Les antipyrétiques chez l'enfant
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Les antipyrétiques chez l'enfant
On parle de fièvre au-dessus de 38°C, chez un enfant n'ayant pas pratiqué d'activité intense, normalement couvert et exposé à une température ambiante tempérée. Sa prise en charge est simple mais demande une vigilance suffisante pour repérer les cas associés à des pathologies potentiellement graves et ceux dans lesquels l'enfant tolère mal la fièvre.
L'examen clinique et paraclinique permet de rechercher des signes d'appel justifiant la réalisation d'examens complémentaires ou d'établir le traitement idiopathique qui accompagne le traitement symptomatique antipyrétique.
Avant l'âge de 6 semaines, la fièvre doit toujours faire orienter l'enfant vers l'hôpital pour une investigation clinique suffisante et ne pas passer à côté d'affections potentiellement graves mais parfois pauci-symptomatiques (infections materno-foetales, infections bactériennes invasives...). Entre 6 semaines et 3 mois, la fièvre bien tolérée ne doit pas inquiéter si des maladies virales bénignes circulent dans l'environnement proche. En revanche, l'enfant doit être orienté vers l'hôpital s'il présente des signes d'infection potentiellement sévère (IPS) : troubles de la vigilance et du comportement, pleurs anormaux ou inconsolables, troubles de l'alimentation, anomalies de l'hémodynamique, pâleur ou cyanose, marbrures, troubles de ventilation respiratoire, déshydratation, distension abdominale, signes d'infection ou de purpura.
La prescription
Les parents doivent être éduqués : une fièvre bien tolérée n'est pas un risque pour l'enfant, même pour des valeurs élevées. En revanche, les parents doivent connaître les signes d'IPS pour demander un avis médical immédiat le cas échéant.
Les recommandations françaises préconisent d'initier le traitement à partir d'une température supérieure à 38,5°C. L'objectif du traitement est essentiellement d'améliorer le confort de l'enfant.
Les médicaments
Le paracétamol est indiqué en première intention mais les AINS peuvent être envisagés lorsque les précautions d'emploi sont respectées et après évaluation du rapport bénéfice-risque.
Le paracétamol présente la meilleure balance bénéfice-risque. La posologie recommandée est de 60 mg/ kg/j toutes les 4 à 6 heures (maximum : 80 mg/kg/j).
L'ibuprofène est le principal AINS indiqué chez l'enfant. Anti-inflammatoire, il peut constituer une alternative intéressante lorsque l'inflammation est gênante ou douloureuse (ex : otite). Il est uniquement indiqué chez les plus de 3 mois, à la posologie de 20-30 mg/kg/j, sans dépasser 30 mg/kg/j. Ses effets indésirables (diarrhées aigues, fasciite nécrosante en cas de VZV) sont essentiellement notifiés chez les enfants de moins de 2 ans. L'aspirine est une autre alternative possible, mais ses effets indésirables (syndrome de Reye) justifie de ne pas le proposer en première intention. La posologie recommandée est de 60 mg/kg/j, en 4 à 6 prises.
Le schéma d'administration
On privilégie toujours les administrations orales, la voie intrarectale étant plutôt réservée aux enfants de plus de 2 ans.
Le schéma en 4 prises doit être respecté durant les premiers jours. Il justifie une prise nocturne qui permet d'hydrater l'enfant.
La prescription alternée de paracétamol et d'AINS n'est plus d'actualité. Cependant, une dose ciblée d'ibuprofène ou d'aspirine est possible lorsque l'enfant reste inconfortable ou douloureux après 24 heures minimum à posologie maximale de paracétamol.
Le risque de convulsion
Les convulsions concernent 2 à 5 % des enfants jusqu'à l'âge de 5 ans et surviennent généralement au-dessus de 39°C. Elles sont généralement sans risque mais récidivent souvent chez des enfants à antécédents. Aucun traitement préventif n'a été démontré comme efficace. Seul un traitement peut être envisagé si la crise convulsive rectal par diazépam peut être envisagé si la crise convulsive ne s'est pas résolue après 5 minutes (0,5 mg/kg).
Réévaluer
Une fièvre de plus d'une semaine, ou 5 jours chez le nourrisson, est considérée comme prolongée. Elle nécessite une nouvelle consultation afin de réévaluer le cadre clinique et repérer une pathologie sous-jacente nécessitant une prise en charge spécifique. Bien que rares, les cas de fièvres récurrentes doivent aussi être repérés car ils permettent d'identifier des signes inauguraux de pathologie chronique (fièvre méditerranéenne familiale, syndrome de Marshall...).
À DIRE AUX PATIENTS
La température est prise au niveau rectal, ou au niveau auriculaire avec un thermomètre spécifique. Au niveau axillaire ou buccal, il faut respectivement ajouter 0,5 et 0,4°C à la température relevée. . La fièvre n'est pas grave si elle est bien tolérée. . Le traitement vise à améliorer le confort et la douleur de l'enfant, non à normaliser sa température. . Il faut bien hydrater l'enfant, le découvrir et ne pas surchauffer sa chambre . Inutile de donner un bain à température inférieure de 2° à la température corporelle (complexe, risque de malaise). . Ne jamais associer ibuprofène et aspirine . Connaître les signes d'infection potentiellement sévère
Caroline GUIGNOT
L'examen clinique et paraclinique permet de rechercher des signes d'appel justifiant la réalisation d'examens complémentaires ou d'établir le traitement idiopathique qui accompagne le traitement symptomatique antipyrétique.
Avant l'âge de 6 semaines, la fièvre doit toujours faire orienter l'enfant vers l'hôpital pour une investigation clinique suffisante et ne pas passer à côté d'affections potentiellement graves mais parfois pauci-symptomatiques (infections materno-foetales, infections bactériennes invasives...). Entre 6 semaines et 3 mois, la fièvre bien tolérée ne doit pas inquiéter si des maladies virales bénignes circulent dans l'environnement proche. En revanche, l'enfant doit être orienté vers l'hôpital s'il présente des signes d'infection potentiellement sévère (IPS) : troubles de la vigilance et du comportement, pleurs anormaux ou inconsolables, troubles de l'alimentation, anomalies de l'hémodynamique, pâleur ou cyanose, marbrures, troubles de ventilation respiratoire, déshydratation, distension abdominale, signes d'infection ou de purpura.
La prescription
Les parents doivent être éduqués : une fièvre bien tolérée n'est pas un risque pour l'enfant, même pour des valeurs élevées. En revanche, les parents doivent connaître les signes d'IPS pour demander un avis médical immédiat le cas échéant.
Les recommandations françaises préconisent d'initier le traitement à partir d'une température supérieure à 38,5°C. L'objectif du traitement est essentiellement d'améliorer le confort de l'enfant.
Les médicaments
Le paracétamol est indiqué en première intention mais les AINS peuvent être envisagés lorsque les précautions d'emploi sont respectées et après évaluation du rapport bénéfice-risque.
Le paracétamol présente la meilleure balance bénéfice-risque. La posologie recommandée est de 60 mg/ kg/j toutes les 4 à 6 heures (maximum : 80 mg/kg/j).
L'ibuprofène est le principal AINS indiqué chez l'enfant. Anti-inflammatoire, il peut constituer une alternative intéressante lorsque l'inflammation est gênante ou douloureuse (ex : otite). Il est uniquement indiqué chez les plus de 3 mois, à la posologie de 20-30 mg/kg/j, sans dépasser 30 mg/kg/j. Ses effets indésirables (diarrhées aigues, fasciite nécrosante en cas de VZV) sont essentiellement notifiés chez les enfants de moins de 2 ans. L'aspirine est une autre alternative possible, mais ses effets indésirables (syndrome de Reye) justifie de ne pas le proposer en première intention. La posologie recommandée est de 60 mg/kg/j, en 4 à 6 prises.
Le schéma d'administration
On privilégie toujours les administrations orales, la voie intrarectale étant plutôt réservée aux enfants de plus de 2 ans.
Le schéma en 4 prises doit être respecté durant les premiers jours. Il justifie une prise nocturne qui permet d'hydrater l'enfant.
La prescription alternée de paracétamol et d'AINS n'est plus d'actualité. Cependant, une dose ciblée d'ibuprofène ou d'aspirine est possible lorsque l'enfant reste inconfortable ou douloureux après 24 heures minimum à posologie maximale de paracétamol.
Le risque de convulsion
Les convulsions concernent 2 à 5 % des enfants jusqu'à l'âge de 5 ans et surviennent généralement au-dessus de 39°C. Elles sont généralement sans risque mais récidivent souvent chez des enfants à antécédents. Aucun traitement préventif n'a été démontré comme efficace. Seul un traitement peut être envisagé si la crise convulsive rectal par diazépam peut être envisagé si la crise convulsive ne s'est pas résolue après 5 minutes (0,5 mg/kg).
Réévaluer
Une fièvre de plus d'une semaine, ou 5 jours chez le nourrisson, est considérée comme prolongée. Elle nécessite une nouvelle consultation afin de réévaluer le cadre clinique et repérer une pathologie sous-jacente nécessitant une prise en charge spécifique. Bien que rares, les cas de fièvres récurrentes doivent aussi être repérés car ils permettent d'identifier des signes inauguraux de pathologie chronique (fièvre méditerranéenne familiale, syndrome de Marshall...).
À DIRE AUX PATIENTS
La température est prise au niveau rectal, ou au niveau auriculaire avec un thermomètre spécifique. Au niveau axillaire ou buccal, il faut respectivement ajouter 0,5 et 0,4°C à la température relevée. . La fièvre n'est pas grave si elle est bien tolérée. . Le traitement vise à améliorer le confort et la douleur de l'enfant, non à normaliser sa température. . Il faut bien hydrater l'enfant, le découvrir et ne pas surchauffer sa chambre . Inutile de donner un bain à température inférieure de 2° à la température corporelle (complexe, risque de malaise). . Ne jamais associer ibuprofène et aspirine . Connaître les signes d'infection potentiellement sévère
Caroline GUIGNOT
sarahmed1- V.I.P
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Re: Les antipyrétiques chez l'enfant
merci et c'est interessant
sarihamid-
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Re: Les antipyrétiques chez l'enfant
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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