FA : les échelles d’évaluation du risque d’AVC sont trop peu fiables
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FA : les échelles d’évaluation du risque d’AVC sont trop peu fiables
Il existe plusieurs outils pour évaluer le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Ils sont recommandés pour les patients présentant une fibrillation auriculaire et notamment pour les plus âgés d’entre eux. Le problème avec ces patients est en effet de décider de l’indication d’un traitement par anti-vitamine K (AVK), et pour évaluer la balance bénéfice-risque du traitement, une appréciation la plus précise possible du risque d’AVC est nécessaire.
Car pour la prévention du risque d’AVC chez ces patients, les AVK ont montré une efficacité supérieure à celle de l’aspirine. Ils réduiraient le risque des 2/3, tandis que l’aspirine le réduirait de seulement 22 %. Mais cette efficacité supérieure est à mettre en balance avec les effets indésirables des AVK, leur coût et la contrainte que représente la nécessité du suivi de l’INR. Autant de raisons justifiant d’utiliser les échelles d’évaluation de risque permettant de trier les patients avant de décider du traitement AVK ou aspirine.
Une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude comparative de 7 échelles d’évaluation de risque. Les 665 patients inclus, âgés de 75 ans et plus, étaient porteurs d’une fibrillation auriculaire et sans traitement. Les auteurs constatent une grande hétérogénéité dans les classifications selon l’échelle utilisée, et seulement 3 scores arrivent à la même classification. Durant le suivi, de 2,2 ans en moyenne, 54 patients (8 %) ont présenté un AVC, 4 (0,6 %) une embolie systémique et 13 (2 %) un AVC transitoire. Le taux le plus élevé d’AVC se retrouve bien parmi les patients classés comme à haut risque, mais l’analyse détaillée permet aux auteurs d’affirmer qu’aucune des échelles n’atteint une performance suffisante, avec une valeur statistique de prédiction du risque allant de 0,55 à 0,62.
Ce manque de fiabilité des scores de risque justifie selon eux une révision de l’attitude des praticiens vis-à-vis de la mise sous AVK des personnes de plus de 75 ans. S’appuyant sur les résultats de travaux antérieurs, ils rappellent que les risques de saignement avec l’aspirine semblent augmenter avec l’âge alors que son efficacité paraît diminuer après 70 ans, modifiant ainsi l’appréciation de la balance bénéfice-risque. Ils préconisent donc, en attendant des outils plus fiables d’évaluation du risque, que tous les patients de plus de 75 ans en fibrillation auriculaire soient considérés comme à haut risque et bénéficient d’un traitement autre que l’aspirine. Soit donc un AVK, puisque les autres anti-coagulants oraux commercialisés en France, le dabigatran et le rivaroxaban n’ont pas cette indication.
Dr Roseline Péluchon
Hobbs FDR et coll. : Performance of stroke risk scores in older people with atrial fibrillation not taking warfarin: comparative cohort study from BAFTA trial.
BMJ 23 juin 2011 ; 342 : d3653 doi : 10.1136/bmj.d3653.
Car pour la prévention du risque d’AVC chez ces patients, les AVK ont montré une efficacité supérieure à celle de l’aspirine. Ils réduiraient le risque des 2/3, tandis que l’aspirine le réduirait de seulement 22 %. Mais cette efficacité supérieure est à mettre en balance avec les effets indésirables des AVK, leur coût et la contrainte que représente la nécessité du suivi de l’INR. Autant de raisons justifiant d’utiliser les échelles d’évaluation de risque permettant de trier les patients avant de décider du traitement AVK ou aspirine.
Une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude comparative de 7 échelles d’évaluation de risque. Les 665 patients inclus, âgés de 75 ans et plus, étaient porteurs d’une fibrillation auriculaire et sans traitement. Les auteurs constatent une grande hétérogénéité dans les classifications selon l’échelle utilisée, et seulement 3 scores arrivent à la même classification. Durant le suivi, de 2,2 ans en moyenne, 54 patients (8 %) ont présenté un AVC, 4 (0,6 %) une embolie systémique et 13 (2 %) un AVC transitoire. Le taux le plus élevé d’AVC se retrouve bien parmi les patients classés comme à haut risque, mais l’analyse détaillée permet aux auteurs d’affirmer qu’aucune des échelles n’atteint une performance suffisante, avec une valeur statistique de prédiction du risque allant de 0,55 à 0,62.
Ce manque de fiabilité des scores de risque justifie selon eux une révision de l’attitude des praticiens vis-à-vis de la mise sous AVK des personnes de plus de 75 ans. S’appuyant sur les résultats de travaux antérieurs, ils rappellent que les risques de saignement avec l’aspirine semblent augmenter avec l’âge alors que son efficacité paraît diminuer après 70 ans, modifiant ainsi l’appréciation de la balance bénéfice-risque. Ils préconisent donc, en attendant des outils plus fiables d’évaluation du risque, que tous les patients de plus de 75 ans en fibrillation auriculaire soient considérés comme à haut risque et bénéficient d’un traitement autre que l’aspirine. Soit donc un AVK, puisque les autres anti-coagulants oraux commercialisés en France, le dabigatran et le rivaroxaban n’ont pas cette indication.
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Re: FA : les échelles d’évaluation du risque d’AVC sont trop peu fiables
Excellent partage,merci .
nour elhouda-
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