Quand les médecines alternatives tuent
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Quand les médecines alternatives tuent
Trop de patients croient encore que ce qui est naturel est forcément bon et, si l’on parle beaucoup des effets indésirables des médicaments allopathiques, ceux des compléments alimentaires et des médecines alternatives sont encore très méconnus. Les déclarations spontanées sont rares, et la confidentialité ou le caractère parfois dissimulé des prescriptions n’incitent pas à la déclaration d’un effet secondaire. Les notices ne sont pas forcément explicites et les patients eux-mêmes ne savent pas toujours précisément ce qu’ils prennent et de ce fait, la mise relation en d’un évènement clinique avec la prise d’un complément alimentaire ou à une thérapie alternative n’est pas simple.
Une initiative intéressante a mis à contribution les pédiatres de l’Unité de surveillance pédiatrique australienne pendant 3 ans. Ils étaient incités à reporter les évènements indésirables qui leur paraissaient pouvoir être rattachés à la prise d’un complément alimentaire ou au recours à une médecine alternative.
Au total, 46 signalements d’effets indésirables en rapport avec ces pratiques ont été colligés, dont 39 parfaitement documentés, allant de la simple constipation après un abus de valériane ou de camomille, à des évènements plus graves tels hémorragies, fermeture prématurée du canal artériel (infusion de feuilles de framboises), hépatite aiguë, voire décès. Au total 25 sur les 39 cas rapportés ont été classés comme sévères, mettant en jeu la vie du patient, ou fatals. Quatre décès sont en effet à déplorer.
Il est possible de catégoriser les évènements signalés en deux groupes : les uns sont directement en lien avec un traitement ou la prise d’un complément, type allergies et surdosages, les autres sont la conséquence de l’interruption d’un traitement conventionnel en faveur d’une thérapie alternative.
Les 4 décès, survenus chez des enfants, sont de ce deuxième type. L’un des enfants était épileptique, et plusieurs thérapies alternatives avaient été tentées pour remplacer le traitement anticonvulsivant qui était jugé comporter trop de risques d’effets secondaires. Un autre enfant décédait à la suite du remplacement de ses anticoagulants, prescrits pour une embolie pulmonaire, par des compléments alimentaires. Les deux autres enfants décédaient de malnutrition compliquée de choc septique, à la suite de restrictions alimentaires pour traiter pour l’un de l’eczéma, pour l’autre une « congestion ».
Les auteurs veulent attirer l’attention sur le fait que les sujets les plus à risque semblent les enfants porteurs d’une maladie chronique et ceux à qui sont appliqués des restrictions alimentaires à titre de « traitement ». Ajoutons que les femmes enceintes, généralement informées des dangers potentiels des traitements conventionnels, doivent aussi être mises en garde contre ceux des traitements alternatifs ou des compléments alimentaires. En attendant un encadrement plus rigoureux et une standardisation des pratiques des différentes disciplines de la médecine alternative.
Dr Roseline Péluchon
tedles-
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Re: Quand les médecines alternatives tuent
Merci pour le partage .
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