Risque d’infection du site opératoire dans la chirurgie colorectale chez le diabétique
2 posters
Page 1 of 1
Risque d’infection du site opératoire dans la chirurgie colorectale chez le diabétique
Les infections du site opératoire (ISO) retardent la cicatrisation, prolongent le séjour hospitalier, menacent d’éventrations ultérieures et d’autres maladies nosocomiales, et…coûtent cher.
La chirurgie colorectale, portant sur un organe contaminé, y est particulièrement exposée. Parmi les facteurs de risque étudiés (obésité, prise de stéroïdes, etc.) le diabète et un médiocre équilibre glycémique postopératoire ont une responsabilité propre.
Les auteurs ont repris les dossiers de toutes leurs résections colorectales chez des diabétiques entre 2000 et 2009.
On a défini comme ISO toute apparition dans les 30 jours postopératoires de pus dans les drains, ou au niveau de la cicatrice (avec rougeur, œdème, douleur, et nécessitant une mise à plat). Il a été tenu compte de 3 chiffres de glycémie : G1 (taux 6 h après l’intervention), G2 et G3 (moyenne des glycémies des 48 premières heures et des 48 suivantes), G2 incluant évidemment G1.
Sur les 183 diabétiques ayant subi une colectomie segmentaire ou totale, une résection antérieure ou une amputation du rectum, et ayant eu un suivi de leur glycémie, 28 (15 %) ont présenté une ISO.
Les malades infectés se sont avérés ne pas être différents des non-infectés en termes d’âge, sexe, diagnostic (cancer, diverticulite, maladies inflammatoires, colostomie antérieure), et le type de traitement antérieur du diabète (régime, antidiabétiques oraux, insuline) n’influe pas non plus sur la survenue d’ISO. L’abord par voie cœlioscopique ou ouverte, la préparation colique ou la non-préparation, l’utilisation de stéroïdes, le recours aux transfusions, l’intervention élective ou en urgence, le type de fermeture pariétale (plan sous-cutané ou non) ne semblent pas davantage avoir d’impact sur le risque d’ISO.
En revanche, chez les 28 infectés et les 155 non infectés, le taux de la glycémie postopératoire est très différent, surtout en G1, mais aussi en G2-G3. Ainsi la glycémie dans les 6 premières heures est-elle en moyenne à 2,11g/l chez les malades qui vont développer une ISO, vs 1,8g/l chez ceux qui n’en auront point. La différence est encore significative à J2 et J4. Deux autres facteurs de risque apparaissent encore en analyse multivariée : la prescription d’antibiotiques pendant plus de 24 h et le drainage.
On peut donc recommander l’abstention de drains, la prescription d’antibiotiques en « flash », et un étroit contrôle de la glycémie postopératoire pour réduire le taux d’infections pariétales.
Dr Jean-Fred Warlin
Sehgal R et coll. : Risk factors for surgical site infections after colorectal resection in diabetic patients. J Am Coll Surg., 2011; 212: 29-34.
La chirurgie colorectale, portant sur un organe contaminé, y est particulièrement exposée. Parmi les facteurs de risque étudiés (obésité, prise de stéroïdes, etc.) le diabète et un médiocre équilibre glycémique postopératoire ont une responsabilité propre.
Les auteurs ont repris les dossiers de toutes leurs résections colorectales chez des diabétiques entre 2000 et 2009.
On a défini comme ISO toute apparition dans les 30 jours postopératoires de pus dans les drains, ou au niveau de la cicatrice (avec rougeur, œdème, douleur, et nécessitant une mise à plat). Il a été tenu compte de 3 chiffres de glycémie : G1 (taux 6 h après l’intervention), G2 et G3 (moyenne des glycémies des 48 premières heures et des 48 suivantes), G2 incluant évidemment G1.
Sur les 183 diabétiques ayant subi une colectomie segmentaire ou totale, une résection antérieure ou une amputation du rectum, et ayant eu un suivi de leur glycémie, 28 (15 %) ont présenté une ISO.
Les malades infectés se sont avérés ne pas être différents des non-infectés en termes d’âge, sexe, diagnostic (cancer, diverticulite, maladies inflammatoires, colostomie antérieure), et le type de traitement antérieur du diabète (régime, antidiabétiques oraux, insuline) n’influe pas non plus sur la survenue d’ISO. L’abord par voie cœlioscopique ou ouverte, la préparation colique ou la non-préparation, l’utilisation de stéroïdes, le recours aux transfusions, l’intervention élective ou en urgence, le type de fermeture pariétale (plan sous-cutané ou non) ne semblent pas davantage avoir d’impact sur le risque d’ISO.
En revanche, chez les 28 infectés et les 155 non infectés, le taux de la glycémie postopératoire est très différent, surtout en G1, mais aussi en G2-G3. Ainsi la glycémie dans les 6 premières heures est-elle en moyenne à 2,11g/l chez les malades qui vont développer une ISO, vs 1,8g/l chez ceux qui n’en auront point. La différence est encore significative à J2 et J4. Deux autres facteurs de risque apparaissent encore en analyse multivariée : la prescription d’antibiotiques pendant plus de 24 h et le drainage.
On peut donc recommander l’abstention de drains, la prescription d’antibiotiques en « flash », et un étroit contrôle de la glycémie postopératoire pour réduire le taux d’infections pariétales.
Dr Jean-Fred Warlin
Sehgal R et coll. : Risk factors for surgical site infections after colorectal resection in diabetic patients. J Am Coll Surg., 2011; 212: 29-34.
ismano- V.I.P
-
Filière : Médecine
Niveau : Résident(e)
Messages : 1101
Points : 1736
Date d'inscription : 2010-10-27
Réputation : 14
Localisation : alger
Niveau d'avertissement :
Re: Risque d’infection du site opératoire dans la chirurgie colorectale chez le diabétique
Merci pour le partage .
nour elhouda-
Filière : Médecine
Niveau : Médecin généraliste
Messages : 7140
Points : 7928
Date d'inscription : 2011-12-27
Réputation : 79
Localisation : Algérie
Niveau d'avertissement :
Similar topics
» risque marqué de syndrome coronarien aigu chez le diabétique (flash)
» Traitement de l'HTA chez le diabétique.
» infection génitale chez l'homme
» bandelettes et infection urinaire chez l'enfant
» Les IPP favorisent-ils l’infection chez le cirrhotique hémorragique ?
» Traitement de l'HTA chez le diabétique.
» infection génitale chez l'homme
» bandelettes et infection urinaire chez l'enfant
» Les IPP favorisent-ils l’infection chez le cirrhotique hémorragique ?
Page 1 of 1
Permissions in this forum:
You cannot reply to topics in this forum