Hyperemesis gravidarum : quelles conséquences pour l’enfant ?
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Hyperemesis gravidarum : quelles conséquences pour l’enfant ?
Les nausées et les vomissements sont fréquents en début de grossesse et environ 50 à 70 % des femmes enceintes sont concernées. L'hyperemesis gravidarum (HG) est une forme sévère de nausées et vomissements au cours de la grossesse et s'accompagne habituellement d'une perte de poids, d'une cétonurie et de troubles hydro-électrolytiques pour lesquels une hospitalisation est souvent nécessaire.
Les symptômes débutent habituellement entre 4 et 6 SA (semaine d’aménorrhée) et continuent jusqu’à 14 à16 SA. L'hyperemesis gravidarum complique 0,3 à 2 % des grossesses et il est associé à une morbidité maternelle significative. Des associations entre HG, faible poids à la naissance et petitesse relative à l’âge gestationnel ont été mises en évidence par différentes études. Or, étant donné que la prématurité et le faible poids à la naissance augmentent le risque ultérieur de maladies au cours de la vie, il est vraisemblable que les répercussions de HG ne sont pas limitées aux complications périnatales.
Dans ce contexte, une revue systématique et une méta-analyse ont été effectuées par des chercheurs d’Amsterdam afin de récapituler les résultats à court et long-terme des grossesses compliquées par HG.
La recherche bibliographique a été effectuée sur les bases de données Medline, Embase et Central (Cochrane) et était concentrée sur les études concernant les complications fœtales, néonatales et à long terme de HG. Indépendamment l’un de l’autre, deux auteurs ont sélectionné les études et ont recueilli les données. La méta-analyse a été effectuée en utilisant RevMan.
Ont été inclus dans cette méta-analyse 24 études, dont 10 études de cohorte, 13 études cas-témoins et une étude transversale. Seules quatre études étaient prospectives et toutes les autres étaient rétrospectives.
Chez les femmes ayant eu des grossesses compliquées par HG, la proportion de filles à la naissance était plus importante (OR=1,27 ; IC à 95 % : 1 ,21-1,31 ; I2 = 54 %; p = 0,01). De même les risques d’accouchement prématuré (OR=1,32 ; IC à 95 % : 1,04-1,68 ; I2 = 74 %; p = 0,0003), de faible poids à la naissance (<2 500 kg ; OR= 1,42 ; IC à 95 % : 1,27-1,58 ; I2 = 0 %; p = 0,42) et de petitesse relative à l’âge gestationnel (OR=1,28 ; IC à 95 % : 1,02-1,60 ; I2 = 87 %; p < 0,0001) étaient tous plus élevés. Aucune association n’a été mise en évidence entre les grossesses compliquées par HG et le score Apgar, les anomalies congénitales ou la mortalité périnatale.
Aucune étude conçue spécifiquement pour évaluer l’impact à long terme de HG chez les enfants n’a été identifiée. Une seule étude rapportait le développement neurologique des enfants âgés de 12 mois, dans laquelle aucune association avec HG n’a été détectée. Le seul effet à long terme rapporté par une seule étude cas-témoin a été l’association entre HG et le cancer des testicules chez les hommes âgés de moins de 40 ans et issus de ces grossesses.
En conclusion, les résultats de cette revue systématique et de cette méta-analyse montrent que HG est associé à un sex-ratio femelle/mâle plus important et à une augmentation des accouchements prématurés, des petits poids de naissance et de petitesse relative à l’âge gestationnel. Par contre, concernant l’impact à long terme de HG sur la santé des enfants, les données ont été insuffisantes et des suivis à long terme seront nécessaires pour apprécier cet impact.
Dr Viola Polena
Les symptômes débutent habituellement entre 4 et 6 SA (semaine d’aménorrhée) et continuent jusqu’à 14 à16 SA. L'hyperemesis gravidarum complique 0,3 à 2 % des grossesses et il est associé à une morbidité maternelle significative. Des associations entre HG, faible poids à la naissance et petitesse relative à l’âge gestationnel ont été mises en évidence par différentes études. Or, étant donné que la prématurité et le faible poids à la naissance augmentent le risque ultérieur de maladies au cours de la vie, il est vraisemblable que les répercussions de HG ne sont pas limitées aux complications périnatales.
Dans ce contexte, une revue systématique et une méta-analyse ont été effectuées par des chercheurs d’Amsterdam afin de récapituler les résultats à court et long-terme des grossesses compliquées par HG.
La recherche bibliographique a été effectuée sur les bases de données Medline, Embase et Central (Cochrane) et était concentrée sur les études concernant les complications fœtales, néonatales et à long terme de HG. Indépendamment l’un de l’autre, deux auteurs ont sélectionné les études et ont recueilli les données. La méta-analyse a été effectuée en utilisant RevMan.
Ont été inclus dans cette méta-analyse 24 études, dont 10 études de cohorte, 13 études cas-témoins et une étude transversale. Seules quatre études étaient prospectives et toutes les autres étaient rétrospectives.
Chez les femmes ayant eu des grossesses compliquées par HG, la proportion de filles à la naissance était plus importante (OR=1,27 ; IC à 95 % : 1 ,21-1,31 ; I2 = 54 %; p = 0,01). De même les risques d’accouchement prématuré (OR=1,32 ; IC à 95 % : 1,04-1,68 ; I2 = 74 %; p = 0,0003), de faible poids à la naissance (<2 500 kg ; OR= 1,42 ; IC à 95 % : 1,27-1,58 ; I2 = 0 %; p = 0,42) et de petitesse relative à l’âge gestationnel (OR=1,28 ; IC à 95 % : 1,02-1,60 ; I2 = 87 %; p < 0,0001) étaient tous plus élevés. Aucune association n’a été mise en évidence entre les grossesses compliquées par HG et le score Apgar, les anomalies congénitales ou la mortalité périnatale.
Aucune étude conçue spécifiquement pour évaluer l’impact à long terme de HG chez les enfants n’a été identifiée. Une seule étude rapportait le développement neurologique des enfants âgés de 12 mois, dans laquelle aucune association avec HG n’a été détectée. Le seul effet à long terme rapporté par une seule étude cas-témoin a été l’association entre HG et le cancer des testicules chez les hommes âgés de moins de 40 ans et issus de ces grossesses.
En conclusion, les résultats de cette revue systématique et de cette méta-analyse montrent que HG est associé à un sex-ratio femelle/mâle plus important et à une augmentation des accouchements prématurés, des petits poids de naissance et de petitesse relative à l’âge gestationnel. Par contre, concernant l’impact à long terme de HG sur la santé des enfants, les données ont été insuffisantes et des suivis à long terme seront nécessaires pour apprécier cet impact.
Dr Viola Polena
tedles-
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Re: Hyperemesis gravidarum : quelles conséquences pour l’enfant ?
Merci pour le partage .
nour elhouda-
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