Algie vasculaire de la face ou migraine ?

by **nour elhouda** Wed 5 Dec - 0:08

Algie vasculaire de la face ou migraine ?

Par méconnaissance, l'algie vasculaire de la face peut être confondue avec la migraine.

Pourtant, les crises sont bien différentes, de par l'intensité de la douleur et son côté strictement unilatéral, de par leur répétition quotidienne durant des périodes allant de 2 à 8 semaines, et de par leur rythmicité étonnante et souvent saisonnière.

L'algie vasculaire faciale se différencie nettement de la migraine

L'algie vasculaire de la face se caractérise par des crises douloureuses d'intensité particulièrement élevée. Elle touche davantage les hommes que les femmes et débute entre 20 et 40 ans. Sur de nombreux points, elle se différencie nettement de la migraine.

Le diagnostic de l'algie vasculaire de la face repose uniquement sur l'interrogatoire. En effet, la description par le patient des crises et de leur évolution dans le temps suffit généralement à identifier une algie.

Mais l'algie vasculaire de la face étant peu connue, les crises sont souvent attribuées à tort, par méconnaissance, à des affections oculaires, nasales, dentaires, à des névralgies faciales ou encore à des migraines intenses. D'où des retards de diagnostic fréquents, en moyenne de 10 à 15 ans.

Comment se caractérise une crise d'algie vasculaire de la face ?

Les crises durent en moyenne une heure et demie, soit de 15 minutes à 2-3 heures environ.
Contrairement à la migraine classique où la douleur monte progressivement en intensité, dans l'algie, elle atteint son paroxysme très rapidement, en quelques minutes seulement. De plus, l'intensité est particulièrement élevée, "atroce", comme la décrivent les patients.
La douleur se situe toujours d'un seul côté et toujours du même côté d'une crise à l'autre. Elle est souvent centrée sur un œil, mais peut aussi se diffuser sur la moitié du visage et descendre dans le cou, voire l'épaule.
Contrairement à la migraine, l'algie vasculaire de la face n'est généralement pas associée à des nausées ni à des vomissements.
En revanche, l'œil devient rouge, larmoyant et la pupille est rétrécie. La narine située du même côté que la douleur peut être bouchée ou inversement couler.
A la différence de la migraine, l'algie vasculaire de la faces'accompagne souvent d'un état d'agitation.

La répétition des crises dans l'algie vasculaire faciale

L'autre principale caractéristique de l'algie vasculaire de la face, par rapport à la migraine, est la répétition très fréquente des crises et leur régularité surprenante.

Elles se manifestent quotidiennement au rythme de 2 à 3 crises par 24 heures, à heures fixes et fréquemment durant la nuit (par exemple à 2 heures du matin et à 14 heures) durant des périodes allant de 2 à 8 semaines. Ces périodes de crises sont entrecoupées de périodes d'accalmie de quelques mois à plusieurs années.

Là aussi, les périodes sont souvent rythmées avec un caractère saisonnier, comme par exemple une période de crises au printemps et une autre à l'automne.

Sans période de rémission, on parle d'algie vasculaire faciale chronique. Mais même sans être chronique, les répercussions sont considérables dans la vie quotidienne, sociale, familiale et professionnelle.

Quels sont les traitements de l'algie vasculaire de la face ?

Les traitements ne permettent pas de guérir définitivement mais apportent un soulagement important. A ce jour, les causes de cette maladie mystérieuse restent inconnues.

Comme pour la migraine, il existe des traitements de la crise et des traitements de fond visant à diminuer la fréquence des crises.

Les premiers reposent sur le sumatriptan injectable (Imiject®), médicament d'exception qui nécessite une ordonnance spéciale et sur l'oxygénothérapie au masque qui implique d'installer chez soi une bouteille d'oxygène, mais qui est très utile lorsque les crises quotidiennes sont très fréquentes.

Les seconds reposent sur le vérapamil (Isoptine®), mais aussi l'indométacine (Indocid®), les corticoïdes et le lithium (Téralithe®) en cas d'algie vasculaire de la face chronique.