut donc envisager de traiter plus énergiquement les PS primitifs avec dystrophie bulleuse et tous ceux qui récidivent après un drainage (i.e réaliser une symphyse pleurale).
La prise en charge couramment admise donne une place de choix à la pleurectomie chirurgicale. Cependant, le talcage a encore ses partisans.
Une équipe espagnole fait part de son expérience.
Entre 1992 et 2010, 787 patients ont été opérés pour un PS. Aucune pathologie néoplasique sous-jacente n’existait.
Ils ont tous été traités en vidéo sous anesthésie générale avec intubation sélective. Les bulles ou les blebs ont été réséqués quand ils existaient. La symphyse pleurale a été obtenue soit par la réalisation d’une abrasion pleurale chez 399 patients, soit par un talcage pour 388 patients.
Le temps opératoire était plus court pour le talcage que pour l’abrasion pleurale (37 ± 11mn vs 46 ± 12 mn ; p = 0,001).
Le séjour hospitalier était identique dans les deux groupes.
Les complications sont résumées dans le tableau suivant :
On note une différence significative en faveur du talcage en ce qui concerne les décollements apicaux partiels persistants (p < 0,001), les épanchements pleuraux (p < 0,05) et les fuites d’air prolongées (p = 0,378). Les récidives et les réinterventions sont moins nombreuses avec le talcage, mais sans différence statistique.
Il n’y a eu aucun décès peropératoire, aucun tableau d’insuffisance respiratoire aiguë (après talcage), et à long terme, aucun tableau de douleurs ou d’insuffisance respiratoire chronique.
Que conclure ?
Cette équipe à activité chirurgicale très développée ne condamne pas systématiquement le talcage pleural pour autant qu’il soit réalisé en vidéo avec une quantité limitée (2-3 grammes) de talc de qualité constitué de particules fines (31μm).
Restent quand même toujours d’actualité (en particulier dans les commentaires de cette publication) le problème de la pleurectomie comme moyen de symphyse (qui n’est pas étudiée ici) et les incertitudes relatives au devenir de ces patients souvent jeunes (ici âge moyen de 25 ans pour l’abrasion et de 29 ans pour le talcage) qui pourraient être plus tard de candidats à une greffe pulmonaire, sans parler des (hypothétiques ?) risques de tumeurs induites.
Dr Roland Charpentier
Il récidive une fois sur 3 après un simple drainage thoracique (qui reste quand même la règle pour un premier PS en l’absence de lésions bulleuses évidentes).
Il faut donc envisager de traiter plus énergiquement les PS primitifs avec dystrophie bulleuse et tous ceux qui récidivent après un drainage (i.e réaliser une symphyse pleurale).
La prise en charge couramment admise donne une place de choix à la pleurectomie chirurgicale. Cependant, le talcage a encore ses partisans.
Une équipe espagnole fait part de son expérience.
Entre 1992 et 2010, 787 patients ont été opérés pour un PS. Aucune pathologie néoplasique sous-jacente n’existait.
Ils ont tous été traités en vidéo sous anesthésie générale avec intubation sélective. Les bulles ou les blebs ont été réséqués quand ils existaient. La symphyse pleurale a été obtenue soit par la réalisation d’une abrasion pleurale chez 399 patients, soit par un talcage pour 388 patients.
Le temps opératoire était plus court pour le talcage que pour l’abrasion pleurale (37 ± 11mn vs 46 ± 12 mn ; p = 0,001).
Le séjour hospitalier était identique dans les deux groupes.
Les complications sont résumées dans le tableau suivant :
On note une différence significative en faveur du talcage en ce qui concerne les décollements apicaux partiels persistants (p < 0,001), les épanchements pleuraux (p < 0,05) et les fuites d’air prolongées (p = 0,378). Les récidives et les réinterventions sont moins nombreuses avec le talcage, mais sans différence statistique.
Il n’y a eu aucun décès peropératoire, aucun tableau d’insuffisance respiratoire aiguë (après talcage), et à long terme, aucun tableau de douleurs ou d’insuffisance respiratoire chronique.
Que conclure ?
Cette équipe à activité chirurgicale très développée ne condamne pas systématiquement le talcage pleural pour autant qu’il soit réalisé en vidéo avec une quantité limitée (2-3 grammes) de talc de qualité constitué de particules fines (31μm).
Restent quand même toujours d’actualité (en particulier dans les commentaires de cette publication) le problème de la pleurectomie comme moyen de symphyse (qui n’est pas étudiée ici) et les incertitudes relatives au devenir de ces patients souvent jeunes (ici âge moyen de 25 ans pour l’abrasion et de 29 ans pour le talcage) qui pourraient être plus tard de candidats à une greffe pulmonaire, sans parler des (hypothétiques ?) risques de tumeurs induites.
Dr Roland Charpentier
tedles-
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Re: Pneumothorax spontané : la controverse de Séville
Grand merci pour ce précieux partage tedles,on a vraiment besoin de de temps en temps de rafraîchir nos mémoires .
nour elhouda-
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