Dépression liée au stress : une histoire de neurones et de récepteurs
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Dépression liée au stress : une histoire de neurones et de récepteurs
Dépression liée au stress : une histoire de neurones et de récepteurs
Des souris dépourvues des récepteurs à la corticostérone, l’hormone du stress, dans certains neurones se sont montrées bien meilleures pour lutter contre la dépression. Cette découverte constitue une piste intéressante pour développer de nouveaux médicaments contre les troubles de l’humeur.
Chez les vertébrés, le stress déclenche une libération rapide d'hormones glucocorticoïdes, la corticostérone chez les rongeurs ou le cortisol chez l'Homme. Cette hormone modifie l'expression de nombreux gènes de façon à ce que l'individu puisse répondre au mieux à la cause du stress. Cependant, un stress chronique ou excessif peut conduire à la dépression, à l'anxiété et à des troubles du comportement social. Comprendre les mécanismes impliqués est un enjeu important pour le traitement des maladies psychiatriques liées au stress.
Les chercheurs soupçonnaient déjà que l'apparition de symptômes dépressifs causés par le stress mettait en jeu aussi bien l'hormone du stress que les neurones à dopamine, libérant ce neurotransmetteur central dans le contrôle de l'humeur. Pour mieux comprendre cette imbrication, des scientifiques du CNRS, de l’Inserm et de l’UPMC ont soumis un groupe de souris à des attaques répétées par des congénères plus forts et agressifs. Leurs conclusions sont publiées dans Science.
Pas de récepteur à la corticostérone, moins de stress
Résultat : au bout d'une dizaine de jours, les souris présentaient des signes d'anxiété et une forte aversion sociale. En effet, devant un congénère nouveau, les rongeurs agressés préféraient éviter tout contact. Cette aversion sociale est considérée comme un marqueur de la dépression.
Les chercheurs ont reproduit l'expérience, mais cette fois avec diverses lignées de souris chez lesquelles le récepteur de la corticostérone était absent dans certaines populations de neurones. Ils ont ainsi découvert que les souris dépourvues de ce récepteur dans les neurones sensibles à la dopamine ne développaient pas d'aversion sociale. Bien qu'anxieuses à la suite d’attaques répétées, elles ne fuyaient pas pour autant le contact avec leurs congénères. Ces rongeurs étaient donc plus résilients, c'est-à-dire plus résistants au stress, que les souris « sauvages ».
La dépression implique les neurones sensibles à la dopamine
En réponse à une agression, on observe toujours une libération de dopamine. Or, les scientifiques ont remarqué que chez les souris dépourvues du récepteur de la corticostérone dans les neurones sensibles à la dopamine, cette libération était fortement diminuée. Chez une souris normale, ces cellules nerveuses particulières contrôlent donc, par un mécanisme de rétrocontrôle, la libération du neurotransmetteur.
Pour montrer que ce relargage de dopamine cause le développement de l'aversion sociale, les chercheurs ont bloqué l'activité des neurones producteurs de dopamine. Ainsi, chez les souris agressées, l'intérêt pour leurs congénères était restauré. L'activité dopaminergique est donc cruciale pour l'apparition d'une aversion sociale.
Cette étude montre le rôle important de l'hormone de stress dans l'apparition d'une aversion sociale induite par des traumatismes répétés. Plus généralement, elle dévoile en partie les mécanismes neurobiologiques et la cascade de réactions qui sous-tendent l'apparition de dépression. Ces résultats pourraient mener à de nouvelles pistes thérapeutiques pour traiter la dépression en révélant des cibles alternatives pour des médicaments, notamment au niveau du système dopaminergique.
**Source : CNRS
nour elhouda-
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