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Epicondylite : un médecin mène sa propre étude clinique randomisé versus placebo sur lui-même

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Epicondylite : un médecin mène sa propre étude clinique randomisé versus placebo sur lui-même Empty Epicondylite : un médecin mène sa propre étude clinique randomisé versus placebo sur lui-même

Post by tedles Wed 28 Dec - 23:55

Appelons-là Luigia S., médecin, spécialiste en maladies infectieuses d’abord, puis épidémiologiste. En 2007, à l’âge de 37 ans, elle donne naissance à des jumeaux et il faut croire que l’expérience fut douloureuse, puisque 2 ans plus tard elle présentait les résultats d’une étude quasi-expérimentale sur les effets résiduels de la privation de sommeil sur les performances et sur les problèmes de mémoire secondaires aux troubles du sommeil. C’est à ce moment-là que réapparurent des douleurs d’épicondylite bilatérale, pour la 3ème fois en moins de 2 ans.
Luigia S. essaye alors les traitements habituels dans ce type de pathologie. Anti-inflammatoires en applications locales ou par voie générale, strapping, glaçage, ultrasons, laser, rien n’y fit.Luigia S. dut se résoudre à accepter des infiltrations de corticostéroïdes, qui calmèrent rapidement la douleur, mais seulement à court terme. Et la sanction ne se fit pas attendre, une atrophie cutanée sévère apparut, bilatérale qui plus est.
Quand les symptômes devinrent tellement intenses que Luigia S. envisageait le recours aux anti-dépresseurs, elle eut un sursaut d’orgueil professionnel et décidait de mener une revue de la littérature sur le sujet. De nombreux papiers étaient consacrés à des douzaines d’options thérapeutiques, mais l’un d’eux retint son attention. Il s’agissait d’une étude évaluant le traitement de l’épicondylite par injection locale de plasma riche en plaquettes. A 1 an, le traitement était donné comme efficace dans 80 % des cas.
Notre épidémiologiste décidait alors de faire son essai thérapeutique personnel. N = 1, deux bras simultanés, en l’occurrence le droit et le gauche, la randomisation se faisant par tirage au sort par pile ou face avec une pièce de 1 euro, le gauche sera traité, le droit sera le bras-contrôle et ce sera pour lui l’abstention thérapeutique. L’injection étant douloureuse, l’essai ne pourra pas être mené en aveugle. L’efficacité du traitement sera mesurée par plusieurs échelles d’évaluation de la douleur.
Trois injections de plasma riche en plaquettes (PRP) ont été réalisées à 4 semaines d’intervalle. La première injection a eu lieu 12 mois après les infiltrations de corticoïdes et alors que le problème de l’atrophie cutanée était résolu.

Six mois après l’injection, la patiente s’estime bien améliorée, des deux côtés, mais surtout à gauche. Les échelles de douleurs confirment une diminution de la douleur plus importante à gauche (-56,5 points vs - 24 points). Un an après, la douleur avait disparu. La petite histoire dit même qu’un an après ses injections de PRP, Luigia S. était capable de monter elle-même un meuble Ikéa.
Selon les auteurs, ces résultats peuvent être interprétés de plusieurs façons :
1) Les injections de PRP sont efficaces puisque la baisse de la douleur est supérieure dans le bras traité.
2) Elles ne sont pas efficaces et l’amélioration constatée est l’évolution naturelle des épicondylites.
3) Elles sont efficaces, et l’amélioration au coude droit est la conséquence d’une nouvelle répartition des efforts du fait d’une meilleure utilisation du coude gauche.
4) Les deux bras ont bénéficié de leur participation à un essai thérapeutique
5) D’autres essais thérapeutiques sont nécessaires.


Recherche patients pour un nouveau traitement dans l’épicondylite
Quelle meilleure occasion que la publication de cette étude dans le BMJ pour rappeler à nos lecteurs que l’équipe du Pr Hardy (Hôpital Ambroise Paré) mène actuellement un essai randomisé évaluant justement l’intérêt d’injecter des concentrés plaquettaires autologues dans le traitement de l’épicondylite récente. Deux injections à 1 mois d'intervalle de concentré plaquettaire autologue obtenu par prélèvement sanguin et centrifugation de plaquettes du sang du patient sont comparées à deux injections de sérum physiologique. Les patients sont suivis pendant un an. Il est prévu d'inclure 40 participants. Comme pour tous les essais cliniques, le recrutement des patients est très (trop) lent car l'épicondylite doit être récente et les patients ne doivent jamais avoir été traités. Débuté en janvier 2011, le nombre de patients inclus jusqu'à décembre 2011 est de 26. Il est nécessaire de recruter 24 autres volontaires. Chaque patient inclus dans l'étude est pris en charge par l'hôpital : pour y participer joindre la consultation de chirurgie ORTHO de l'Hopital Ambroise Paré au 01 49 09 55 77 Consultation du Dr Patrick LE GOUX [You must be registered and logged in to see this link.]. N'hésitez pas à proposer cet essai à vos patients.

La rédaction du JIM


Dr Roseline Péluchon
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Post by nour elhouda Wed 17 Oct - 18:17

Merci pour le partage,quel courage Smile .
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