Obésité dans l’enfance : plus de risques cardiovasculaires si le poids se normalise à l’âge adulte
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Obésité dans l’enfance : plus de risques cardiovasculaires si le poids se normalise à l’âge adulte
L’excès pondéral de l’enfance expose au risque de diabète et de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Mais on ne sait pas si c’est l’excès précoce d’adiposité et/ou l’obésité qui lui est fréquemment associée à l’âge adulte qui est responsable de l’augmentation de ces pathologies.
Autrement dit, un enfant obèse ou en surpoids qui normalise son risque à l’âge adulte a-t-il un risque de développer des maladies cardiométaboliques plus élevé qu’un sujet qui a toujours eu un poids normal ?
Pour répondre à cette question, les données de trois cohortes ayant suivi des enfants (n=6 328, âge initial moyen : 11,4 ans) jusqu’à l’âge adulte (durée moyenne de suivi : 23 ans) ont été analysées. Parmi les 5 554 enfants de poids normal à l’inclusion, 15 % sont devenus obèses à l’âge adulte. Par ailleurs, 82 % des jeunes obèses le sont restés à l’âge adulte.
Dans les trois populations, l’excès pondéral durant l’enfance est apparu être un facteur de risque de devenir ultérieurement diabétique, de développer une dyslipidémie (HDL-C bas, hypertriglycéridémie), une hypertension artérielle et une augmentation de l’épaisseur intima média (EIM) à l’âge adulte. En outre, comme on pouvait s’y attendre, les adultes obèses présentaient une augmentation de l’incidence de ces perturbations (quel que soit leur statut pondéral durant l’enfance) par rapport aux sujets de poids normal de même âge. En revanche, pour les enfants en surpoids ou obèses qui ont normalisé leur poids en grandissant, le risque de développer ces anomalies était semblable à celui des sujets ayant toujours eu un poids normal. Enfin, les adultes obèses avaient un risque multiplié par quatre de devenir diabétiques comparativement aux enfants ayant une surcharge pondérale secondairement normalisée.
Ces résultats sont concordants avec une analyse multivariée montrant que l’adiposité dans l’enfance n’est pas significativement associée au risque de diabète, de dyslipidémie ou d’augmentation de l’EIM quand le statut pondéral à l’âge adulte est pris en compte. Néanmoins dans cette analyse, l’adiposité de l’enfant reste un facteur prédictif d’HTA indépendamment du poids adulte.
Cette étude montre que la normalisation du poids chez l’enfant permet d’atténuer voire d’éliminer le sur-risque cardiométabolique associé à l’obésité infantile. Elles sont donc en partie rassurantes. Toutefois, comme cela est confirmé dans ce travail, il est difficile d’obtenir une normalisation pondérale une fois la surcharge installée.
Le meilleur moyen d’empêcher l’obésité de l’adulte et ses conséquences reste la prévention la plus précoce possible de l’excès de poids.
Dr Boris Hansel
Juonala M et coll.: Childhood adiposity, adult adiposity, and cardiovascular risk factors. New Engl J Med., 2011 ; 365 : 1876-85.
Autrement dit, un enfant obèse ou en surpoids qui normalise son risque à l’âge adulte a-t-il un risque de développer des maladies cardiométaboliques plus élevé qu’un sujet qui a toujours eu un poids normal ?
Pour répondre à cette question, les données de trois cohortes ayant suivi des enfants (n=6 328, âge initial moyen : 11,4 ans) jusqu’à l’âge adulte (durée moyenne de suivi : 23 ans) ont été analysées. Parmi les 5 554 enfants de poids normal à l’inclusion, 15 % sont devenus obèses à l’âge adulte. Par ailleurs, 82 % des jeunes obèses le sont restés à l’âge adulte.
Dans les trois populations, l’excès pondéral durant l’enfance est apparu être un facteur de risque de devenir ultérieurement diabétique, de développer une dyslipidémie (HDL-C bas, hypertriglycéridémie), une hypertension artérielle et une augmentation de l’épaisseur intima média (EIM) à l’âge adulte. En outre, comme on pouvait s’y attendre, les adultes obèses présentaient une augmentation de l’incidence de ces perturbations (quel que soit leur statut pondéral durant l’enfance) par rapport aux sujets de poids normal de même âge. En revanche, pour les enfants en surpoids ou obèses qui ont normalisé leur poids en grandissant, le risque de développer ces anomalies était semblable à celui des sujets ayant toujours eu un poids normal. Enfin, les adultes obèses avaient un risque multiplié par quatre de devenir diabétiques comparativement aux enfants ayant une surcharge pondérale secondairement normalisée.
Ces résultats sont concordants avec une analyse multivariée montrant que l’adiposité dans l’enfance n’est pas significativement associée au risque de diabète, de dyslipidémie ou d’augmentation de l’EIM quand le statut pondéral à l’âge adulte est pris en compte. Néanmoins dans cette analyse, l’adiposité de l’enfant reste un facteur prédictif d’HTA indépendamment du poids adulte.
Cette étude montre que la normalisation du poids chez l’enfant permet d’atténuer voire d’éliminer le sur-risque cardiométabolique associé à l’obésité infantile. Elles sont donc en partie rassurantes. Toutefois, comme cela est confirmé dans ce travail, il est difficile d’obtenir une normalisation pondérale une fois la surcharge installée.
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Re: Obésité dans l’enfance : plus de risques cardiovasculaires si le poids se normalise à l’âge adulte
Excellent partage merci .
nour elhouda-
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