la majorité des professionnels juge Internet mauvais pour la santé…de leur relation avec leurs patients

la majorité des professionnels juge Internet mauvais pour la santé…de leur relation avec leurs patients
Publié le 21/01/2011

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Paris, le vendredi 21 janvier 2011 – Les praticiens Belges semblent avoir choisi de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Plutôt que de jeter sur Internet un regard uniquement méfiant, préférant faire de cet outil révolutionnaire un atout plutôt qu’un épouvantail, le Syndicat scientifique de médecine générale (SSMG) de Belgique, a lancé cette semaine un portail internet dédié au grand public. Baptisé « Mongeneraliste.be », cette plateforme qui propose des informations sur la santé validées par des médecins et des journalistes scientifiques se veut le témoignage des changements majeurs qu’ont connu ces dernières années les liens entre le praticien et son malade. « La relation entre patient et médecin de famille a considérablement évolué. D’une forme de paternalisme, nous sommes arrivés, à notre époque, à un partenariat entre patient et médecin. Et ce site doit justement constituer un trait d’union entre le patient et le médecin », a expliqué le docteur Marco Schetgen au micro de RTL Belgique.
Les Français pas mordus du web

En France, aucun syndicat de médecins ne paraît tenté par une initiative similaire. La tendance serait bien plus à la fustigation d’internet et aux fariboles que les patients y découvriraient plutôt qu’à l’ouverture d’un site sérieux dédié à la santé qui pourrait affaiblir l’influence de portails moins rigoureux. Peut-être faut-il voir dans ce manque d’enthousiasme pour une information médicale portée sur le web la conséquence de l’attitude des Français ? Ces derniers seraient en effet selon une récente enquête internationale menée dans 12 pays par Ipsos MORI bien moins enclins que les habitants d’autres états à surfer sur la toile pour dénicher des renseignements sur la santé. Ainsi, on y apprenait que 59 % des Français utilisent aujourd’hui internet afin d’obtenir des informations sur la santé, quand cette proportion atteint 96 % des Russes, 92 % des Chinois, 90 % des Indiens et 89 % des Mexicains !

Internet laisse rarement indifférent

Si les internautes Français semblent donc plutôt moins enclins que d’autres s’informer sur la santé grâce à Internet, cette habitude est suffisamment répandue pour qu’elle interfère avec les relations médecins/malades. C’est ce que nous enseigne le sondage réalisé sur notre site du 5 au 19 janvier : 55 % des professionnels de santé considèrent que la consultation d’Internet par leurs patients a une influence négative sur leurs relations médecin/malade. Si la majorité de nos lecteurs semble donc déplorer les méfaits du web, on compte cependant 36 % de lecteurs estimant que son impact se révèle positif. Par ailleurs, il apparaît que la consultation d’internet est rarement dénuée d’effet : 6 % seulement des professionnels ayant répondu à notre enquête jugent que le recours à Internet par leurs malades ne joue pas sur leurs liens avec eux.
Les praticiens français ne boudent pas le web pour eux-mêmes

Cependant malgré ces résultats, les praticiens ne doivent pas être frontalement hostile à l’utilisation d’Internet par leurs patients mais sont sans doute plus certainement échaudés par la qualité des informations qu’on y trouve (en particulier sur les forums). Les médecins seraient d’ailleurs mal avisés de déconseiller l’usage du web à leurs patients pour s’informer sur la santé. En effet, toutes les enquêtes récentes montrent qu’Internet est le premier ou le second moyen d’information scientifique des praticiens.


Aurélie Haroche


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