Prix Nobel de médecine 2011: trois spécialistes de l’immunité récompensé
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Prix Nobel de médecine 2011: trois spécialistes de l’immunité récompensé
Le prix Nobel de médecine et de physiologie 2011 a été attribué à l’Américain Bruce Beutler , au Français Jules Hoffmann et au Canadien Ralph Steinman, pour leurs travaux sur le système immunitaire. Le comité des Nobel est cependant confronté à un dilemme sans précédent après l’annonce du décès de Steinman, survenu il y a quelques jours.
RÉAGIR
Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué ce matin par l’Assemblée des Nobel de l’Institut Karolinska (Suède) à trois scientifiques qui ont « révolutionné notre compréhension du système immunitaire en découvrant les principes clefs de son activation ».
Une moitié du prix est décernée conjointement à Bruce Beutler (Etats-Unis) et Jules Hoffmann (Français né au Luxembourg) pour leurs travaux sur l’activation du système immunitaire inné (la première ligne de défense). L’autre moitié est attribuée à Ralph Steinman pour la découverte des cellules dendritiques et de leur rôle dans l’immunité adaptative (celle qui permet d’avoir une réponse adaptée en fonction de l’agent pathogène à combattre).
Cependant Steinman, âgé de 68 ans, est décédé le 30 septembre dernier d’un cancer du pancréas, a signalé ce matin l’Université Rockefeller où il enseignait. Les membres de l’Institut Karolinska ont précisé qu’ils ont appris son décès après l’annonce du prix. Depuis 1974 un prix Nobel ne peut pas être remis à titre posthume (à moins que le décès intervienne après l’annonce et avant la cérémonie de remise des prix en décembre). Le comité doit donc décider de ce qu’il advient de la moitié du prix qui lui revenait. Il devrait se réunir de nouveau pour trancher ce dilemme, d’après les informations du quotidien britannique The Guardian.
Du criquet à l’homme, en passant par la mouche
Jules Hoffmann, 70 ans, directeur de recherche émérite au CNRS et professeur à l’Université de Strasbourg, est un biologiste d’origine luxembourgeoise qui a fait ses études et sa carrière en France (voir la liste des autres lauréats français du Nobel de médecine). Spécialiste du système immunitaire des insectes, il a dirigé l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire du CNRS, et a été président de l’Académie des Sciences. Il vient de recevoir la médaille d’or du CNRS : lire Jules Hoffmann: des travaux sur l’immunité qui ont fait mouche.
Hoffmann, comme l’Américain Beutler, 54 ans, professeur à l’Institut Scripps de La Jolla (Californie), ont dévoilé les protéines qui permettent à l’organisme de reconnaître des microorganismes contre lequel il doit se défendre –bactéries, virus, parasites, champignons…. Cette reconnaissance permet d’activer l’immunité innée, le premier étage de la fusée. Chez les vertébrés, le système immunitaire est doté d’un second étage : l’immunité adaptative, capable de créer une réponse spécifique pour se débarrasser de ces microorganismes. Les cellules dendritiques qu’a découvertes Steinman ont la capacité de déclencher cette réponse adaptée. (Pour en savoir plus, lire L’inné et l’acquis)
Ainsi nommées à cause de leurs prolongements en forme de branches, les cellules dendritiques sont des sentinelles. Elles capturent les molécules contre lesquelles le système immunitaire doit réagir, et elles les présentent aux lymphocytes T, les soldats qui vont alors reconnaître ces intrus, les ficher, et devenir ainsi capables de les détruire. C’est en 1973 que le Canadien Steinman découvre le rôle de ces cellules.
Les récepteurs Toll
Pour Jules Hoffmann, le moment clef de sa carrière a été la découverte, en 1996, des récepteurs Toll chez la mouche drosophile : il s’agit d’un récepteur de l’immunité innée capable d’identifier l’agent pathogène et de déclencher la réponse antimicrobienne. Peu de temps après, en 1998, l’équipe de Beutler découvre l’équivalent chez l’humain ! Ce sont les TLR (Toll like receptor), dont la connaissance va entraîner une cascade de nouvelles études sur l’immunité des mammifères.
Ces découvertes «ont révélé comment les phases innées et adaptatives de la réponse immunitaire était activées, précise le communiqué de l’Institut Karolinska, fournissant du même coup un nouveau regard sur les mécanismes des maladies». «Leurs travaux ont ouvert de nouvelles voies pour le développement de la prévention et de la thérapie contre les infections, le cancer et les maladies inflammatoires».
L’inné et l’acquis
Grâce à ses travaux sur le système immunitaire des insectes, le biologiste français Jules Hoffmann a permis de mieux comprendre l’articulation des deux bras du système immunitaire des vertébrés. L’immunité innée est la première ligne de défense contre une invasion par des microbes. Elle s’active dans les minutes qui suivent cette invasion. Elle peut déclencher la destruction des microbes par phagocytose et surtout de déclencher et la seconde ligne de défense : l’immunité adaptative, encore appelée acquise ou spécifique.
Les travaux de Hoffmann et Beutler ont permis de comprendre l’importance de l’immunité innée et l’articulation des deux systèmes chez les vertébrés. Apparue plus tardivement au cours de l’évolution des êtres vivants, l’immunité acquise est aussi celle qui a de la mémoire. Grâce aux lymphocytes T et aux lymphocytes B, cette défense produit une gamme variée de réponse face aux microbes et mémorise leurs caractéristiques.
Dans cette stratégie, les cellules dendritiques jouent un rôle important. Présentes sur le site d’une réaction inflammatoire – provoquée par la première réaction contre un agent pathogène- les cellules dendritiques vont capturer les molécules qui permettent d’identifier le microbe. On les appelle des antigènes. Ces antigènes sont ensuite présentés aux lymphocytes par les cellules dendritiques, afin qu’ils puissent produire des anticorps dirigés spécifiquement contre le microbe identifié. Si le virus ou la bactérie a déjà été rencontrée, la mémoire de ce système permet de réagir plus vite.
Le risque de ce système adaptatif est qu’il réagisse à des molécules non pathogènes ou même produites par l’organisme. On parle alors de réaction auto-immune. Les travaux de Steinman, et d’autres équipes, ont montré que les cellules dendritiques relayaient des signaux envoyés par l’immunité innée pour guider la réponse adaptative et éviter des attaques contre les cellules de l’organisme.
Source : Sciences et Avenir.
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Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué ce matin par l’Assemblée des Nobel de l’Institut Karolinska (Suède) à trois scientifiques qui ont « révolutionné notre compréhension du système immunitaire en découvrant les principes clefs de son activation ».
Une moitié du prix est décernée conjointement à Bruce Beutler (Etats-Unis) et Jules Hoffmann (Français né au Luxembourg) pour leurs travaux sur l’activation du système immunitaire inné (la première ligne de défense). L’autre moitié est attribuée à Ralph Steinman pour la découverte des cellules dendritiques et de leur rôle dans l’immunité adaptative (celle qui permet d’avoir une réponse adaptée en fonction de l’agent pathogène à combattre).
Cependant Steinman, âgé de 68 ans, est décédé le 30 septembre dernier d’un cancer du pancréas, a signalé ce matin l’Université Rockefeller où il enseignait. Les membres de l’Institut Karolinska ont précisé qu’ils ont appris son décès après l’annonce du prix. Depuis 1974 un prix Nobel ne peut pas être remis à titre posthume (à moins que le décès intervienne après l’annonce et avant la cérémonie de remise des prix en décembre). Le comité doit donc décider de ce qu’il advient de la moitié du prix qui lui revenait. Il devrait se réunir de nouveau pour trancher ce dilemme, d’après les informations du quotidien britannique The Guardian.
Du criquet à l’homme, en passant par la mouche
Jules Hoffmann, 70 ans, directeur de recherche émérite au CNRS et professeur à l’Université de Strasbourg, est un biologiste d’origine luxembourgeoise qui a fait ses études et sa carrière en France (voir la liste des autres lauréats français du Nobel de médecine). Spécialiste du système immunitaire des insectes, il a dirigé l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire du CNRS, et a été président de l’Académie des Sciences. Il vient de recevoir la médaille d’or du CNRS : lire Jules Hoffmann: des travaux sur l’immunité qui ont fait mouche.
Hoffmann, comme l’Américain Beutler, 54 ans, professeur à l’Institut Scripps de La Jolla (Californie), ont dévoilé les protéines qui permettent à l’organisme de reconnaître des microorganismes contre lequel il doit se défendre –bactéries, virus, parasites, champignons…. Cette reconnaissance permet d’activer l’immunité innée, le premier étage de la fusée. Chez les vertébrés, le système immunitaire est doté d’un second étage : l’immunité adaptative, capable de créer une réponse spécifique pour se débarrasser de ces microorganismes. Les cellules dendritiques qu’a découvertes Steinman ont la capacité de déclencher cette réponse adaptée. (Pour en savoir plus, lire L’inné et l’acquis)
Ainsi nommées à cause de leurs prolongements en forme de branches, les cellules dendritiques sont des sentinelles. Elles capturent les molécules contre lesquelles le système immunitaire doit réagir, et elles les présentent aux lymphocytes T, les soldats qui vont alors reconnaître ces intrus, les ficher, et devenir ainsi capables de les détruire. C’est en 1973 que le Canadien Steinman découvre le rôle de ces cellules.
Les récepteurs Toll
Pour Jules Hoffmann, le moment clef de sa carrière a été la découverte, en 1996, des récepteurs Toll chez la mouche drosophile : il s’agit d’un récepteur de l’immunité innée capable d’identifier l’agent pathogène et de déclencher la réponse antimicrobienne. Peu de temps après, en 1998, l’équipe de Beutler découvre l’équivalent chez l’humain ! Ce sont les TLR (Toll like receptor), dont la connaissance va entraîner une cascade de nouvelles études sur l’immunité des mammifères.
Ces découvertes «ont révélé comment les phases innées et adaptatives de la réponse immunitaire était activées, précise le communiqué de l’Institut Karolinska, fournissant du même coup un nouveau regard sur les mécanismes des maladies». «Leurs travaux ont ouvert de nouvelles voies pour le développement de la prévention et de la thérapie contre les infections, le cancer et les maladies inflammatoires».
L’inné et l’acquis
Grâce à ses travaux sur le système immunitaire des insectes, le biologiste français Jules Hoffmann a permis de mieux comprendre l’articulation des deux bras du système immunitaire des vertébrés. L’immunité innée est la première ligne de défense contre une invasion par des microbes. Elle s’active dans les minutes qui suivent cette invasion. Elle peut déclencher la destruction des microbes par phagocytose et surtout de déclencher et la seconde ligne de défense : l’immunité adaptative, encore appelée acquise ou spécifique.
Les travaux de Hoffmann et Beutler ont permis de comprendre l’importance de l’immunité innée et l’articulation des deux systèmes chez les vertébrés. Apparue plus tardivement au cours de l’évolution des êtres vivants, l’immunité acquise est aussi celle qui a de la mémoire. Grâce aux lymphocytes T et aux lymphocytes B, cette défense produit une gamme variée de réponse face aux microbes et mémorise leurs caractéristiques.
Dans cette stratégie, les cellules dendritiques jouent un rôle important. Présentes sur le site d’une réaction inflammatoire – provoquée par la première réaction contre un agent pathogène- les cellules dendritiques vont capturer les molécules qui permettent d’identifier le microbe. On les appelle des antigènes. Ces antigènes sont ensuite présentés aux lymphocytes par les cellules dendritiques, afin qu’ils puissent produire des anticorps dirigés spécifiquement contre le microbe identifié. Si le virus ou la bactérie a déjà été rencontrée, la mémoire de ce système permet de réagir plus vite.
Le risque de ce système adaptatif est qu’il réagisse à des molécules non pathogènes ou même produites par l’organisme. On parle alors de réaction auto-immune. Les travaux de Steinman, et d’autres équipes, ont montré que les cellules dendritiques relayaient des signaux envoyés par l’immunité innée pour guider la réponse adaptative et éviter des attaques contre les cellules de l’organisme.
Source : Sciences et Avenir.
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Re: Prix Nobel de médecine 2011: trois spécialistes de l’immunité récompensé
Merci pour le partage .
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