Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer

by **wafa** Fri 4 Dec - 18:43

Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer

Selon un rapport publié aujourd'hui par l'institut national du cancer, les traitements ciblés représentent désormais plus de 50 % du coût des chimiothérapies utilisées dans les hôpitaux.

Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer 020245529870_web

Médaille d'or pour Mabthera, l'argent à Avastin et le bronze à l'Herceptine. Les trois traitements vedettes utilisés l'an dernier en cancérologie dans les hôpitaux français sont des médicaments de nouvelle génération dont l'action est ciblée spécifiquement sur les cellules tumorales, en préservant mieux les tissus sains. Ce trio est commercialisé par le groupe suisse Roche qui conforte ainsi sa place de leader mondial de l'oncolologie. Le rapport publié aujourd'hui par l'Institut national du cancer (Inca) confirme la domination de ces thérapies qui ont véritablement bouleversé la prise en charge des cancers au cours des dix dernières années.

Ces traitements qui s'adressent à des populations de patients sélectionnés selon des critères génétiques ou biologiques très stricts, sont entre 5 et 10 fois plus coûteux que les anciennes chimiothérapies. Baptisées « molécules onéreuses » dans le jargon hospitalier, les biothérapies soulèvent des questions dans tous les pays développés. Quel est le juste rapport bénéfice-coût d'un médicament innovant ? Comment faire face à l'inflation de molécules en cours de développement chez les industriels ? Comment assurer l'équité des soins et l'accès aux traitements pour tous ? Comment intégrer un progrès thérapeutique qui évolue sans cesse ?

Nombreuses polémiques

Cette approche médico-économique soulève comme toujours de nombreuses polémiques entre praticiens hospitaliers et gestionnaires de la santé publique. Les premiers soupçonnent les seconds de vouloir appliquer une logique strictement comptable à la santé publique. Les seconds souhaitent réguler et rationaliser les dépenses selon des critères scientifiques incontestables, au nom d'une bonne gestion des fonds publics. En France, l'an passé, plus de 250.000 malades ont reçu ces traitements, contre 178.000 en 2002. « Au total cela représente environ 1,5 milliard d'euros dont 1 milliard d'euros pour les seuls établissements publics », précise le président de l'Inca, Dominique Maraninchi. Les établissements publics, centres hospitaliers, CHU et centres de lutte contre le cancer (CLCC) prennent en charge environ 65 % des malades traités selon les nouvelles procédures. En termes de coût, la chimiothérapie est désormais pratiquement au même niveau que la chirurgie (1,65 milliard d'euros) et devant la radiothérapie (383 millions d'euros).

Cette explosion reflète l'effervescence de la recherche en cancérologie concentrée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Plusieurs découvertes fondamentales des années 1980 et 1990 sont arrivées à maturité au cours des cinq dernières années en enrichissant considérablement l'arsenal thérapeutique des praticiens. Sans avoir encore percé tous les secrets de la cellule cancéreuse, les biologistes comprennent de mieux en mieux son langage et la cascade de signaux biochimiques qu'elle émet pour se multiplier ou migrer dans l'organisme. Entre 2004 et 2008, 21 nouvelles molécules ont décroché leur autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'Hexagone et près de la moitié d'entre elles sont des biothérapies à action ciblée. Sur les 5 anticancéreux les plus prescrits en France en 2008, 4 sont des anticorps monoclonaux fabriqués selon un processus biotechnologique relativement nouveau dans l'industrie pharmaceutique (voir illustration). A l'échelle mondiale, cette famille dont font partie des médicaments comme l'Herceptine, le Mabthera, l'Iressa ou l'Erbitux représentaient en 2007 34 % du total des anticancéreux. En 2013, ils devraient représenter près de la moitié d'un marché chiffré à 43 milliards de dollars pour l'ensemble des anticancéreux par des analystes américains (Cancer Market Outlook).

Axe stratégique

Pas étonnant dans ces conditions que la cancérologie soit désormais considérée comme « axe de développement stratégique » par tous les industriels de la pharmacie. Mais malgré des effets secondaires très redoutés, les molécules traditionnelles du type cytoxique continuent d'être utilisées, la plupart étant désormais génériquées, Dans ce contexte d'innovation tous azimuts, la place des industriels français se réduit comme peau de chagrin. Aucune biothérapie n'a été découverte en France par la recherche académique et le portefeuille des industriels français se limite à quelques cytotoxiques comme le Taxotère.

Heureusement, ce n'est pas le cas de la prise en charge. L'Hexagone est l'un des pays en pointe dans l'accès à l'innovation et il dispose d'un réseau de 29 plates-formes biologiques équipées pour décrypter cette biologie des cancers devenue prépondérante dans le choix des thérapies. Reste à diffuser ces nouveaux savoirs sur l'ensemble du territoire et à tirer parti d'une innovation permanente qui ne fait que commencer. Le tout sans entraîner de perte de chance pour les patients atteints par la « maladie la plus crainte des Français ». Selon Dominique Maraninchi : « il va falloir s'habituer à revoir la situation tous les ans et peut être même tous les six mois. Les thérapies ciblées sont à la fois fascinantes et terrorisantes. »

ALAIN PEREZ, Les Echos

by **nour elhouda** Sat 27 Oct - 18:04

Merci pour le partage Smile

.

Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer

Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer

Re: Ces thérapies qui bouleversent la lutte contre le cancer