Histoire naturelle de l’interligne dans la gonarthrose : une étude qui rassure

by **tedles** Sat 14 Jan - 23:53

Malgré l’immense prévalence de la gonarthrose, avec 25 millions de cas aux USA et au Canada, et un doublement attendu d’ici 2020, on connaît toujours assez mal son histoire naturelle radiographique.
L’évolution de l’interligne articulaire est mal connue, alors qu’il s’agit d’un des éléments essentiels pour le suivi d’une gonarthrose.
Les auteurs de cette étude ont utilisé les radiographies de 622 sujets âgés de 39 à 80 ans, qui avaient participé au « bras placebo » d’un essai thérapeutique pour la gonarthrose. Ces patients avaient de facto une gonarthrose symptomatique certaine. Des radiographies en Schuss avaient été réalisées à l’inclusion, à 12 et 24 mois. C’est le compartiment médian qui a été étudié, la mesure étant faite au niveau le plus pincé avec une précision de l’ordre de 0,2 mm.
Les auteurs ont utilisé un traitement statistique original permettant de repérer des trajectoires évolutives similaires, en tenant compte de l’âge, du sexe, et de l’Indice de Masse Corporelle.
Quatre-vingt-sept pour cent (549) des sujets avaient bien les 3 clichés exploitables et 7 trajectoires évolutives ont été identifiées. Finalement 4 situations sont distinguées :
-absence de progression (71 % des sujets) à 2 ans avec même, au sein de ce groupe, une amélioration possible de l’interligne dans 3 % des cas (cependant une erreur de mesure ne peut être exclue du fait d’un défaut de reproductibilité du Schuss).
-progression lente (-0,2 mm en moyenne) : 20 % des patients
-progression intermédiaire (-0,7 mm en moyenne) : 7 % des cas
-progression rapide (-2,1 mm en moyenne) : 2 % des sujets
La dégradation des interlignes à 2 ans concerne plutôt des hommes âgés, lesquels avaient une tendance à avoir un interligne plus pincé à l’inclusion.
Au total, cette étude confirme, par une approche statistique originale, que dans beaucoup de gonarthroses, il n’y a pas évolution du pincement de l’interligne à 2 ans, et que dans le cas contraire cette évolution est lente dans la plupart des cas. Il est donc possible de rassurer les patients atteints de gonarthrose lors de la découverte de leur maladie sur les radiographies. D’autant qu’une précédente étude ayant évalué des gonarthroses à 20 ans avait montré l’absence de progression dans 39 % des cas. Notons que la présente étude n’a pas pu tenir compte d’un défaut d’axe dans le plan frontal, de lésions méniscales, d’un œdème osseux, tous facteurs de risque de progression du pincement de l’interligne.

Dr Laurent Laloux

by **sarihamid** Sun 15 Jan - 1:03

C'est vrai qu'il ne faut jamais inquiéter les patients qui ont une arhrose du compartiment interne (medial au lieu de lire median sur le sujet) peu évoluée et sans facteurs prédisposants, l'hygiène de vie suffira (baisse du poids,éviter la position debout prolongée...etc) dans la majorité des cas.
Merci Tedles

by **nour elhouda** Thu 4 Oct - 20:43

Excellent partage,merci pour ces précieux informations. Smile

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