Piscines, chlore et rhinite allergique: comment résoudre la quadrature du cercle ?

Si la rhinite allergique est une affection très fréquemment rencontrée chez les nageurs, l’explication de ce phénomène reste imprécise. L'hypothèse la plus logique est que le chlore agit comme irritant au niveau des muqueuses nasales et, à ce titre, peut exacerber une rhinite allergique pré-existante ou créer une irritation non spécifique. Une équipe Italienne a examiné 74 nageurs (54 qui présentaient des symptômes après avoir nagé et 20 contrôles, asymptomatiques) et constaté dans un premier temps la très grande fréquence de la rhinite allergique dans cette population, avec dans 44 % des cas, des tests cutanés positifs.

Ils étaient par ailleurs 35,1 % à présenter une rhinite à neutrophiles, facile à mettre en évidence grâce au frottis nasal, près d'un sur trois à avoir une rhinite non allergique à éosinophiles (NARES), 5,5 % une rhinite non-allergique à éosinophiles et à mastocytes (NARESMA) et 3,7 % une rhinosinusite.

L'intérêt de cette étude est également d'avoir investigué l'efficacité d'un clip nasal porté durant l'entraînement, qui concourt à une réduction significative (p=0,04) de la fréquence des symptômes. Ce qui pose plusieurs questions essentielles :

- faut-il dès à présent réduire la concentration en chlore dans les piscines ?
- et par quel(s) produit(s) le remplacer pour avoir un effet antibactérien ?
- faut-il proposer systématiquement, et de manière préventive, le port de clips nasaux chez les nageurs de compétition ?
- faut-il proposer de manière systématique une cytologie nasale lors du suivi médical des athlètes pratiquant en piscine ?


Dr Dominique-Jean Bouilliez

Gelardi M et coll. : Allergic and non-allergic rhinitis in swimmers:clinical and cytological aspects. Br J Sports Med 2012;46(1):54-8.

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