Une premiere medicale:Arrêt de l’imatinib dans la LMC après réponse moléculaire complète : toutes les cellules leucémiques ont-elles été éradiquées ?
2 posters
Page 1 of 1
Une premiere medicale:Arrêt de l’imatinib dans la LMC après réponse moléculaire complète : toutes les cellules leucémiques ont-elles été éradiquées ?
Arrêt de l’imatinib dans la LMC après réponse moléculaire complète : toutes les cellules leucémiques ont-elles été éradiquées ?
Publié le 21/12/2010
Après la France et l’essai STIM, l’Australie mène son essai d’arrêt de l’imatinib chez les patients atteints de leucémie myéloïde chronique en réponse moléculaire complète stable depuis au moins 2 ans. Actuellement, 18 patients sont inclus et le seuil de réponse moléculaire complète y est défini avec une RQ-PCR de sensibilité de 4,5 log.
Avec un recul médian de 2 ans (12-41), 7 patients demeurent en maladie résiduelle en permanence indétectable sans traitement.
Un des axes de recherche du groupe australien pour tenter de déterminer les facteurs prédictifs de rechute moléculaire, consiste en l’amélioration de la sensibilité des techniques de détection de la maladie résiduelle. Ce groupe a donc développé une technique unique à chaque patient, extrêmement sensible, qui consiste à quantifier l’ADN réarrangé de BCR-ABL, gagnant ainsi 1,5 log en sensibilité par rapport aux techniques de RQ-PCR actuelles. Leurs résultats, appliqués aux patients inclus dans leur essai d’arrêt de traitement nous interpellent. En effet, lors de l’arrêt de l’imatinib et alors que les transcrits BCR-ABL sont indétectables, l’ADN de BCR-ABL est détectable chez 13/17 patients testés. Le problème est que ce test ne permet pas de discriminer avec précision les rechutes moléculaires (réapparition des transcrits BCR-ABL) puisque la valeur prédictive positive n’est que de 62 % et la valeur prédictive négative est de 75 %. Chez les patients en rechute moléculaire, l’ADN de BCR-ABL est détectable la plupart du temps après arrêt du traitement. Mais chez les 7 patients qui demeurent en réponse moléculaire complète stable sans imatinib, l’ADN de BCR-ABL est aussi régulièrement détecté chez 6 d’entre eux.
Quel est le sens de tout cela ? Est-ce qu’il persiste, chez tous les patients en réponse moléculaire complète stable sous imatinib, des cellules leucémiques dont la nature ou les propriétés quant à leurs capacité à ré-initier la maladie diffèrent ? Si cette hypothèse est juste, la nature des cellules résiduelles est-elle la seule en cause ou l’environnement (médullaire, immunologique) est-il déterminant ? Ces résultats bien qu’en apparence décevants n’en sont pas moins majeurs, car
1) ils donnent des axes de recherche pour atteindre la voie de la guérison dans la LMC
2) ils signifient qu’en pratique, augmenter le seuil de détection de maladie résiduelle n’est peut être pas utile en routine.
Augmenter le seuil impliquerait en effet une redéfinition de la réponse moléculaire complète, une diminution probable de la proportion de patients classés en réponse moléculaire complète et une paralysie des essais d’arrêt de traitement 3) ils suggèrent que guérison et éradication de la dernière cellule leucémique sont peut être 2 notions différentes.
Dr Delphine Rea
Publié le 21/12/2010
Après la France et l’essai STIM, l’Australie mène son essai d’arrêt de l’imatinib chez les patients atteints de leucémie myéloïde chronique en réponse moléculaire complète stable depuis au moins 2 ans. Actuellement, 18 patients sont inclus et le seuil de réponse moléculaire complète y est défini avec une RQ-PCR de sensibilité de 4,5 log.
Avec un recul médian de 2 ans (12-41), 7 patients demeurent en maladie résiduelle en permanence indétectable sans traitement.
Un des axes de recherche du groupe australien pour tenter de déterminer les facteurs prédictifs de rechute moléculaire, consiste en l’amélioration de la sensibilité des techniques de détection de la maladie résiduelle. Ce groupe a donc développé une technique unique à chaque patient, extrêmement sensible, qui consiste à quantifier l’ADN réarrangé de BCR-ABL, gagnant ainsi 1,5 log en sensibilité par rapport aux techniques de RQ-PCR actuelles. Leurs résultats, appliqués aux patients inclus dans leur essai d’arrêt de traitement nous interpellent. En effet, lors de l’arrêt de l’imatinib et alors que les transcrits BCR-ABL sont indétectables, l’ADN de BCR-ABL est détectable chez 13/17 patients testés. Le problème est que ce test ne permet pas de discriminer avec précision les rechutes moléculaires (réapparition des transcrits BCR-ABL) puisque la valeur prédictive positive n’est que de 62 % et la valeur prédictive négative est de 75 %. Chez les patients en rechute moléculaire, l’ADN de BCR-ABL est détectable la plupart du temps après arrêt du traitement. Mais chez les 7 patients qui demeurent en réponse moléculaire complète stable sans imatinib, l’ADN de BCR-ABL est aussi régulièrement détecté chez 6 d’entre eux.
Quel est le sens de tout cela ? Est-ce qu’il persiste, chez tous les patients en réponse moléculaire complète stable sous imatinib, des cellules leucémiques dont la nature ou les propriétés quant à leurs capacité à ré-initier la maladie diffèrent ? Si cette hypothèse est juste, la nature des cellules résiduelles est-elle la seule en cause ou l’environnement (médullaire, immunologique) est-il déterminant ? Ces résultats bien qu’en apparence décevants n’en sont pas moins majeurs, car
1) ils donnent des axes de recherche pour atteindre la voie de la guérison dans la LMC
2) ils signifient qu’en pratique, augmenter le seuil de détection de maladie résiduelle n’est peut être pas utile en routine.
Augmenter le seuil impliquerait en effet une redéfinition de la réponse moléculaire complète, une diminution probable de la proportion de patients classés en réponse moléculaire complète et une paralysie des essais d’arrêt de traitement 3) ils suggèrent que guérison et éradication de la dernière cellule leucémique sont peut être 2 notions différentes.
Dr Delphine Rea
tedles-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 1596
Points : 2941
Date d'inscription : 2010-10-16
Réputation : 43
Age : 103
Localisation : mostaganem
Niveau d'avertissement :
Re: Une premiere medicale:Arrêt de l’imatinib dans la LMC après réponse moléculaire complète : toutes les cellules leucémiques ont-elles été éradiquées ?
Merci pour le partage .
nour elhouda-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 7140
Points : 7928
Date d'inscription : 2011-12-27
Réputation : 79
Localisation : Algérie
Niveau d'avertissement :
Similar topics
» Combien de kilos après l'arrêt du tabac ?
» Un homme revient a la vie apres un arret cerdiaque de 96 minutes
» Dix ans après l’arrêt de la gymnastique, l’effet sur la masse osseuse persiste
» Glossaire de Génétique Médicale et Moléculaire
» role du medecin généraliste dans l'arret du tabac
» Un homme revient a la vie apres un arret cerdiaque de 96 minutes
» Dix ans après l’arrêt de la gymnastique, l’effet sur la masse osseuse persiste
» Glossaire de Génétique Médicale et Moléculaire
» role du medecin généraliste dans l'arret du tabac
Page 1 of 1
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum