La sédation en réanimation a-t-elle un effet sur la fonction rénale ?
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La sédation en réanimation a-t-elle un effet sur la fonction rénale ?
La sédation est utilisée en réanimation afin de faciliter la ventilation mécanique et d’apporter un confort au patient. Toutefois, outre des effets directs sur le système nerveux central, les drogues sédatives ont des effets secondaires hémodynamiques et généraux. Ainsi, certains travaux ont montré qu’une stratégie d’interruption de la sédation de façon quotidienne est favorable en termes de raccourcissement de la durée de ventilation et de la durée de séjour en unité de soins intensifs (USI).
Ici, les auteurs ont formulé l’hypothèse que l’absence complète de sédation pourrait également avoir des conséquences positives sur la fonction rénale. Pour le vérifier, ils ont analysé rétrospectivement 103 patients issus d’un essai randomisé entre l’absence complète de sédation (mais avec possibilité d’injection d’antalgiques majeurs en bolus en cas de soins douloureux) ou une sédation classique avec interruption quotidienne. Les deux groupes, sans et avec sédation, respectivement constitués de 49 et 54 patients, sont comparables sur les variables démographiques et de gravité à l’admission (tableau 1).
Sur les 14 jours d’observation, il n’a pas été relevé de différence sur la pression artérielle moyenne, ni sur l’utilisation de drogues vasopressives, d’antalgiques majeurs ou de diurétiques. Dix-huit patients dans le groupe sans sédation et 21 dans le groupe contrôle ont nécessité une hémofiltration continue (p=0,32).
Les 2 groupes ont un bilan entrées/sorties positif pendant les 5 premiers jours, avec une tendance dans le groupe sédation à un gain plus important (61,3mL/kg vs. 24,46 mL/kg, p non significatif). Sur les 14 jours, la diurèse est plus abondante dans le groupe éveillé que dans le groupe sédaté (1,15 mL/h vs. 0,88mL/h; p=0,03). De plus, selon la classification RIFLE, il existe significativement moins de patients avec atteinte rénale dans le groupe non sédaté (25 malades soit 51 %) par rapport au groupe avec sédation (41 malades, 76 %), p= 0,012.
Ces résultats préliminaires, qui montrent une diurèse plus abondante et une diminution de la fréquence de l’atteinte rénale dans le groupe de malades non sédatés sont intéressants, mais nécessitent la confirmation d’un essai prospectif. En effet, l’absence d’effet hémodynamique décelable entre groupe éveillé et groupe sédaté, fait se poser la question des mécanismes de la protection du rein (effets microcirculatoires ? ou néphrotoxicité non reconnue des sédatifs utilisés ?). Avant d’abandonner toute sédation, on demande à comprendre !
Docteur Béatrice Jourdain
Ici, les auteurs ont formulé l’hypothèse que l’absence complète de sédation pourrait également avoir des conséquences positives sur la fonction rénale. Pour le vérifier, ils ont analysé rétrospectivement 103 patients issus d’un essai randomisé entre l’absence complète de sédation (mais avec possibilité d’injection d’antalgiques majeurs en bolus en cas de soins douloureux) ou une sédation classique avec interruption quotidienne. Les deux groupes, sans et avec sédation, respectivement constitués de 49 et 54 patients, sont comparables sur les variables démographiques et de gravité à l’admission (tableau 1).
Sur les 14 jours d’observation, il n’a pas été relevé de différence sur la pression artérielle moyenne, ni sur l’utilisation de drogues vasopressives, d’antalgiques majeurs ou de diurétiques. Dix-huit patients dans le groupe sans sédation et 21 dans le groupe contrôle ont nécessité une hémofiltration continue (p=0,32).
Les 2 groupes ont un bilan entrées/sorties positif pendant les 5 premiers jours, avec une tendance dans le groupe sédation à un gain plus important (61,3mL/kg vs. 24,46 mL/kg, p non significatif). Sur les 14 jours, la diurèse est plus abondante dans le groupe éveillé que dans le groupe sédaté (1,15 mL/h vs. 0,88mL/h; p=0,03). De plus, selon la classification RIFLE, il existe significativement moins de patients avec atteinte rénale dans le groupe non sédaté (25 malades soit 51 %) par rapport au groupe avec sédation (41 malades, 76 %), p= 0,012.
Ces résultats préliminaires, qui montrent une diurèse plus abondante et une diminution de la fréquence de l’atteinte rénale dans le groupe de malades non sédatés sont intéressants, mais nécessitent la confirmation d’un essai prospectif. En effet, l’absence d’effet hémodynamique décelable entre groupe éveillé et groupe sédaté, fait se poser la question des mécanismes de la protection du rein (effets microcirculatoires ? ou néphrotoxicité non reconnue des sédatifs utilisés ?). Avant d’abandonner toute sédation, on demande à comprendre !
Docteur Béatrice Jourdain
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Re: La sédation en réanimation a-t-elle un effet sur la fonction rénale ?
Excellent partage ,merci
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