FORUM MÉDICAL ALGÉRIEN
Would you like to react to this message? Create an account in a few clicks or log in to continue.

Traiter Alzheimer en réparant le « camion-poubelle » du cerveau ?

Go down

Traiter Alzheimer en réparant le « camion-poubelle » du cerveau ? Empty Traiter Alzheimer en réparant le « camion-poubelle » du cerveau ?

Post by nour elhouda Thu 11 Jul - 20:46


Traiter Alzheimer en réparant le « camion-poubelle » du cerveau ?


Le système d’élimination des déchets du cerveau est encore très mal connu. Certains scientifiques pensent que de nombreuses maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson, caractérisées par une accumulation anormale de protéines, seraient dues à une défaillance du « camion-poubelle » du cerveau.

Le cerveau est bel et bien un organe à part. Étant donné son rôle de chef d’orchestre, il bénéficie d’un traitement de faveur de la part de l’organisme. À la différence des autres régions du corps, le sang ne peut l’atteindre directement : il est filtré par la barrière hémato-encéphalique, sorte de douves d’une forteresse voulue imprenable, qui détermine quelles molécules peuvent entrer ou sortir. L’objectif étant d’éviter d’ouvrir les portes à des intrus néfastes qui détruiraient la structure de l’intérieur, tels des toxines, virus ou bactéries.

Mais ce filtre implique d’autres conséquences. En effet, toutes les cellules vivantes produisent des déchets, celles du cerveau ne faisant pas exception. À l’échelle de l’organisme, les éléments encombrants et inutiles rejoignent le système lymphatique, ensemble de canaux occupés par un liquide, pour rejoindre le foie, où ils seront découpés en petits morceaux. Cependant, ce système lymphatique ne s’étend pas jusqu’au cerveau. La question de l’élimination des déchets de notre ordinateur central est longtemps demeurée en suspens.

L’une des hypothèses avance que les molécules les plus grandes, celles trop imposantes pour passer la barrière hémato-encéphalique sont recyclées par les cellules cérébrales. Cette théorie a cependant été mise à mal en août dernier, dans un article publié dans Science Translational Medicine. Les auteurs y décrivaient pour la première fois un réseau complexe d’évacuation des déchets, qu’ils ont appelé système « glymphatique », qui permet de « laver le cerveau ».

Un camion-poubelle dans le cerveau

Si ce système n’a pas été explicité plus tôt, c’est parce qu’il ne se repère pas lors des prélèvements de tissu cérébral. Pourtant, grâce à une technique d’imagerie sophistiquée, la microscopie biphotonique, ces scientifiques de l’université de Rochester (États-Unis) ont montré dans le cerveau de souris le fonctionnement du réseau d’élimination des déchets.

Le cerveau est entouré de méninges protectrices, parmi lesquelles on trouve une couche appelée arachnoïde. C’est à ce niveau que coule le liquide céphalorachidien (LCR, aussi appelé fluide cérébrospinal). Ces scientifiques ont monté que le LCR circule dans les espaces entre les vaisseaux sanguins et les cellules cérébrales. Ces tuyaux sont sous le contrôle des cellules gliales (d’où le « g » de glymphatique), plus précisément des astrocytes.

Dans ces tubes, le LCR circule vite et récupère les protéines, les débris cellulaires, et autres molécules à jeter à la poubelle. Ceux-ci sont finalement éliminés par des canaux appelés aquaporines, puis s’ensuivent les étapes classiques de dégradation avant élimination.

Améliorer l’efficacité des éboueurs du cerveau contre Alzheimer ?

Désormais, l’un de ces chercheurs, Maiken Nedergaard, publie dans Science un article sur les perspectives à venir si l’on poursuit les recherches dans cette voie. Selon lui, un ralentissement du système glymphatique avec l’âge pourrait expliquer bon nombre de maladies neurodégénératives, les deux principales étant Alzheimer ou Parkinson.

En effet, ces deux désordres neurologiques, au même titre que d’autres, se caractérisent par l’accumulation anormale de protéines dans ou à la surface de neurones. Dans le cas d’Alzheimer, il s’agit des bêta-amyloïdes et de la protéine Tau, et pour Parkinson, c’est l’alpha-synucléine. Le scientifique souligne donc l’intérêt de trouver un moyen d’améliorer le système d’élimination des déchets chez les personnes atteintes par ces troubles pour les soigner.

Cette piste est complètement nouvelle et demande encore à être creusée, avant de déterminer comment l’exploiter efficacement. Elle ouvre la voie à une autre façon de prendre en charge des maladies neurodégénératives, alors qu’aujourd’hui les traitements proposés ne permettent pas de les soigner. Or, ces troubles sont amenés à augmenter en nombre dans les décennies à venir du fait du vieillissement de la population. Comme quoi, même ce qui est à jeter à la poubelle dans le corps humain est à prendre en compte...

**Source:

Le 03/07/2013 à 17:29 - Par Janlou Chaput, Futura-Sciences
nour elhouda
nour elhouda


Medaille2
Female
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 7140
Points : 7928
Date d'inscription : 2011-12-27
Réputation : 79
Localisation : Algérie
Niveau d'avertissement : aucun  avertissement

Back to top Go down

Back to top

- Similar topics

 
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum