L’ibuprofène protège-t-il de la maladie de Parkinson ?
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L’ibuprofène protège-t-il de la maladie de Parkinson ?
Les risques auxquels expose une utilisation chronique d’anti-inflammatoires sont bien connus mais a contrario, certaines études épidémiologiques rétrospectives ont également suggéré qu’elle pouvait avoir un effet neuroprotecteur. Ceci n’a malheureusement pas été confirmé par les études prospectives en ce qui concerne la maladie d'Alzheimer. En revanche, en 2003, une équipe américaine a rapporté une diminution du risque de maladie de Parkinson chez les consommateurs d'anti-inflammatoires non stéroidiens dans 2 cohortes prospectives de sujets initialement en bonne santé : la Nurses’ Health Study (NHS), commencée en 1976 et comportant 121 700 infirmières et la Health Professionals Follow-up Study (HPFS), débutée en 1986 et composée de 51 529 professionnels de santé (dentistes, opticiens, ostéopathes, podologues, pharmaciens, vétérinaires). L'analyse primaire avait démontré que l'aspirine était sans effet tandis qu’une analyse ultérieure suggérait que l’ibuproféne était bénéfique à cet égard.
Les mêmes auteurs rapportent dans Neurology les résultats de l'analyse de nouvelles données issues du suivi plus prolongé de ces cohortes. Tous les sujets inclus (n = 136 197) ont rempli des questionnaires envoyés par courrier tous les deux ans. Le taux de réponse aux questionnaires a été de 94 à 95 %. Au total, 291 cas de Parkinson ont été diagnostiqués pendant les six années de suivi.
Après ajustement notamment sur l'âge, la consommation de café, le tabagisme, il a été montré que le risque de maladie de Parkinson était diminué de 40 % chez les sujets prenant régulièrement de l’ibuprofène (RR 0,62; Intervalle de confiance à 95 % [IC] 0,42–0,93; p=0,02). Un effet dose entre la réduction du risque et le nombre de comprimés absorbés par semaine (p=0,01) a été mis en évidence.
Par contre, il n'existait pas de réduction du risque chez les consommateurs d'aspirine, d'autres anti-inflammatoires ou de paracétamol.
Les auteurs ont aussi réalisé une méta-analyse en retenant 6 des 12 études publiées sur le sujet. Celle-ci semble confirmer leurs observations. Il existe de nombreuses données expérimentales et neuropathologiques suggérant l'implication de mécanismes inflammatoires dans la perte neuronale constatée dans la substance noire des patients parkinsoniens. De nombreuses cytokines pro-inflammatoires sont retrouvées à des taux élevés dans le cerveau, le liquide céphalo-rachidien mais aussi dans le sang des patients parkinsoniens. L'effet des anti-inflammatoires dans les modèles expérimentaux de la maladie de Parkinson reste cependant incertain. Les anti-inflammatoires peuvent agir à plusieurs niveaux : inhibition de la cyclo-oxygenase, de l'activation du TNF α, des radicaux libres.
Certains anti-inflammatoires comme l’ibuprofène peuvent agir sur le système des peroxisome proliferator-activated receptors gamma. Ce dernier représente actuellement une piste dans la maladie de Parkinson car il intervient notamment au niveau de l'apoptose et du stress oxydatif.
En conclusion, cette étude est nettement insuffisante pour recommander l'utilisation d'ibuprofène dans la maladie de Parkinson mais encourage à développer un essai thérapeutique contrôlé permettant d'évaluer l'effet neuroprotecteur de cette molécule.
Les mêmes auteurs rapportent dans Neurology les résultats de l'analyse de nouvelles données issues du suivi plus prolongé de ces cohortes. Tous les sujets inclus (n = 136 197) ont rempli des questionnaires envoyés par courrier tous les deux ans. Le taux de réponse aux questionnaires a été de 94 à 95 %. Au total, 291 cas de Parkinson ont été diagnostiqués pendant les six années de suivi.
Après ajustement notamment sur l'âge, la consommation de café, le tabagisme, il a été montré que le risque de maladie de Parkinson était diminué de 40 % chez les sujets prenant régulièrement de l’ibuprofène (RR 0,62; Intervalle de confiance à 95 % [IC] 0,42–0,93; p=0,02). Un effet dose entre la réduction du risque et le nombre de comprimés absorbés par semaine (p=0,01) a été mis en évidence.
Par contre, il n'existait pas de réduction du risque chez les consommateurs d'aspirine, d'autres anti-inflammatoires ou de paracétamol.
Les auteurs ont aussi réalisé une méta-analyse en retenant 6 des 12 études publiées sur le sujet. Celle-ci semble confirmer leurs observations. Il existe de nombreuses données expérimentales et neuropathologiques suggérant l'implication de mécanismes inflammatoires dans la perte neuronale constatée dans la substance noire des patients parkinsoniens. De nombreuses cytokines pro-inflammatoires sont retrouvées à des taux élevés dans le cerveau, le liquide céphalo-rachidien mais aussi dans le sang des patients parkinsoniens. L'effet des anti-inflammatoires dans les modèles expérimentaux de la maladie de Parkinson reste cependant incertain. Les anti-inflammatoires peuvent agir à plusieurs niveaux : inhibition de la cyclo-oxygenase, de l'activation du TNF α, des radicaux libres.
Certains anti-inflammatoires comme l’ibuprofène peuvent agir sur le système des peroxisome proliferator-activated receptors gamma. Ce dernier représente actuellement une piste dans la maladie de Parkinson car il intervient notamment au niveau de l'apoptose et du stress oxydatif.
En conclusion, cette étude est nettement insuffisante pour recommander l'utilisation d'ibuprofène dans la maladie de Parkinson mais encourage à développer un essai thérapeutique contrôlé permettant d'évaluer l'effet neuroprotecteur de cette molécule.
tedles-
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Re: L’ibuprofène protège-t-il de la maladie de Parkinson ?
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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