L’argent sale
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L’argent sale
Qui se souvient encore que pendant la guerre, les Alliés avaient envisagé de disperser une fine poudre de virus de la variole sur les courriers qu’ils envoyaient à leurs ennemis ? Une idée qui fait peur et sans doute récurrente, comme l’ont montré d’autres évènements américains plus tardifs. Ce qui est plus ennuyeux est qu’il n’est peut-être même pas besoin d’avoir d’ennemis pour risquer sa santé de façon aussi peu banale et que toucher des objets aussi anodins qu’un billet de banque ou le téléphone portable des copains pourrait suffire. Deux enquêtes sanitaires viennent nous mettre en garde, l’une réalisée en Egypte (c’est loin, au moins sociologiquement…), et la seconde en Angleterre (c’est proche…).
Partant du principe que les parasites font partie de notre écosystème et peuvent se transmettre de multiples façons -et aussi que rien n’est plus facilement échangé entre humains qu’un billet ou une pièce de monnaie-, A Hassan et coll., du Haut institut de santé publique de l’Université d’Alexandrie, Egypte, ont justement voulu savoir si l’argent était une source potentielle de contamination. Pour ce faire, ils ont analysé 202 pièces et billets en circulation au moment de leur enquête, en 2010, récupérés lors de l’achat de différents produits alimentaires, viandes, poissons ou végétaux, et examinés selon des principes habituels d’enrichissement et coloration en parasitologie. D’où il est apparu que 60,2 % des 103 billets et 56,6 % des 99 pièces récupérée chez les commerçants en question étaient contaminés par un ou plusieurs parasites, protozoaires des genres Microsporidia et Criptosporidium en tête, devant deux helminthes, Trichuris trichiura et Enterobius vermicularis, la si habituelle oxyure. Pas de différence statistiquement significative en terme de contamination entre les deux types de monnaie, les billets paraissant d’autant plus contaminés qu’ils étaient de faible valeur ou d’aspect sale et/ou endommagé. L’argent des bouchers était le plus parasité (77,8 %), mais le nombre des commerçants inclus était trop faible pour en tirer de véritables conclusions.
La seconde enquête a fait un « buzz » certain lors du Global Handwashing Day, journée du 15 octobre dernier mondialement dédiée au lavage des mains et à la prise de conscience du danger infectieux potentiel qu’elles représentent dans certaines situations. Selon une enquête coordonnée par la London School of Hygiène & Tropical Medicine et menée sur 390 prélèvements de téléphones mobiles et mains de 12 cités d’UK, un téléphone Grand Breton sur six serait contaminé par des E. coli et donc des matières fécales (et de ce fait, selon les experts, potentiellement dangereux pour les autres, en particulier les enfants) alors même que leurs propriétaires prétendaient très majoritairement se laver les mains au savon dès qu’ils le pouvaient. On laissera le lecteur en tirer les conclusions qui s’imposent…
L’étude égyptienne, pour autant qu’elle soit novatrice en son pays, ne l’est pas au niveau mondial. Il y a bien longtemps qu’on sait que l’argent sale est présent partout dans le monde, et particulièrement en Afrique. Citons pour l’exemple l’étude d’Ekejindu et al., (citée dans le texte de Hassan) qui avait montré la présence sur les billets Nigérians d’Entamoeba. hystolytica (4,70 %), Giardia lamblia (1,90 %), Entamoeba coli (1,70 %), Endolimax nana (1,40 %), Balantidium coli (0,85 %), Ascaris lumbricoides (1,75 %), Trichostrongylus sp (0,85 %), Ankylostoma (0,05 %), Taenia spp (0,20 %) et Isospora belli (1,20 %) ! Eliminer l’argent sale, c’est aussi une nécessité sanitaire.
Dr Jack Breuil
Hassan A et al.. Currency as a potential environmental vehicle for transmitting parasites among food-related workers in Alexandria, Egypt. Trans R Soc Trop Med and Hyg., 2011; 105: 519-524
Partant du principe que les parasites font partie de notre écosystème et peuvent se transmettre de multiples façons -et aussi que rien n’est plus facilement échangé entre humains qu’un billet ou une pièce de monnaie-, A Hassan et coll., du Haut institut de santé publique de l’Université d’Alexandrie, Egypte, ont justement voulu savoir si l’argent était une source potentielle de contamination. Pour ce faire, ils ont analysé 202 pièces et billets en circulation au moment de leur enquête, en 2010, récupérés lors de l’achat de différents produits alimentaires, viandes, poissons ou végétaux, et examinés selon des principes habituels d’enrichissement et coloration en parasitologie. D’où il est apparu que 60,2 % des 103 billets et 56,6 % des 99 pièces récupérée chez les commerçants en question étaient contaminés par un ou plusieurs parasites, protozoaires des genres Microsporidia et Criptosporidium en tête, devant deux helminthes, Trichuris trichiura et Enterobius vermicularis, la si habituelle oxyure. Pas de différence statistiquement significative en terme de contamination entre les deux types de monnaie, les billets paraissant d’autant plus contaminés qu’ils étaient de faible valeur ou d’aspect sale et/ou endommagé. L’argent des bouchers était le plus parasité (77,8 %), mais le nombre des commerçants inclus était trop faible pour en tirer de véritables conclusions.
La seconde enquête a fait un « buzz » certain lors du Global Handwashing Day, journée du 15 octobre dernier mondialement dédiée au lavage des mains et à la prise de conscience du danger infectieux potentiel qu’elles représentent dans certaines situations. Selon une enquête coordonnée par la London School of Hygiène & Tropical Medicine et menée sur 390 prélèvements de téléphones mobiles et mains de 12 cités d’UK, un téléphone Grand Breton sur six serait contaminé par des E. coli et donc des matières fécales (et de ce fait, selon les experts, potentiellement dangereux pour les autres, en particulier les enfants) alors même que leurs propriétaires prétendaient très majoritairement se laver les mains au savon dès qu’ils le pouvaient. On laissera le lecteur en tirer les conclusions qui s’imposent…
L’étude égyptienne, pour autant qu’elle soit novatrice en son pays, ne l’est pas au niveau mondial. Il y a bien longtemps qu’on sait que l’argent sale est présent partout dans le monde, et particulièrement en Afrique. Citons pour l’exemple l’étude d’Ekejindu et al., (citée dans le texte de Hassan) qui avait montré la présence sur les billets Nigérians d’Entamoeba. hystolytica (4,70 %), Giardia lamblia (1,90 %), Entamoeba coli (1,70 %), Endolimax nana (1,40 %), Balantidium coli (0,85 %), Ascaris lumbricoides (1,75 %), Trichostrongylus sp (0,85 %), Ankylostoma (0,05 %), Taenia spp (0,20 %) et Isospora belli (1,20 %) ! Eliminer l’argent sale, c’est aussi une nécessité sanitaire.
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Re: L’argent sale
Merci pour le partage .
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