Les premiers signes d’Alzheimer apparaissent plus de 20 ans avant !
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Les premiers signes d’Alzheimer apparaissent plus de 20 ans avant !
Les premiers signes d’Alzheimer apparaissent plus de 20 ans avant !
Jusque-là, on avait détecté des signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer 10 à 15 ans avant qu’elle ne se déclare. Deux études viennent de montrer que plus de 20 ans avant, il existe déjà une différence au niveau cérébral entre les personnes qui développeront la neurodégénérescence et les autres. Or, plus on agit tôt, plus on a de chance de ralentir voire de guérir la maladie…
Le plus vite est le mieux. Face à la maladie d’Alzheimer, il n’existe aucun traitement curatif. Les seules thérapies disponibles sur le marché ne peuvent que ralentir l’évolution de la maladie, en aucun cas la stopper et encore moins l’inverser. Les effets sont d’autant plus bénéfiques que la prise en charge s’effectue de manière précoce.
Mais lorsque la neurodégénérescence est diagnostiquée, le mal est fait et les patients ont déjà perdu environ 20 % de leurs neurones. Ce serait d’ailleurs, selon certains spécialistes, la cause des échecs des derniers essais cliniques, les médicaments ne pouvant plus rattraper des dégâts trop importants.
Heureusement, The Lancet Neurology vient de publier deux articles scientifiques qui font renaître l’espoir. Les auteurs de ces études, affiliés au Banner Alzheimer’s Institute (États-Unis), affirment avoir décelé des signes précurseurs de la maladie une vingtaine d’années avant qu'elle ne se déclare cliniquement. De l’espoir, mais avec une pointe de modération…
Des bêta-amyloïdes repérés 20 ans avant Alzheimer
Dans les deux situations, les chercheurs ont utilisé comme cobayes des sujets touchés par une mutation sur le gène Psen 1 (préséniline 1), qui induit inéluctablement la démence en moyenne vers l’âge de 45 ans, c’est-à-dire de manière particulièrement précoce. Cette forme de la maladie est cependant rare et peut-être pas extrapolable à la majorité des cas.
Parmi les 44 participants à la première étude, 20 étaient affectés par cette mutation. À l’aide de l’imagerie cérébrale, de prises de sang et de l’analyse du liquide céphalorachidien (LCR, dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière) pour deux dizaines de patients, les deux groupes ont pu être comparés.
Alors même qu’aucun déficit cognitif n’est observé, les sujets avec Psen 1 muté présentent une activité cérébrale plus forte au niveau de l’hippocampe et du gyrus parahippocampique, deux régions impliquées dans la mémoire. En parallèle, dans d’autres régions du cerveau, les auteurs ont relevé moins de matière grise.
Mais ce n’est pas tout. Le LCR révèle que les futurs malades présentent déjà des taux de bêta-amyloïdes plus élevés. Or, cette protéine qui s’agglomère pour former des plaques séniles figure parmi les signes caractéristiques de la neurodégénérescence, même si leur présence n’est pas systématiquement corrélée à la maladie d'Alzheimer. Des travaux précédents avaient pu détecter leur trace sous forme de plaques jusque 15 ans avant l’apparition des symptômes. Cette fois, les scientifiques ont décelé sa présence, à l’état libre, une vingtaine d’années au moins avant que la maladie ne se déclare.
Une prise en charge plus précoce : oui mais quand ?
Dans ce second travail, les chercheurs ont utilisé un test spécifique pour détecter ces plaques amyloïdes dans le cerveau des patients, appelé tomographie à émission de positons au florbetapir. Cette fois, 50 nouveaux participants, âgés de 20 à 56 ans. Onze d’entre eux avaient déjà la maladie, 19 étaient porteurs de la mutation sur Psen 1 tandis que les 20 volontaires restants n’avaient ni l'altération génétique ni la démence.
Cette recherche a pu mettre en évidence que les plaques amyloïdes apparaissaient à l’approche de la trentaine et concorde donc avec les résultats précédents, constatant l’apparition de ces agrégats protéiques une quinzaine d’années avant le diagnostic clinique de la maladie.
Ces études laissent donc entrevoir la possibilité d’agir plus tôt pour stopper la maladie d’Alzheimer. Il faut cependant se montrer prudent. D’une part, elles ont été menées auprès de personnes atteintes d’une forme rare de la maladie dont on ne sait précisément à quel point il est possible d’extrapoler. D’autre part, il faudrait déterminer, au cas où un médicament révélait son efficacité, à quel moment il est le plus judicieux d’intervenir. Cela demandera de très longues années de recherches. D’ici là, on disposera de temps pour mieux comprendre la neurodégénérescence.
Par Janlou Chaput, Futura-Sciences(09/11/2012)
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