Il faut faire marcher les arthrosiques !
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Il faut faire marcher les arthrosiques !
Si la morbidité liée aux maladies rhumatologiques chroniques est bien documentée, il existe peu de données précises sur la mortalité qui leur est associée. La polyarthrite rhumatoïde paraît corrélée à une augmentation de la mortalité selon un ratio de 1,3 à 3, mais en ce qui concerne l’arthrose, pourtant la plus courante des pathologies articulaires, les données s’avèrent peu fournies.
Une étude réalisée sur une cohorte de patients de médecine générale du sud- ouest de l’Angleterre apporte des informations intéressantes. Un total de 1 163 patients, présentant une arthrose de la hanche ou du genou confirmée radiologiquement, ont été suivis pendant 14 ans.
A la fin du suivi, 438 patients étaient décédés, soit 38 % de la cohorte. Ce chiffre révèle un excès de mortalité de plus de 50 % par rapport à la population générale (standardised mortality ratio 1,55, IC 95 % CI 1,41 à 1,70). L’excès de mortalité est directement associé plus particulièrement aux causes cardiovasculaires (SMR 1,71, 1,49 à 1,98) et à la démence (SMR 1,99, 1,22 à 3,25). Certains antécédents peuvent être considérés comme des facteurs de risque d’augmentation de la mortalité : diabète, maladies cardiovasculaires, et cancers. L’utilisation d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’obésité ou un antécédent d’intervention de prothèse articulaire n’en font pas partie, contrairement à ce que des travaux antérieurs avaient montré.
L’impotence fonctionnelle à la marche paraît toutefois être l’élément ayant le lien le plus étroit avec l’excès de mortalité, les patients présentant l’impotence fonctionnelle la plus importante sont ceux qui décèdent le plus tôt (p < 0,001) et le plus souvent de cause cardiovasculaire. Les auteurs avancent trois explications possibles. La première est que la réduction d’activité pourrait diminuer la protection contre les pathologies cardiovasculaires. La seconde hypothèse penche pour la théorie de l’inflammation avec augmentation des concentrations circulantes des cytokines inflammatoires. Enfin les auteurs n’écartent pas l’hypothèse de la responsabilité des anti-inflammatoires non stéroïdiens, démontrée dans d’autres études, un biais de notification ou des changements de traitement au cours de l’étude ne pouvant être exclus.
Mais au-delà des explications, cette étude a des implications pratiques et devrait inciter les praticiens à être particulièrement vigilants sur la maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires des patients arthrosiques, notamment en cas d’impotence fonctionnelle. Les auteurs vont jusqu’à suggérer de leur accorder la même attention que pour les patients atteints de goutte. Ils insistent pour que toute intervention sur les patients arthrosiques ait comme objectif de leur assurer un niveau d’activité suffisant pour la prévention du risque cardiovasculaire, et prônent une « approche agressive » pour assurer une reprise d’activité physique, en agissant sur tous les facteurs, notamment la douleur et la dépression.
Dr Roseline Péluchon
Une étude réalisée sur une cohorte de patients de médecine générale du sud- ouest de l’Angleterre apporte des informations intéressantes. Un total de 1 163 patients, présentant une arthrose de la hanche ou du genou confirmée radiologiquement, ont été suivis pendant 14 ans.
A la fin du suivi, 438 patients étaient décédés, soit 38 % de la cohorte. Ce chiffre révèle un excès de mortalité de plus de 50 % par rapport à la population générale (standardised mortality ratio 1,55, IC 95 % CI 1,41 à 1,70). L’excès de mortalité est directement associé plus particulièrement aux causes cardiovasculaires (SMR 1,71, 1,49 à 1,98) et à la démence (SMR 1,99, 1,22 à 3,25). Certains antécédents peuvent être considérés comme des facteurs de risque d’augmentation de la mortalité : diabète, maladies cardiovasculaires, et cancers. L’utilisation d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, l’obésité ou un antécédent d’intervention de prothèse articulaire n’en font pas partie, contrairement à ce que des travaux antérieurs avaient montré.
L’impotence fonctionnelle à la marche paraît toutefois être l’élément ayant le lien le plus étroit avec l’excès de mortalité, les patients présentant l’impotence fonctionnelle la plus importante sont ceux qui décèdent le plus tôt (p < 0,001) et le plus souvent de cause cardiovasculaire. Les auteurs avancent trois explications possibles. La première est que la réduction d’activité pourrait diminuer la protection contre les pathologies cardiovasculaires. La seconde hypothèse penche pour la théorie de l’inflammation avec augmentation des concentrations circulantes des cytokines inflammatoires. Enfin les auteurs n’écartent pas l’hypothèse de la responsabilité des anti-inflammatoires non stéroïdiens, démontrée dans d’autres études, un biais de notification ou des changements de traitement au cours de l’étude ne pouvant être exclus.
Mais au-delà des explications, cette étude a des implications pratiques et devrait inciter les praticiens à être particulièrement vigilants sur la maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires des patients arthrosiques, notamment en cas d’impotence fonctionnelle. Les auteurs vont jusqu’à suggérer de leur accorder la même attention que pour les patients atteints de goutte. Ils insistent pour que toute intervention sur les patients arthrosiques ait comme objectif de leur assurer un niveau d’activité suffisant pour la prévention du risque cardiovasculaire, et prônent une « approche agressive » pour assurer une reprise d’activité physique, en agissant sur tous les facteurs, notamment la douleur et la dépression.
Dr Roseline Péluchon
tedles-
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Re: Il faut faire marcher les arthrosiques !
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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