Exclusif : entre liberté de prescription des actes et impératifs économiques, les professionnels hésitent

by **tedles** Sat 5 Feb - 1:12

Paris, le vendredi 4 février 2011 – A l’heure de préparer nos futurs sondages, il nous arrive souvent de tenter des prédictions quant à leurs résultats. Nos pressentiments sont rarement démentis. Notre dernière enquête en date semble cependant faire exception à cette règle.
La chasse aux actes médicaux superflus

Pourtant, le projet de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui a inspiré notre question est loin de susciter un enthousiasme débordant. A la mi décembre, s’appuyant sur les conclusions d’un rapport du professeur René Mornex, la FHF se lançait dans une âpre bataille visant les actes médicaux qualifiés d’inutiles. Plusieurs exemples étaient donnés pour permettre de mieux circonscrire le champ d’action : les radiographies le plus souvent sans intérêt face à des traumatismes crâniens sans manifestation clinique de complication, les taux de césarienne variant parfois inexplicablement d’un établissement à l’autre ou encore les dépistages du cancer de la prostate trop systématiques. La suppression de l’ensemble de ces actes superflus représenterait, selon la FHF, une économie considérable pour l’assurance maladie. Aussi, pour modifier des habitudes depuis trop longtemps ancrées, la FHF proposait une série de pistes. Elle suggérait par exemple que la formation des jeunes médecins ne soit plus centrée sur la recherche de l’exceptionnel, que la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) publie des statistiques permettant à chaque établissement d’avoir une vue plus précise de ses pratiques (voire de ses dérives) ou encore que des médecins conseils alertent les praticiens semblant méconnaître les règles de bonne pratique. Gérard Vincent, délégué de la FHF, n’hésita pas pour sa part à aller plus loin en déclarant : « Il faut rendre les bonnes pratiques opposables ».

Sondage réalisé sur Jim du 20 janvier au 3 février 2011
auprès de 420 professionnels de santé inscrits au site
Quid du doute ?

L’idée ne nous semblait pas devoir séduire les professionnels de santé en raison notamment de son caractère peu pragmatique. D’une part, les recommandations aussi exhaustives soient-elles ne peuvent pas toujours prévoir l’ensemble des cas de figure. Surtout, elles ne peuvent tenir compte des aléas que réserve la relation médecin/malade : que faire par exemple face à des patients souhaitant pouvoir être rassurés grâce à un nouvel examen ? La pratique médicale est par ailleurs un processus intellectuel (et humain) complexe où le doute (voire l’instinct) est parfois un meilleur professeur que l’application stricte des recommandations.
Une très courte majorité d’opposants

Pourtant, contrairement à ce notre rédaction supputait, cette idée n’a pas été frontalement rejetée. Interrogée sur notre site du 20 janvier au 2 février, une très courte majorité de professionnels de santé (49 %) s’est déclarée défavorable à la subordination du remboursement des actes médicaux au respect des « bonnes pratiques », tandis que 47 % ont manifesté leur adhésion à un tel projet et que 4 % s’interrogeant sans doute des conditions de mise en œuvre d’un tel dispositif ne se sont pas prononcés.
Des résultats très serrés qui pourront conforter à la fois les défenseurs de la liberté de prescription des praticiens et ceux qui souhaitent mettre en œuvre une telle réforme drastique au nom d’impératifs économiques.
Un débat à suivre de près…

Aurélie Haroche

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by **ange22** Sat 5 Feb - 1:43

je voi que la crise économique a touché aussi le domaine de la santé!
le médecin restera le maitre de sa préscription et de ce que jugera utile pour son patient ou pas ..
débat à suivre....

by **nour elhouda** Tue 6 Nov - 3:10

Merci pour le partage Smile

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